Le Parquet a déclaré coupable hier, au Tribunal de première instance d’Abidjan, l’ancien président du Conseil de gestion du Fdpcc (Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café-cacao), Henri Kassi Amouzou, jugé pour abus de biens sociaux dans le cadre du procès des anciens barons de la filière café-cacao. «D’une manière générale, Henri Amouzou utilise les biens de la société FDPCC à des biens personnels. Pour cela, il est déclaré coupable d’abus de biens sociaux », a déclaré ce lundi, le Procureur Oulaye Fernand, pendant un réquisitoire de plus de quatre heures, en présence de la plupart des prévenus comparaissant libres. Cette sanction a été prononcée, explique le Procureur, parce que Henri Amouzou a commis un délit consistant, pour un dirigeant de société commerciale, à utiliser en connaissance de cause, les biens, le crédit, les pouvoirs ou les voies de la société à des fins personnelles, directes ou indirectes. Ainsi, dans ce procès débuté fin octobre 2007, il est reproché à l’ancien patron du Fdpcc d’avoir perçu en espèce, la somme de 3,1 milliards au titre d’un budget de souveraineté. En outre, le parquet a fait observer que l’homme âgé de 54 ans s’est fait payer des primes de fin d’année à hauteur de 2,443 milliards contrairement aux textes créateurs de la structure FDPPC. Autre chose, reproché M. Amouzou la subvention 35,2 milliards, selon un rapport de l’inspection générale de l’Etat faite à l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (ANAPROCI). «Il y a avait une unicité de caisse entre le FDPCC et l’Anaproci », a révélé le ministère public. Plusieurs autres faits dont les financements de l’Ecole de football Yéo Martial (EFYM) à hauteur 475 millions et la Fédération ivoirienne de football à hauteur 2,4 milliards, l’acquisition de plusieurs sociétés dont Coco service à hauteur de 7 milliards dans «un contexte de corruption et de surfacturation préméditée » ont été dénoncés car contraires à l’objet social de l’entreprise. Les ex-barons de la filière avaient été arrêtés en juin 2008, sous le régime de Laurent Gbagbo. Henri Amouzou comme une trentaine de prévenus sont poursuivis notamment pour détournement de fonds, escroquerie, abus de biens sociaux, abus de confiance, faux et usage de faux. Sur le banc des accusés se trouvent des ex-dirigeants de la filière, et certains de leurs collaborateurs. Ce réquisitoire est intervenu après que le parquet ait tenu à préciser que les structures de la filière café-cacao sont bel et bien des structures publiques. «Les structures de la filière café-café existent que par la volonté seule de l’Etat. Elles ont des délégations de missions de service public et allouent des moyens à financer par des taxes fiscales et parafiscales pour assurer le service public. Il n’y a aucun associé, pas d’actionnaires dans la composition des structures ; elles ont été créées par décrets, fonctionnent par ordonnance et autres arrêtés », a tenu à préciser le procureur. Fort de cela, il a également annoncé dans la procédure, un jugement par défaut concernant MM. Moussa Bado, Ayé Ayé Gabriel, Sahué kouadio, Amon Jean Claude, absent depuis le début du procès. Quant aux autres dirigeants de la filière, ils connaîtront leur sort dans les tous prochains jours. L’audience se poursuit aujourd’hui.
JEA
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