Susciter le débat autour des questions d'intérêt national. C'est l'une des raisons d'être de l'Académie des Arts des Sciences, des Cultures d'Afrique et des Diasporas (Ascad). Pour permettre, à la société savante qu'elle est, d'éveiller les consciences autour de ce que tous les Ivoiriens qualifient de "boom de l'hévéaculture", au détriment de l'agriculture vivrière. A cet effet, l'Ascad a organisé, mercredi dernier à la Rotonde des Arts contemporains au sein de la Fondation Nour Al Hayat- Plateau, un panel. Avec pour thème « Hévéaculture et autosuffisance alimentaire en Côte d'Ivoire », cette assise a permis à six panélistes, issus de divers secteurs en rapport avec l'hévéaculture, de dire si cette nouvelle culture de rente qui connait un engouement démesuré ces dernières années, est une chance ou une menace pour l'économie ivoirienne. Mais, plus, si la ruée des Ivoiriens vers la culture de cette plante n'engendrera pas la famine, à la longue, en Côte d'Ivoire ?
Importer éternellement du vivrier ?
Au nombre des panélistes, M. Gooré Bi, représentant le ministère de l'Agriculture, dans son intervention, s'est voulu rassurant: « La ruée vers l'hévéaculture ne constitue pas une menace pour l'agriculture vivrière». Poursuivant, en sa qualité de représentant de l'autorité tutélaire, M. Gooré Bi a également expliqué que « l'exploitation raisonnée des terres arables, en réservant une portion pour l'agriculture vivrière, par chaque exploitant, permettra à la Côte d'Ivoire d'assurer une autosuffisance alimentaire».
Quant à M. Attobra de l'Association des producteurs professionnels du caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire (Apromac), avec une vidéo-projection à l'appui, il a donné toutes les statistiques du secteur caoutchouc qui, selon lui, est un véritable secteur de lutte contre la pauvreté. « Ce sont 430 mille hectares de superficie cultivées; une production de 256 mille tonnes; 412 milliards comme recettes engrangées pour l'année 2012 », a-t-il dit, tout en fixant l'objectif de la filière à « 600 mille tonnes à l'horizon 2020 », afin que la Côte d'Ivoire, qui occupe le 1er rang africain et 7ème mondial, continue d'accroître sa production et ses recettes. En outre, le représentant de l'Apromac a ajouté que « l'hévéaculture, dans les premières années, peut se faire en association avec des cultures vivrières».
Les échanges enrichissants, qui ont suivi les différents exposés, ont, par moment, jeté la pierre dans le jardin des acteurs de la filière avec pour preuve le rétrécissement, comme peau de chagrin, des terres cultivables. Aussi a-t-il été évoqué les craintes liées à la rentabilité de l'hévéa qui fait que de nombreux Ivoiriens dédient à cette culture toutes leurs ressources foncières et financières au détriment des cultures vivrières. Ce qui aura pour conséquences fâcheuses, à la longue, l'insuffisance des productions vivrières. « On ne mange pas le caoutchouc, on ne boit pas du latex, la Côte d'Ivoire, dans 15, 20, 30 ans, continuera d'importer des aliments, si l'on n'y prend garde ! », se sont inquiétés des participants.
Par ce panel, selon le Professeur Barthélémy Kotchy, « l'Ascad entend contribuer à l'éveil des consciences, élargir le champ de réflexion des Ivoiriens et autres chercheurs sur des sujets d'actualité pour permettront, aux autorités, de prendre des décisions idoines».
A noter, cette table-ronde a enregistré la présence de députés, de conseillers économiques et sociaux
Jean- Antoine Doudou
Importer éternellement du vivrier ?
Au nombre des panélistes, M. Gooré Bi, représentant le ministère de l'Agriculture, dans son intervention, s'est voulu rassurant: « La ruée vers l'hévéaculture ne constitue pas une menace pour l'agriculture vivrière». Poursuivant, en sa qualité de représentant de l'autorité tutélaire, M. Gooré Bi a également expliqué que « l'exploitation raisonnée des terres arables, en réservant une portion pour l'agriculture vivrière, par chaque exploitant, permettra à la Côte d'Ivoire d'assurer une autosuffisance alimentaire».
Quant à M. Attobra de l'Association des producteurs professionnels du caoutchouc naturel de Côte d'Ivoire (Apromac), avec une vidéo-projection à l'appui, il a donné toutes les statistiques du secteur caoutchouc qui, selon lui, est un véritable secteur de lutte contre la pauvreté. « Ce sont 430 mille hectares de superficie cultivées; une production de 256 mille tonnes; 412 milliards comme recettes engrangées pour l'année 2012 », a-t-il dit, tout en fixant l'objectif de la filière à « 600 mille tonnes à l'horizon 2020 », afin que la Côte d'Ivoire, qui occupe le 1er rang africain et 7ème mondial, continue d'accroître sa production et ses recettes. En outre, le représentant de l'Apromac a ajouté que « l'hévéaculture, dans les premières années, peut se faire en association avec des cultures vivrières».
Les échanges enrichissants, qui ont suivi les différents exposés, ont, par moment, jeté la pierre dans le jardin des acteurs de la filière avec pour preuve le rétrécissement, comme peau de chagrin, des terres cultivables. Aussi a-t-il été évoqué les craintes liées à la rentabilité de l'hévéa qui fait que de nombreux Ivoiriens dédient à cette culture toutes leurs ressources foncières et financières au détriment des cultures vivrières. Ce qui aura pour conséquences fâcheuses, à la longue, l'insuffisance des productions vivrières. « On ne mange pas le caoutchouc, on ne boit pas du latex, la Côte d'Ivoire, dans 15, 20, 30 ans, continuera d'importer des aliments, si l'on n'y prend garde ! », se sont inquiétés des participants.
Par ce panel, selon le Professeur Barthélémy Kotchy, « l'Ascad entend contribuer à l'éveil des consciences, élargir le champ de réflexion des Ivoiriens et autres chercheurs sur des sujets d'actualité pour permettront, aux autorités, de prendre des décisions idoines».
A noter, cette table-ronde a enregistré la présence de députés, de conseillers économiques et sociaux
Jean- Antoine Doudou