Je ne serai pas bavarde Tonbon Baky comme nous t’appelions affectueusement, cat toi-même tu ne l’étais pas, tes écrits oui, le Fama de la plume.
Tonton, tu étais notre rassembleur, notre conseiller tu as cherché et déniché partout cette diaspora de neveux et nièces dans tous les coins et recoins du monde où nous sommes retranchés pour raison d’étude ou de travail.
Tonton Baky, tes neveux et nièces du Canada te pleurent, ceux des Etats-Unis te réclament, ceux de la France ne savent plus que faire, pareil pour mes cousins des Emirats Arabes Unis, de l’Arabie Saoudite, du Congo, du Mali, du Gabon et de la Côte d’Ivoire.
A Gagnoa ta ville natale qui t’était si chère, c’est la consternation.
Avec qui allons-nous tchatcher désormais sur face book ?
Tonton les fleurs fanent, meurent et disparaissent mais leurs précieux parfums demeurent toujours. Tout comme ceux que nous aimons ne meurent jamais. Leur souvenir reste empreint à jamais dans nos c?urs.
Pour nous tonton Baky, tu n’es mort, tu ne mourras jamais, tu as voyagé, tu es seulement parti en mission…”
Des collègues toujours en état de choc !
Il y a des douleurs qui ne s’estompent pas de si tôt! Penser un seul instant que celui avec qui l’on a partagé le trin- trin quotidien au travail, plus d’une décennie durant, ne sera plus là est plus que difficile à accepter. Hier, de retour à la rédaction, après avoir accompagné Bakary Nimaga, dans la tristesse, la douleur et l’amertume, à sa dernière demeure au cimetière de Williamsville, tous les travailleurs étaient encore sous le choc. La douleur et la tristesse qui les tenaillent, au plus profond des viscères, se lisaient encore sur le visage de chacun.
Comme les premiers jours du décès de Nim, les uns et les autres vivent encore la disparition de leur Rédacteur en chef adjoint comme un leurre. A des moments, étreints par l’intense émotion, certains se voulant moralement coriaces, écrasent discrètement des larmes ou épongent les commissures des yeux imbibés de larmes. D’autres, qui ne tiennent pas du tout, pour se remonter le moral au sous- sol depuis lors, préfèrent s’offrir quelques minutes de déambulation dans la cour de Mayama Editions et Production ou essaient d’errer de bureau en bureau. Mais, ils prenaient soin d’éviter de monter au premier niveau du bâtiment où se trouve le bureau de Bakary. De peur de raviver l’émotion. L’atmosphère était lourde, à telle enseigne que tout le monde était devenu avare en parole. Les échanges habituels, dans la salle de réaction, portant sur l’orientation et le contenu des articles au sein des différents services, Politique, Société, Economie, Sport et Culture n’avaient pas cours. Les compléments d’informations que les uns demandaient aux autres qui, pour étoffer un papier, qui pour corser son contenu etc. Tous ces échanges n’ont pas eu lieu hier. En tout cas, personne ne parlait à personne. Seuls les tic- tac des bouts de doigts, pianotant les claviers d’ordinateurs, brisaient le lourd silence qui planait dans la salle de rédaction. Dans de telles conditions, naturellement, l’inspiration n’était pas au rendez- vous. Il fallait à certains rédacteurs, plus d’une heure pour écrire un article qui d’ordinaire, ne pouvait prendre qu’une demi- heure. L’atmosphère s’est un peu détendue lorsque le Directeur de publication, Charles Sanga, descend de son bureau. « Mais, le papier de Notre Voie de Notre Voie n’attaque pas le Patriote comme on me l’a fait croire », s’est-il exclamé. En fait, dans sa parution d’hier, Notre Voie a signé un papier qui rapportait quelques pans de la chronique du défunt où il s’élevait contre « l’abandon du Patriote par les responsables du RDR. Alors que pour porter le combat, c’était le patriote ; lorsqu’il s’agissait de dénoncer les injustices et de porter l’idéal de société, c’était le Patriote (…) A présent, le combat est fini (…) on a oublié le Patriote, personne ne se souvient de nous (…) » Les commentaires de cet article a un tant soit peu détendu l’atmosphère. Les causeries habituelles ont repris. Mais, il faut le dire, la douleur de savoir que Nim est passé de l’autre côté reste encore une couleuvre. Difficile à avaler au Patriote.
