Président de Génitic, une fondation qui œuvre la promotion des talents ivoiriens en électronique et en informatique, Danin Magloire s’inquiète de l’ascendance des crimes et délits via le virtuel. Tout en se félicitant de l’adoption par les parlementaires d’une loi pour régenter la lutte contre la cybercriminalité, de retour d’Istanbul (Turquie) où il a représenté la Côte d’Ivoire à Futurallia (le plus grand forum des hommes d’affaires), cet expert des TIC appelle l’Etat ivoirien à redoubler d’efforts contre la menace cybernétique. Entretien…
Dans vos activités de lobbying contre la cybercriminalité, à travers la fondation Génitic, vous n’avez de cesse d’interpeller les décideurs sur la portée des crimes via l’internet et les réseaux télécoms sur l’économie nationale. En quoi la cybercriminalité peut-elle contrarier l’émergence ivoirienne ?
Contrarier, c’est un peu fort. Mais, le risque d’affecter quelque peu le circuit financier existe bel et bien. Surtout que les crimes économiques via le virtuel, c’est-à-dire l’électronique et l’internet, ont pris de l’ascendant. Et c’est l’œuvre de véritables génies en électronique et en informatique, qui sont passés maîtres d’œuvres de l’espionnage via les GSM espions et les caméras IP et de la cyber-guerre (affrontements sur les réseaux sociaux, sur la toile). L’impact des arnaqueurs via l’internet, ceux qu’on appelle les brouteurs est ici insignifiant, sans véritable portée. Je parle des génies. Ceux-là arrivent à contourner un système de protection de données par exemple des institutions financières importantes, des multinationales et autres entreprises locales émergentes. Et ainsi accéder à une base de données sécurisée pour des opérations de transfert de fonds et/ou d’informations de défense et de sécurité à leur guise. Quand ces attaques surviennent à grande échelle dans une économie émergente qui s’appuie sur le développement des TIC, cela peut déboucher sur une désorganisation du système financier et/ou sécuritaire. C’est pourquoi, nous donnons de la voix. Ici, nous ne sommes pas encore à l’échelle des attaques d’importants réseaux télécoms allant même jusqu’aux détournements des avions et autres. Nous n’en sommes pas encore là même si nous sommes très vulnérables. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme. Surtout que notre pays n’est pas à l’abri d’un embargo électronique eu égard à la mauvaise réputation liée à la prolifération des opérations d’arnaque via Internet.
Qu’est ce à dire…
L’embargo électronique renvoie à l’interdiction d’un certain nombre de transactions importantes via le net. Notamment les achats en ligne, les transferts de fonds via la toile… Nous sommes face à une mutation du vol et du crime, une véritable menace cybernétique dont le support devient purement électronique et qui commence à faire effet de mode. Et ainsi attirer davantage de jeunes qui y voient le chemin du salut et de l’enrichissement rapide. Et c’est là où peut en pâtir l’économie nationale donc l’émergence de notre pays à l’horizon 2020 comme l’ambitionne le Président de la République SEM Alassane Ouattara. Tant que l’accent ne sera pas mis sur la sensibilisation, cet embargo électronique qui pèse sur notre pays, va être une réalité.
N’est-ce pas cette crainte qui a amené le Gouvernement à solliciter le Parlement pour une loi sur les transactions électroniques ?
Absolument et nous nous en réjouissons. Nous avons noté avec satisfaction l’adoption de cette loi par les Députés pour régenter l’arsenal juridique de la lutte contre la cybercriminalité. Ce qui faisait défaut par le passé. C’est un vide juridique qui vient d’être comblé. Mais, il ne faut pas s’arrêter à ce laurier. Il faut passer à l’étape suivante qui me semble être la plus importante. A savoir la formation des acteurs du système judiciaire. Notamment les magistrats et les agents de police judiciaire. Connaissant le terrain, et cotoyant beaucoup de personnes, je ne suis pas sûr que plus de 20% des praticiens du droit en Côte d’Ivoire soient mieux outillés pour faire face à des procès conséquents et équitables dans une affaire de magistrats méconnaissent la législation de lutte contre la cybercriminalité bien qu’une loi ait été votée.
