Ils monnaient leurs talents dans divers coins stratégiques des rues d’Abidjan, en quête de leur pain quotidien. Ils sont étudiants, diplômés des beaux-arts ou pour la plupart autodidactes. Appelons-les tout simplement les peintres de la rue. Malgré les effets de la grosse crise ivoirienne ayant frappé de plein fouet nombre des consommateurs de leurs toiles, ils refusent de mourir.
Amateurs et professionnels d’art pictural exposent ou peignent dans les rues d’Abidjan. Ce n’est pas nouveau dans la capitale économique de Côte d’Ivoire. Seulement, leur sort est à peindre. Par ces temps de crise sociopolitique grave qui ont appauvri certains et contraint d’autres à une vie de calculateur en main, il faut s’efforcer de tirer le diable par la queue. Mais surtout savoir le piéger au bon moment et au bon endroit.
Romess Amédée est un peintre togolais qui s’exprime à travers le portrait, le figuratif, l’abstrait et la reproduction.
Il y a environ 6 mois qu’il a pris ses quartiers à quelques mètres de l’entrée principale du 43ème Bima, à l’intersection d’une rue de Port-Bouët I et du Boulevard Valérie Giscard d’Estaing (Bvge). Bien avant de se retrouver là, il était installé en face de ce camp militaire français. Romess a été chassé de son premier site par l’«Opération pays propre» lancée en 2012 par le gouvernement ivoirien. Depuis son installation, il paye une taxe à la mairie de Port-Bouët d’un montant de 5 mille F Cfa. Un coût qu’il trouve trop élevé en raison des difficultés qu’il éprouve pour placer ses œuvres depuis un certain temps. C’est-à-dire, avant que la crise ne se déclenche et qu’elle ne s’enlise. «Mais on espère que ça va aller», se console-t-il, l’air pensif. Elpiso Aka, lui aussi ressortissant togolais, semble en pole position. Sa baraque est installée au nez et à la barbe du 43ème Bima, le long du Bvge. C’est un vieux de la vieille qui a environ 20 années d’expériences. Avec en prime, trois participations au Salon international de l’artisanat depuis 2008, plus une autre présence au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, au Burkina Faso. Spécialisé en collage et en création, Elpiso a, comme lieu de création et d’exposition, un atelier de fortune plein à craquer de toiles. On y trouve aussi des pièces de sculpture en vente. Seulement, elles ne sont pas de la signature du peintre. Son envie de faire davantage voir ses tableaux l’amène à grignoter quelques pas vers le VGE. Cela a un prix, comme il le signale, en plus de la taxe municipale qu’il paye. «Souvent, les gens du ministère de la Salubrité Urbaine nous perturbe sans chercher à comprendre que rien ne marche plus», déplore-t-il. Les clients d’Elpiso, qui vend et reproduit ses œuvres sur commande ou non, venaient d’Europe, d’Asie et surtout de Côte d’Ivoire.
Mais, depuis la crise, ils se font rares. Une intersection chatoyante où des hommes montent et descendent… Les peintres de la rue ont d’autres raisons d’être là où il leur semble bon d’être. En bordure de rue ou à d’autres endroits stratégiques, quand les gens passent, ils jettent au moins un coup d’œil sur leurs articles. S’il se trouve qu’ils sont captivés, intéressés, clients et commerçants marchandent et tombent d’accord sur un prix. Ainsi, ils disent s’en sortir plus ou moins. «Les galeries ne nous arrangent pas. Quelquefois, il m’arrive de faire ce qu’on appelle dans notre jargon, des dépôts-vente. Mais cela n’est pas toujours rentable parce qu’il y a un pourcentage à reverser aux galeristes qui sont souvent sans pitié. Alors on se débrouille ici comme on peut», confie Elpiso qui dit avoir reçu les rudiments de la peinture dans un atelier de formation, au Togo, avant de décider de s’installer à son propre compte, il y a 8 ans.
Il y a environ 6 mois qu’il a pris ses quartiers à quelques mètres de l’entrée principale du 43ème Bima, à l’intersection d’une rue de Port-Bouët I et du Boulevard Valérie Giscard d’Estaing (Bvge). Bien avant de se retrouver là, il était installé en face de ce camp militaire français. Romess a été chassé de son premier site par l’«Opération pays propre» lancée en 2012 par le gouvernement ivoirien. Depuis son installation, il paye une taxe à la mairie de Port-Bouët d’un montant de 5 mille F Cfa. Un coût qu’il trouve trop élevé en raison des difficultés qu’il éprouve pour placer ses œuvres depuis un certain temps. C’est-à-dire, avant que la crise ne se déclenche et qu’elle ne s’enlise. «Mais on espère que ça va aller», se console-t-il, l’air pensif. Elpiso Aka, lui aussi ressortissant togolais, semble en pole position. Sa baraque est installée au nez et à la barbe du 43ème Bima, le long du Bvge. C’est un vieux de la vieille qui a environ 20 années d’expériences. Avec en prime, trois participations au Salon international de l’artisanat depuis 2008, plus une autre présence au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, au Burkina Faso. Spécialisé en collage et en création, Elpiso a, comme lieu de création et d’exposition, un atelier de fortune plein à craquer de toiles. On y trouve aussi des pièces de sculpture en vente. Seulement, elles ne sont pas de la signature du peintre. Son envie de faire davantage voir ses tableaux l’amène à grignoter quelques pas vers le VGE. Cela a un prix, comme il le signale, en plus de la taxe municipale qu’il paye. «Souvent, les gens du ministère de la Salubrité Urbaine nous perturbe sans chercher à comprendre que rien ne marche plus», déplore-t-il. Les clients d’Elpiso, qui vend et reproduit ses œuvres sur commande ou non, venaient d’Europe, d’Asie et surtout de Côte d’Ivoire.
Mais, depuis la crise, ils se font rares. Une intersection chatoyante où des hommes montent et descendent… Les peintres de la rue ont d’autres raisons d’être là où il leur semble bon d’être. En bordure de rue ou à d’autres endroits stratégiques, quand les gens passent, ils jettent au moins un coup d’œil sur leurs articles. S’il se trouve qu’ils sont captivés, intéressés, clients et commerçants marchandent et tombent d’accord sur un prix. Ainsi, ils disent s’en sortir plus ou moins. «Les galeries ne nous arrangent pas. Quelquefois, il m’arrive de faire ce qu’on appelle dans notre jargon, des dépôts-vente. Mais cela n’est pas toujours rentable parce qu’il y a un pourcentage à reverser aux galeristes qui sont souvent sans pitié. Alors on se débrouille ici comme on peut», confie Elpiso qui dit avoir reçu les rudiments de la peinture dans un atelier de formation, au Togo, avant de décider de s’installer à son propre compte, il y a 8 ans.