Le secteur du palmier à huile génère 200 000 emplois réguliers en Côte d’Ivoire, permettant ainsi à 2 millions de personnes d’en vivre. Dans ce pays, les petits planteurs, qui revendent leur production aux industriels, semblent incontournables pour assurer la production régulière d’huile de palme. Beaucoup d’entre eux ont su tirer leur épingle du jeu de ce qui est aujourd’hui appelé l’or rouge. Reportage.
Toutes vêtues en vert, de la tête au pied, elles sont une vingtaine, le dos courbé, à travailler sur ce site d’Hirobo, basé à 150 kilomètres d’Abidjan. Ces femmes qui effectuent des tâches rudes au quotidien, sont incontournables dans cette plantation faite de palmiers à huile, à perte de vue. Elle est gérée par le groupe Palmci, producteur brut d’huile de palme, qui revend ensuite la récolte au groupe ivoirien agro-industriel Sifca, créé en 1965. La filiale de l’entreprise Sifca traite 380 000 tonnes d’huile de palme par an. Elle l’utilise aussi pour produire de nombreux produits dérivés vendus sur le marché : margarine, savons, huile claire pour faire des fritures...
Sur le site d’Irobo, les villageois qui sont les principaux employés, travaillent huit heures par jour en moyenne. Ils effectuent des tâches rudes pour un salaire de 35.000 FCFA, soit 50 euros. « Ce n’est pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. Ça permet de subvenir aux besoins primaires de nos enfants », explique Christine, une des employées du site d’Irobo, originaire du Burkina Faso.
Premier maillon de la chaîne
Palmci dispose de huit plantations. Le groupe produit en moyenne 300 000 tonnes d’huile de palme brut. Et 60% de sa production émane de la production des villageois, que l’on nomme aussi les petits planteurs. Ces derniers sont les premiers maillons de la chaîne pour faire fonctionner cette industrie. Semaine Benoit, retraité, en fait partie. Le sexagénaire, portant des lunettes, vêtu d’une chemise à rayures, d’un jean, d’une casquette blanche et de bottes vertes, dispose d’une plantation de 15 hectares. Depuis 16 ans, il vend la totalité de son rendement à Palmci.
Semaine produit 7 à 8 tonnes d’huile de palme brut par mois. « Durant les meilleures périodes, la production mensuelle peut atteindre 16 tonnes », affirme-t-il. Trois personnes travaillent pour son compte. Contrairement à d’autres planteurs, lui n’a pas rechigné à donner le montant de son salaire. A la fin du mois, il peut gagner jusqu’à 300 000 voire 400 000 FCFA qu’il partage avec ses employés qu’il doit aussi rémunérer. « L’huile de palme est la clé du développement en Côte d’Ivoire, assure-t-il. Elle assure nos principaux besoins. Même lors des périodes difficiles, où l’argent manque, je peux nourrir ma famille avec l’huile de palme. En l’utilisant pour accompagner mon futu par exemple, ou utiliser les graines pour faire de la sauce ».
Comment améliorer la productivité ?
Mais comme tous les autres petits planteurs, lui aussi rencontre de nombreuses difficultés dans la gestion de son affaire. Les moyens rudimentaires dont il dispose constituent le premier obstacle. Malheureusement, « nous n’avons pas d’engrais pour améliorer notre productivité. Si nous en avions, nos rendements seraient meilleurs », déplore-t-il. Sauf que l’engrais coûte très cher. Et pour un petit planteur, il est loin d’être facile de s’en procurer ».
Comment améliorer les rendements ? C’est en effet cette question que les producteurs d’huile de palme de la Côte d’Ivoire tentent de résoudre depuis de nombreuses années. Notamment, l’Association interprofessionnelle de la filière du palmier à huile en Côte d’Ivoire (AIPH), à l’initiative du premier Congrès de l’or rouge, à Abidjan, qui s’est tenu du 9 au 13 juin dernier. En produisant en moyenne 418 000 tonne brut d’huile de palme l’année, même si la Côte d’Ivoire est à la seconde place des pays producteurs en Afrique après le Nigeria (900 000 tonnes), nous sommes encore loin de d’eldorado économique. Les rendements du pays sont pour le moment insuffisants pour répondre aux besoins du marché en Afrique de l’ouest, où le déficit annuel d’huile de palme est de 800 000 tonnes. Un écart gigantesque, comparé aux pays asiatiques tels que la Malaisie et l’Indonésie qui représentent à eux seuls plus de 80% de la production mondiale d’huile de palme.
Réserves importantes de plantations en Afrique
L’Afrique a en effet du chemin à faire pour être parmi les plus grands producteurs d’huile de palme. Elle ne représente que 4% de la production mondiale. Un paradoxe. Quant on sait que l’huile rouge est consommée sur le continent depuis plusieurs millénaires. Elle est utilisée pour préparer plusieurs plats, tels que le futu, le soupe-kandjé ou encore le tow. Sans oublier que le palmier à huile regorge de ressources, souligne cette jeune Ivoirienne, aux cheveux coupés très courts, originaire d’un village près d’Irobo. « On peut utiliser ses feuilles pour faire des balais.
Le cœur du palmier à huile se mange, mais peut aussi être utilisé pour faire du sel. Sans compter qu’on peut aussi extraire du vin du palmier ».
Les ressources du palmier à huile pourraient être mieux utilisées pour le continent, qui dispose pourtant de 700 000 hectares de plantations libres à exploiter. Un avantage certain pour l’Afrique, contrairement à la Malaisie et l’Indonésie qui ont peu de plantations libres, en raison d’une exploitation massive. Unanimes, de nombreux observateurs assurent que la filière de l’huile de palme a de l’avenir sur le continent. A condition toutefois qu’elle soit bien exploitée.