A bien vous suivre, beaucoup reste encore à faire…
Effectivement. Il y a les chantiers de la formation, de la sensibilisation de la population sur les pratiques cybercriminelles. Maintenant que notre pays s’est doté d’une législation, il faut investir dans l’encadrement des hommes de loi pour une application rigoureuse afin d’atteindre les résultats escomptés. A savoir la réduction sensible des attaques cybernétiques. Le ministre Bruno Koné a encore du pain sur la planche. Tout comme nous les activistes bénévoles locaux soucieux de jouer sur ce front notre partition citoyenne à la réalisation de l’ambition chère au Président Ouattara : l’émergence en 2020. L’autre défi qui me semble prioritaire, c’est l’orientation des génies qui sont au cœur des attaques cybernétiques dans le droit chemin. Parmi les fous, il y en a plusieurs qui errent dans les rues alors qu’il ne s’agit que de génies qui n’ont pas pu être suivis et encadrés. Le génie, il faut l’orienter dans le bien, le positif. C’est ce que Génitic revendique. C’est le sens du concours de détection et de promotion des talents cachés en électronique et en informatique que nous avons exécuté dans les grandes écoles ivoiriennes avec le concours des ministres Cissé Ibrahima Bacongo et Bruno Koné. Nous avions demandé à nos génies-candidats de creuser dans leurs intelligences pour proposer des projets porteurs. Pour la première édition qui a connu un franc succès même si nous avons eu à déplorer le faible engouement des partenaires du monde économique, la palme a été raflée par le groupe Esam avec le projet d’arrosage de terres cultivables à distance. Tous les génies de cette édition recevront leurs prix le 12 juillet 2013 en présence du ministre de l’Enseignement Supérieur dont la mobilisation à nos côtés aura été décisive.
A l’heure du bilan, quels sont vos sentiments pour cette première expérience et comptez-vous relancer la machine l’an prochain ?
Je dois dire que nous avons été séduits par la qualité des projets des étudiants. Ces génies là ont une chance d’orientation, de coup de pouce que nous n’avions pas eu. C’est donc pour nous une satisfaction morale. C’est pourquoi, le concours sera maintenu, et nous l’annoncerons officiellement lors de la fête de nos génies le 12 juillet.
Réalisé par Abou Traoré
Dans vos activités de lobbying contre la cybercriminalité, à travers la fondation Génitic, vous n’avez de cesse d’interpeller les décideurs sur la portée des crimes via l’internet et les réseaux télécoms sur l’économie nationale. En quoi la cybercriminalité peut-elle contrarier l’émergence ivoirienne ?
Contrarier, c’est un peu fort. Mais, le risque d’affecter quelque peu le circuit financier existe bel et bien. Surtout que les crimes économiques via le virtuel, c’est-à-dire l’électronique et l’internet, ont pris de l’ascendant. Et c’est l’œuvre de véritables génies en électronique et en informatique, qui sont passés maîtres d’œuvres de l’espionnage via les GSM espions et les caméras IP et de la cyber-guerre (affrontements sur les réseaux sociaux, sur la toile). L’impact des arnaqueurs via l’internet, ceux qu’on appelle les brouteurs est ici insignifiant, sans véritable portée. Je parle des génies. Ceux-là arrivent à contourner un système de protection de données par exemple des institutions financières importantes, des multinationales et autres entreprises locales émergentes. Et ainsi accéder à une base de données sécurisée pour des opérations de transfert de fonds et/ou d’informations de défense et de sécurité à leur guise. Quand ces attaques surviennent à grande échelle dans une économie émergente qui s’appuie sur le développement des TIC, cela peut déboucher sur une désorganisation du système financier et/ou sécuritaire. C’est pourquoi, nous donnons de la voix. Ici, nous ne sommes pas encore à l’échelle des attaques d’importants réseaux télécoms allant même jusqu’aux détournements des avions et autres. Nous n’en sommes pas encore là même si nous sommes très vulnérables. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme. Surtout que notre pays n’est pas à l’abri d’un embargo électronique eu égard à la mauvaise réputation liée à la prolifération des opérations d’arnaque via Internet.
