L’agneau s’est mué en lion. À 6000 milles lieues d’Abidjan. Miaka Ourétto, l’actuel patron du FPI, a rugit à Paris ce weekend. Mais un ‘’rugissement’’ d’hyène. « Quand je quittais Abidjan, il y avait un affrontement entre les bergers peulhs et le peuple Mahouka de Mankono. Ce qui veut dire que le problème de la terre préoccupe tout le monde. Que ce soit au Nord, à l’Est, ou à l’Ouest », est-il persuadé. « Nous avons des réunions discrètes (avec le PDCI), une équipe de travail est mise sur place et nous avançons (…) le RDR qui se sent menacé m’a rencontré pour raconter des histoires sur des bases tribalistes », a-t-il aussi révélé. Puis de conclure que le FPI est plus que jamais l’épicentre de la politique ivoirienne : «Nous sommes en position de force». Heureusement qu’un vent de sagesse l’a aussitôt effleuré : « Nous ne sommes pas gonflés. Il faut aller (à ces rencontres) avec humilité et responsabilité. Ce que nous voulons, c’est que les Ivoiriens redeviennent plus unis, solidaires comme par le passé ». Cette une sortie empreinte de faux airs de braves, de mauvaise foi, de contrevérités, d’Ivoirité et de méconnaissance du pays. Effectivement, le Président par intérim du FPI méconnait son pays. Les ‘’Mahouka’’ ne sont pas originaires de Mankono. Cette ville est plutôt peuplée de ‘’Koyaka’’. Ce n’est pas non plus un problème de terre qui oppose peulhs et les populations autochtones de Mankono. C’est un problème de cohabitation simple. Les bétails des peulhs mettent régulièrement à sac les plantations des autochtones. C’est récurent au Nord. Il ne s’agit pas de palabres de terre comme à l’Ouest. Même si, il faut en convenir, le problème du foncier rural n’est pas uniquement caractéristique du seul ouest ivoirien. Il n’empêche, Miaka s’est mépris. En revanche, il est en plein rêve en ce qui concerne la position de son parti sur l’échiquier politique. Le parti du défunt régime peine à s’affirmer comme un vrai parti d’opposition depuis sa déconvenue de la dernière Présidentielle. Il n’est pas loin d’être en lambeau. Qui sait, si c’est pour quoi chacun en veut une partie ? Plus sérieusement, c’est à l’honneur des partis comme le PDCI et le RDR de discuter (officiellement comme officieusement) avec le FPI de Laurent Gbagbo. Son idéologie, son passé, son discours et ses méthodes sont d’une telle répugnance qu’il faut avoir du cran pour le faire. Il faut avoir du courage et de la grandeur pour parler à ce parti tout à fait infréquentable. Mais Miaka Ourétto a raison. Ce qui importe « c’est que les Ivoiriens redeviennent plus unis, solidaires comme par le passé ». Voilà, sans doute, la vraie motivation du RDR notamment. Autrement, si après dix ans de non-gouvernance, de terreur et gabegie, le FPI n’a pas réussi à se maintenir au pouvoir, il n’est pas certain qu’il puisse faire gagner ou faire perdre un autre. Il faut prier le FPI de reconnaitre le sens de la responsabilité, de l’intérêt général et du pardon des autres. Au reste, le Président intérimaire du FPI affirme que le RDR l’approche en usant d’arguments tribalistes. Dieu ! Que c’est gros ! Le parti le plus coutumier de l’Ivorité, c’est bien celui de Miaka. Et puis, il le répète à satiété : dans l’affaire ‘’Le Procureur contre Laurent Gbagbo’’, le dernier nommé aurait été blanchi comme neige. « Tout le monde a vu que Gbagbo a été faussement accusé (…) Fatou Bensouda ne peut pas avancer plus qu’elle a fait, sinon elle va se tourner en ridicule. Tout ça c’est zéro, c’est du pipeau. Il n’y a rien », triomphe-t-il.
Sans doute de bonne guerre. Visiblement plus pour panser les profondes entailles qui meurtrissent le moral de ses militants qu’autre chose. Ces derniers commencent de plus en plus en effet à comprendre que, comme Jean Pierre Bemba ou Charles Taylor, l’ex-Machiavel ivoirien s’engouffre tout droit dans le tunnel sans fin de la justice international.
Parce que, précisément, les trois mille morts de la crise postélectorale, ce n’est « du pipeau » ! Bref ! A 6000 lieues, sous le regard de ‘‘blancs’’, l’on peut bien se métamorphoser en lion. Mais, c’est certain, les jours à venir, Miaka ‘‘bêlera’’ de nouveau à Abidjan. La lagune Ebrié, ça réveille en effet.
KI
Sans doute de bonne guerre. Visiblement plus pour panser les profondes entailles qui meurtrissent le moral de ses militants qu’autre chose. Ces derniers commencent de plus en plus en effet à comprendre que, comme Jean Pierre Bemba ou Charles Taylor, l’ex-Machiavel ivoirien s’engouffre tout droit dans le tunnel sans fin de la justice international.
Parce que, précisément, les trois mille morts de la crise postélectorale, ce n’est « du pipeau » ! Bref ! A 6000 lieues, sous le regard de ‘‘blancs’’, l’on peut bien se métamorphoser en lion. Mais, c’est certain, les jours à venir, Miaka ‘‘bêlera’’ de nouveau à Abidjan. La lagune Ebrié, ça réveille en effet.
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