L’enseignement supérieur privé face au défi du départ nouveau», tel était le thème sur lequel s’est planché le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Cissé Bacongo. C’était dans le cadre du déjeuner débat organisé par l’Union patronale de l’enseignement supérieur (UpeSup) à leur siège à Cocody le 8 juillet dernier. Le conférencier a relevé deux problèmes majeurs au niveau de l’enseignement supérieur privé. «Il y a la prolifération des établissements. Leur nombre pourrait être considéré comme un signe de vitalité, mais malheureusement non. Comment une école dite grande peut être située dans une cour commune. Aussi y a-t-il la floraison des filières. Il y en avait de la plus pertinente au plus farfelue. Nous avons donc resserré de 53 à 27 filières. Il y avait toute sorte de Bts. Nous avons fait en sorte que le secteur soit assaini. Le second problème est le sempiternel problème de l’adéquation formation emploi. Les jeunes ont leur Bts, souvent les plus pointus. Malheureusement le seul emploi qui les accueille est les cabines téléphoniques», a déclaré le ministre. Concernant l’assainissement du secteur le premier responsable de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire a mis l’Upesup face à ses responsabilités. «Nous ne pouvons pas être toujours à vos trousses pour rechercher les brebis galeuses. Vous devez faire la police en votre sein. Organisez-vous. Je ne suis pas pour l’assistanat ou le paternaliste des écoles», a-t-il dit. Parlant des orientations, le ministre s’est interrogé si l’état doit continuer d’orienter les bacheliers : «Tous les bacheliers sont orientés par l’Etat. Nous commençons par l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny, puis les grandes écoles et les universités publiques. Un étudiant d’une université publique coûte 1,2 million à l’Etat. Pour celui qui est orienté dans une grande école, il revient entre 300000 et 450000 f pour être formé au Bts avec une année de redoublement. L’Etat n’oriente pas dans les universités privées. Au cabinet, nous nous demandons si l’on doit continuer d’orienter dans nos universités avec tous les risques. C’est à cela que nous méditons». Dr Elété Aka, président de l’Upesup a, quant a lui, exposé les efforts faits par les établissements privés supérieurs. «…Nos établissements quittent les villas, les locaux exigus et pas commodes, pour nous inscrire résolument sur la voie de la grandeur, en termes de réceptifs d’accueil, d’équipements didactiques et d’enseignement de qualité. Croyez-moi, monsieur le ministre, de gros efforts sont en train d’être faits dans ces domaines afin de donner à nos établissements les caractéristiques que requièrent les grandes écoles et universités privées d’excellence», a affirmé le Dr Elété Aka. A cette occasion, le site officiel de l’Upesup a été présenté au public suivi de la remise de la matrice d’action stratégique de l’Union au ministre Cissé Bacongo.
Foumséké Coulibaly.
Foumséké Coulibaly.