Le parti de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a exigé jeudi la libération de l’un de ses responsables arrêté récemment, en fixant ses conditions à une reprise du dialogue avec le pouvoir, en panne depuis plusieurs mois. Une réunion entre le parti, le Front populaire ivoirien (FPI), et le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, était prévue jeudi soir, selon l’agenda officiel de ce dernier. Mais cette rencontre a été officiellement "reportée à une date ultérieure" après que le FPI a opposé une fin de non-recevoir aux autorités. Le Front populaire ivoirien "réclame prestement, avant l’ouverture de la prochaine réunion, la libération de Justin Koua, secrétaire national de la jeunesse" du parti, a déclaré le secrétaire général du FPI, Richard Kodjo, lors d’une conférence de presse. Arrêté le 7 juin au siège du parti, Justin Koua a été inculpé de "complot" et incarcéré à Abidjan. De nombreux anciens responsables ou cadres du régime Gbagbo, tombé à la fin de la crise postélectorale de 2010-2011 ayant fait quelque 3.000 morts, sont en détention depuis deux ans. L’arrestation de M. Koua est "la barbarie de trop", a accusé M. Kodjo, affirmant que le régime du président Alassane Ouattara "est totalement opposé au dialogue et à toute norme démocratique". Parmi les autres conditions à une reprise des discussions, le FPI a réclamé "la mise sur pied d’un comité de médiation et de suivi pour le dialogue républicain". M. Kodjo n’a pas voulu en dire davantage, mais par le passé le président sénégalais Macky Sall a joué les intermédiaires. Après des mois de blocage, le "dialogue républicain" entre le FPI et le pouvoir avait repris en janvier dans le but de permettre la participation du principal parti d’opposition aux élections locales du 21 avril. Mais les discussions avaient tourné court et le FPI avait boycotté ce scrutin comme il l’avait fait pour les législatives fin 2011. La rencontre prévue ce jeudi devait marquer la reprise des discussions. "Aucune demande ou proposition du Front populaire ivoirien n’a fait l’objet d’aucune attention véritable. Pire, les arrestations et autres atrocités se poursuivent", a lancé M. Kodjo. Arrêté en avril 2011 à Abidjan.
S.B
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