Comme il fallait s’attendre, le Front populaire ivoirien (FPI) a brillé hier par son absence à la rencontre de reprise du dialogue républicain qui était prévue à la primature. En effet, alors que le parti bleu était attendu par le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan autour de la table de concertation, sa direction était à son QG d’Attoban pour poser ses éternels préalables au dialogue et à la réconciliation nationale. Surtout qu’elle avait donné les signes le mardi dernier lors d’une session ordinaire. Morceaux choisis : «Le Front Populaire Ivoirien réclame prestement avant l’ouverture de la prochaine réunion la libération de Koua Justin, secrétaire national de la JFPI et membre de la direction du parti. l’application des articles 11 et 12 de la Constitution ivoirienne relatifs aux libertés de manifester et à l’interdiction de contraindre tout ivoirien à l’exil, la mise en œuvre effective des points de convergence obtenus lors de la première partie du dialogue politique, notamment le dégel des avoirs, le paiement des arriérés 2011 et 2012 du financement public des partis politiques dû au FPI etc…, la mise sur pied d’un comité de médiation et de suivi pour le dialogue républicain…», a recommandé le secrétaire général par intérim et porte-parole du FPI, Kodjo Richard. Selon lui, l’acceptation et la mise en œuvre sans délai de ces préoccupations qualifiées de légitimes, créeront un environnement propice à la reprise des négociations, en ce qu’ils constituent un gage de bonne foi du gouvernement. En d’autres termes, tant que l’agitateur Koua Justin poursuivi par la justice ivoirienne pour atteinte à la sûreté de l’Etat n’est pas libéré, tant que tous les ivoiriens qui ont volontairement pris le chemin de l’exil pendant la crise postélectorale et qui, malgré les incessants appels du gouvernement et surtout du président de la République, Alassane Ouattara au retour au bercail refusent de retrouver leur pays, ne rentrent pas, pour ne retenir que ces deux préoccupations, le FPI ne participera pas au dialogue entamé avec le gouvernement. Cependant, comment le gouvernement peut-il forcer la main aux exilés afin qu’ils retournent tous en Côte d’Ivoire? Par quels moyens l’équipe du Premier ministre Duncan va-t-il convaincre la justice à libérer Koua Justin impliqué, selon les déstabilisateurs pris sur le théâtre des opérations, dans les attaques armées visant à opérer un coup de force en Côte d’Ivoire? Evidement c’est en toute connaissance de cause que le FPI a, comme à l’accoutumée, posé ces conditions chimériques sur le chemin de son retour autour de la table de négociation. Conscient que ces questions ne sont pas du ressort du gouvernement, le parti à la rose sait bien qu’elles n’auront pas de réponses de la part de l’équipe gouvernementale. Et la justification de son refus de participer aux pourparlers sera toute trouvée. Conséquence de cette surenchère politique, avec l’addition à chaque fois d’autres préalables à la liste des conditions déjà connues, autour du dialogue républicain : La rencontre d’hier a été reportée à une date ultérieure. C’est clair comme de l’eau de roche, le FPI ne veut pas et ne dialoguera jamais. Car, ce parti, qui n’attend pas faciliter la tâche au gouvernement ne trouve certainement pas son compte dans un climat apaisé en Côte d’Ivoire. Il en a cure de l’intérêt général du peuple ivoirien, qui aspire à la paix, à la stabilité politique, gages incontestables du développement et de la prospérité. Accroché de toute évidence à son calendrier de déstabilisation, le parti de Miaka Ouréto ne s’inscrira pas dans la dynamique de la paix et de la réconciliation nationale prônée par les autorités. La politique de la fuite en avant bat ainsi son plein au détriment de la stabilité politique en Côte d’Ivoire.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara