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Art et Culture Publié le jeudi 27 juin 2013 | Le Democrate

Subvention des œuvres musicales - Des artistes se prononcent

© Le Democrate Par DR
Musique : Le Burida ouvre un Bureau urbain à Port Bouet.
Jeudi 07 juin 2012 - Port Bouet : Ouvertur d`un bureau urbain du Burida en présence du DG Mme Vieira.
Il y a plusieurs jours de cela, Maurice Kouacou Bandaman, ministre de la Culture et de la francophonie a remis trois (3) chèques d’une valeur totale de 30 millions de Fcfa à 3 studios d’enregistrement de la place. Cette somme, selon nos sources, devrait permettre à un peu plus d’une dizaine d’artistes d’enregistrer chacun un album et de le mettre sur le marché dans les semaines à venir. Ce sont entre autres: Kouadio Aya Philomène (Fifi Aya Kan) ; Kinimo Yah Monique (Ya Kinimo) ; Goua Droh Anatole (Tolio Anatole) ; Atchory Mel Emmanuel (Plekess) ; N’Da Elysée José (Naftaly) ; Yao Kouadio (Petit Morisson) ; Kouadio Konan Justin alias (Gasko Sran nouan) ; Soho Nioulé Lazare (Blé Marius et le super wassiatoh) et plusieurs autres. Si à priori cette initiative de subventionner la production de disques rejouit le cœur de plus d’un, elle suscite tout de même quelques inquiétudes dans le milieu artistique. En effet, saluant la démarche de la tutelle, certains artistes s’interrogent quant aux critères qui ont présidé au choix de ces artistes qui bénéficient de cette manne. C’est le cas d’un Reggae man qui, joint au téléphone dans la soirée d’ hier et requérant l’anonymat, a déploré le fait que la part belle n’ait pas été accordée aux artistes en herbe. « La plupart de ceux qui ont été choisis ont déjà sorti des albums sur le marché, on les connaît déjà. Il aurait certainement été plus judicieux de penser aux artistes qui sont à la recherche d’un producteur pour sortir leur premier album », a-t-il asséné. D’autres par ailleurs, considèrent qu’en dépit du fait qu’elle intervient comme une bouffée d’oxygène pour les artistes qui en bénéficient, cette subvention aurait dû servir à lutter contre le piratage des œuvres. « Il est bon de subventionner la production d’œuvres musicales, mais tant que la piraterie continuera à exister dans les proportions que l’on sait, les artistes continueront à vivre et à mourir dans la misère», a déclaré un zouglou man. Au fond, si le ministre Bandaman Maurice fait indubitablement œuvre utile en boostant la production des œuvres discographiques, son action n’aura un véritable impact sur les conditions de vie et d’existence des artistes que si elle prend également en compte les questions de promotion et de commercialisation. Et sur ces questions, le premier défenseur de la culture ivoirienne semble encore bien timide.

Francis Kouamé
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