PAR ASSANATOU BALDE
Toutes vêtues en vert, de la tête au pied, elles sont une vingtaine, le dos courbé, à travailler sur ce site d’Hirobo, basé à 150 kilomètres d’Abidjan. Ces femmes qui effectuent des tâches rudes au quotidien, sont incontournables dans cette plantation faite de palmiers à huile, à perte de vue. Elle est gérée par le groupe Palmci, producteur brut d’huile de palme, qui revend ensuite la récolte au groupe ivoirien agro-industriel Sifca, créé en 1965. La filiale de l’entreprise Sifca traite 380 000 tonnes d’huile de palme par an. Elle l’utilise aussi pour produire de nombreux produits dérivés vendus sur le marché : margarine, savons, huile claire pour faire des fritures...
Sur le site d’Irobo, les villageois qui sont les principaux employés, travaillent huit heures par jour en moyenne. Ils effectuent des tâches rudes pour un salaire de 35.000 FCFA, soit 50 euros. « Ce n’est pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. Ça permet de subvenir aux besoins primaires de nos enfants », explique Christine, une des employées du site d’Irobo, originaire du Burkina Faso.
Premier maillon de la chaîne
Palmci dispose de huit plantations. Le groupe produit en moyenne 300 000 tonnes d’huile de palme brut. Et 60% de sa production émane de la production des villageois, que l’on nomme aussi les petits planteurs. Ces derniers sont les premiers maillons de la chaîne pour faire fonctionner cette industrie. Semaine Benoit, retraité, en fait partie. Le sexagénaire, portant des lunettes, vêtu d’une chemise à rayures, d’un jean, d’une casquette blanche et de bottes vertes, dispose d’une plantation de 15 hectares. Depuis 16 ans, il vend la totalité de son rendement à Palmci.
Semaine produit 7 à 8 tonnes d’huile de palme brut par mois. « Durant les meilleures périodes, la production mensuelle peut atteindre 16 tonnes », affirme-t-il. Trois personnes travaillent pour son compte. Contrairement à d’autres planteurs, lui n’a pas rechigné à donner le montant de son salaire. A la fin du mois, il peut gagner jusqu’à 300 000 voire 400 000 FCFA qu’il partage avec ses employés qu’il doit aussi rémunérer. « L’huile de palme est la clé du développement en Côte d’Ivoire, assure-t-il. Elle assure nos principaux besoins. Même lors des périodes difficiles, où l’argent manque, je peux nourrir ma famille avec l’huile de palme. En l’utilisant pour accompagner mon futu par exemple, ou utiliser les graines pour faire de la sauce ».
Comment améliorer la productivité ?
Mais comme tous les autres petits planteurs, lui aussi rencontre de nombreuses difficultés dans la gestion de son affaire. Les moyens rudimentaires dont il dispose constituent le premier obstacle. Malheureusement, « nous n’avons pas d’engrais pour améliorer notre productivité. Si nous en avions, nos rendements seraient meilleurs », déplore-t-il. Sauf que l’engrais coûte très cher. Et pour un petit planteur, il est loin d’être facile de s’en procurer ».
Comment améliorer les rendements ? C’est en effet cette question que les producteurs d’huile de palme de la Côte d’Ivoire tentent de résoudre depuis de nombreuses années. Notamment, l’Association interprofessionnelle de la filière du palmier à huile en Côte d’Ivoire (AIPH), à l’initiative du premier Congrès de l’or rouge, à Abidjan, qui s’est tenu du 9 au 13 juin dernier. En produisant en moyenne 418 000 tonne brut d’huile de palme l’année, même si la Côte d’Ivoire est à la seconde place des pays producteurs en Afrique après le Nigeria (900 000 tonnes), nous sommes encore loin de d’eldorado économique. Les rendements du pays sont pour le moment insuffisants pour répondre aux besoins du marché en Afrique de l’ouest, où le déficit annuel d’huile de palme est de 800 000 tonnes. Un écart gigantesque, comparé aux pays asiatiques tels que la Malaisie et l’Indonésie qui représentent à eux seuls plus de 80% de la production mondiale d’huile de palme.
Réserves importantes de plantations en Afrique
L’Afrique a en effet du chemin à faire pour être parmi les plus grands producteurs d’huile de palme. Elle ne représente que 4% de la production mondiale. Un paradoxe. Quant on sait que l’huile rouge est consommée sur le continent depuis plusieurs millénaires. Elle est utilisée pour préparer plusieurs plats, tels que le futu, le soupe-kandjé ou encore le tow. Sans oublier que le palmier à huile regorge de ressources, souligne cette jeune Ivoirienne, aux cheveux coupés très courts, originaire d’un village près d’Irobo. « On peut utiliser ses feuilles pour faire des balais.
Le cœur du palmier à huile se mange, mais peut aussi être utilisé pour faire du sel. Sans compter qu’on peut aussi extraire du vin du palmier ».
Les ressources du palmier à huile pourraient être mieux utilisées pour le continent, qui dispose pourtant de 700 000 hectares de plantations libres à exploiter. Un avantage certain pour l’Afrique, contrairement à la Malaisie et l’Indonésie qui ont peu de plantations libres, en raison d’une exploitation massive. Unanimes, de nombreux observateurs assurent que la filière de l’huile de palme a de l’avenir sur le continent. A condition toutefois qu’elle soit bien exploitée.
PAR ASSANATOU BALDE