Qu’est ce à dire…
L’embargo électronique renvoie à l’interdiction d’un certain nombre de transactions importantes via le net. Notamment les achats en ligne, les transferts de fonds via la toile… Nous sommes face à une mutation du vol et du crime, une véritable menace cybernétique dont le support devient purement électronique et qui commence à faire effet de mode. Et ainsi attirer davantage de jeunes qui y voient le chemin du salut et de l’enrichissement rapide. Et c’est là où peut en pâtir l’économie nationale donc l’émergence de notre pays à l’horizon 2020 comme l’ambitionne le Président de la République SEM Alassane Ouattara. Tant que l’accent ne sera pas mis sur la sensibilisation, cet embargo électronique qui pèse sur notre pays, va être une réalité.
N’est-ce pas cette crainte qui a amené le Gouvernement à solliciter le Parlement pour une loi sur les transactions électroniques ?
Absolument et nous nous en réjouissons. Nous avons noté avec satisfaction l’adoption de cette loi par les Députés pour régenter l’arsenal juridique de la lutte contre la cybercriminalité. Ce qui faisait défaut par le passé. C’est un vide juridique qui vient d’être comblé. Mais, il ne faut pas s’arrêter à ce laurier. Il faut passer à l’étape suivante qui me semble être la plus importante. A savoir la formation des acteurs du système judiciaire. Notamment les magistrats et les agents de police judiciaire. Connaissant le terrain, et cotoyant beaucoup de personnes, je ne suis pas sûr que plus de 20% des praticiens du droit en Côte d’Ivoire soient mieux outillés pour faire face à des procès conséquents et équitables dans une affaire de magistrats méconnaissent la législation de lutte contre la cybercriminalité bien qu’une loi ait été votée.
A bien vous suivre, beaucoup reste encore à faire…
Effectivement. Il y a les chantiers de la formation, de la sensibilisation de la population sur les pratiques cybercriminelles. Maintenant que notre pays s’est doté d’une législation, il faut investir dans l’encadrement des hommes de loi pour une application rigoureuse afin d’atteindre les résultats escomptés. A savoir la réduction sensible des attaques cybernétiques. Le ministre Bruno Koné a encore du pain sur la planche. Tout comme nous les activistes bénévoles locaux soucieux de jouer sur ce front notre partition citoyenne à la réalisation de l’ambition chère au Président Ouattara : l’émergence en 2020. L’autre défi qui me semble prioritaire, c’est l’orientation des génies qui sont au cœur des attaques cybernétiques dans le droit chemin. Parmi les fous, il y en a plusieurs qui errent dans les rues alors qu’il ne s’agit que de génies qui n’ont pas pu être suivis et encadrés. Le génie, il faut l’orienter dans le bien, le positif. C’est ce que Génitic revendique. C’est le sens du concours de détection et de promotion des talents cachés en électronique et en informatique que nous avons exécuté dans les grandes écoles ivoiriennes avec le concours des ministres Cissé Ibrahima Bacongo et Bruno Koné. Nous avions demandé à nos génies-candidats de creuser dans leurs intelligences pour proposer des projets porteurs. Pour la première édition qui a connu un franc succès même si nous avons eu à déplorer le faible engouement des partenaires du monde économique, la palme a été raflée par le groupe Esam avec le projet d’arrosage de terres cultivables à distance. Tous les génies de cette édition recevront leurs prix le 12 juillet 2013 en présence du ministre de l’Enseignement Supérieur dont la mobilisation à nos côtés aura été décisive.
A l’heure du bilan, quels sont vos sentiments pour cette première expérience et comptez-vous relancer la machine l’an prochain ?
Je dois dire que nous avons été séduits par la qualité des projets des étudiants. Ces génies là ont une chance d’orientation, de coup de pouce que nous n’avions pas eu. C’est donc pour nous une satisfaction morale. C’est pourquoi, le concours sera maintenu, et nous l’annoncerons officiellement lors de la fête de nos génies le 12 juillet.
Réalisé par Abou Traoré