Détenue abusivement : Simone Gbagbo souffle sa 64è bougie en prison

Née le 20 juin 1949 à Moossou (commune de Grand-Bassam), Simone Ehivet Gbagbo, épouse du Président Laurent Gbagbo souffle aujourd’hui sa 64e bougie. En cette date commémorative, elle n’aura pas la chance de goûter aux délices d’un tel évènement. Puisqu’elle est encore détenue illégalement et injustement, de façon méchante, à Odienné. Dans des conditions inhumaines, en dehors de toutes les normes de détention. Cette syndicaliste et députée dans les années 1990 et 2000 est, depuis avril 2011, victime de la politique de la méchanceté des hommes du nouveau pouvoir au visage tribaliste. Mal en point, elle avait été évacuée d’urgence à la Polytechnique internationale Sainte Anne Marie (Pisam) de Cocody, le jeudi 2 mai 2013. Avant de se voir ramenée, manu militari, le mercredi 8 mai, à Odienné où elle est détenue pour, dit-on, son implication dans la crise de 2010-2011. Les conditions dans lesquelles elle est sortie de l’hôpital suscitent la colère de ses avocats et du Fpi. De ce fait, des zones d’ombres entourent encore ce retour de Simone Gbagbo en catastrophe, sous anesthésie par des hommes en armes. Sans même que ses avocats aient pu lui rendre visite durant son hospitalisation à Abidjan. En cette journée commémorative de sa naissance, le mystère persiste encore sur le mal dont elle souffre. La polémique sur son état de santé, née lors de son transfert d’Odienné à Abidjan la semaine dernière, persiste toujours. Vu sa détention prolongée et les conditions de celle-ci, plusieurs organisations de défense des Droits de l’Homme ainsi que l’expert indépendant de l’Onu sur les Droits de l’Homme, Doudou Diène, ont souhaité la tenue de procès le plus tôt possible, après deux ans de détention des pro Gbagbo. Jusque-là, le régime semble évasif sur la période de la tenue des procès tant attendus. Au moment où Simone Gbagbo compte ses 64 ans, selon des sources judiciaires proches du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, une audience a été ouverte, hier mercredi 19 juin 2013, relativement à 90 prisonniers pro Gbagbo en détention préventive pour certains, en liberté provisoire pour d’autres.

Ferdinand Bailly