Jean- Antoine Doudou
Tonton, tu étais notre rassembleur, notre conseiller tu as cherché et déniché partout cette diaspora de neveux et nièces dans tous les coins et recoins du monde où nous sommes retranchés pour raison d’étude ou de travail.
Tonton Baky, tes neveux et nièces du Canada te pleurent, ceux des Etats-Unis te réclament, ceux de la France ne savent plus que faire, pareil pour mes cousins des Emirats Arabes Unis, de l’Arabie Saoudite, du Congo, du Mali, du Gabon et de la Côte d’Ivoire.
A Gagnoa ta ville natale qui t’était si chère, c’est la consternation.
Avec qui allons-nous tchatcher désormais sur face book ?
Tonton les fleurs fanent, meurent et disparaissent mais leurs précieux parfums demeurent toujours. Tout comme ceux que nous aimons ne meurent jamais. Leur souvenir reste empreint à jamais dans nos c?urs.
Pour nous tonton Baky, tu n’es mort, tu ne mourras jamais, tu as voyagé, tu es seulement parti en mission…”
Des collègues toujours en état de choc !
Il y a des douleurs qui ne s’estompent pas de si tôt! Penser un seul instant que celui avec qui l’on a partagé le trin- trin quotidien au travail, plus d’une décennie durant, ne sera plus là est plus que difficile à accepter. Hier, de retour à la rédaction, après avoir accompagné Bakary Nimaga, dans la tristesse, la douleur et l’amertume, à sa dernière demeure au cimetière de Williamsville, tous les travailleurs étaient encore sous le choc. La douleur et la tristesse qui les tenaillent, au plus profond des viscères, se lisaient encore sur le visage de chacun.
Comme les premiers jours du décès de Nim, les uns et les autres vivent encore la disparition de leur Rédacteur en chef adjoint comme un leurre. A des moments, étreints par l’intense émotion, certains se voulant moralement coriaces, écrasent discrètement des larmes ou épongent les commissures des yeux imbibés de larmes. D’autres, qui ne tiennent pas du tout, pour se remonter le moral au sous- sol depuis lors, préfèrent s’offrir quelques minutes de déambulation dans la cour de Mayama Editions et Production ou essaient d’errer de bureau en bureau. Mais, ils prenaient soin d’éviter de monter au premier niveau du bâtiment où se trouve le bureau de Bakary. De peur de raviver l’émotion. L’atmosphère était lourde, à telle enseigne que tout le monde était devenu avare en parole. Les échanges habituels, dans la salle de réaction, portant sur l’orientation et le contenu des articles au sein des différents services, Politique, Société, Economie, Sport et Culture n’avaient pas cours. Les compléments d’informations que les uns demandaient aux autres qui, pour étoffer un papier, qui pour corser son contenu etc. Tous ces échanges n’ont pas eu lieu hier. En tout cas, personne ne parlait à personne. Seuls les tic- tac des bouts de doigts, pianotant les claviers d’ordinateurs, brisaient le lourd silence qui planait dans la salle de rédaction. Dans de telles conditions, naturellement, l’inspiration n’était pas au rendez- vous. Il fallait à certains rédacteurs, plus d’une heure pour écrire un article qui d’ordinaire, ne pouvait prendre qu’une demi- heure. L’atmosphère s’est un peu détendue lorsque le Directeur de publication, Charles Sanga, descend de son bureau. « Mais, le papier de Notre Voie de Notre Voie n’attaque pas le Patriote comme on me l’a fait croire », s’est-il exclamé. En fait, dans sa parution d’hier, Notre Voie a signé un papier qui rapportait quelques pans de la chronique du défunt où il s’élevait contre « l’abandon du Patriote par les responsables du RDR. Alors que pour porter le combat, c’était le patriote ; lorsqu’il s’agissait de dénoncer les injustices et de porter l’idéal de société, c’était le Patriote (…) A présent, le combat est fini (…) on a oublié le Patriote, personne ne se souvient de nous (…) » Les commentaires de cet article a un tant soit peu détendu l’atmosphère. Les causeries habituelles ont repris. Mais, il faut le dire, la douleur de savoir que Nim est passé de l’autre côté reste encore une couleuvre. Difficile à avaler au Patriote.
Jean- Antoine Doudou