Le Parquet poursuit son réquisitoire dans le cadre du procès des ex-barons de la filière café-cacao. Après la journée du lundi qui a vu l'ancien président du Conseil de gestion, Henri Amouzou, être déclaré coupable d'abus de biens sociaux, le Procureur Oulaye Fernand a déclaré coupables d'abus de biens sociaux et de détournements de fonds publics, d'autres ex-barons et non des moindres. Ils sont même passibles d'une peine allant de 1 à 10 ans de prison et d'une amende de 300 mille à 2 millions Fcfa. Il s'agit de Firmin Kouakou, ex-directeur général du FRC, Angéline Kili, présidente du Conseil d'administration du FRC, Jean Claude Bayou, ex-directeur général du Fonds de garantie des coopératives café-cacao (Fgccc), Tanoh Kassi, ancien directeur général de la BCC, Théophile Kouassi, secrétaire exécutif du Fdpcc. De façon générale, le ministère public leur reproche le fait d'avoir utilisé les biens des différentes structures à des fins personnelles et également, en tant que fonctionnaires, d'avoir utilisés les redevances mises à leurs dispositions à des fins personnelles. C'est le cas de Firmin Kouakou à qui il est reproché le décaissement de plus de 3 milliards au profit des Coopex et Pmex, sans justificatifs. En outre, le Parquet lui reproche des décaissements sur les fonds du FRC pour des appuis institutionnels, l'effort de paix et autres qui sont contraires à l'objet social de l'entreprise. Angéline Kili, elle, s'est fait remettre entre janvier 2003 et décembre 2005, indique le représentant du Parquet, la somme de 1,875 milliard dont les affectations n'ont pas été justifiées. Il lui est également reproché le détournement de 1,933 milliard devant servir à apurer les impôts BIC (Bénéfices industriels commerciaux). Car les justificatifs n'ont pas été prouvés. En ce qui concerne Théophile Kouassi, le ministère public révèle qu'il a acquis en France, un appartement de plus de 194 millions avec les fonds du FDPCC et comptait également, 12 comptes personnels en France et 6 en Côte d'Ivoire qui ont connu des mouvements de crédits. «Au moment où il arrivait au Fonds de développement, il ne disposait pas de plus de 10 millions dans son compte. Il apparaît clairement que les mouvements de crédits des comptes ont été détournés dans les ressources du FDPCC. Alors, ces faits sont constitutifs d'actes de détournement de deniers publics. Donc qu'il plaise au Tribunal de le déclarer coupable », soutient le Procureur. Quant à Jean Claude Bayou, ancien directeur du Fgccc, il lui est reproché des virements de 1,1 milliard à la BFA alors qu'il devait avoir une co-signature. Selon toujours le Parquet, Bayou Jean Claude a fait accorder à la SAIF (Société agro-industriel du Fromager) dont il est le représentant, un prêt de 400 millions sur sa seule initiative. Tous ces faits, précise Oulaye Fernand, étant constitutifs comme détournement de deniers publics, il sied de déclarer le prévenu coupable desdits faits. Gbogou Didier, Zougrana Placide, respectivement directeur exécutif et président du Conseil d'administration de l'Arcc ont également été déclarés coupables d'abus de biens sociaux. Henri Amouzou a lui aussi été déclaré coupable de détournement de deniers public, car ayant utilisé des sommes appartenant à la collectivité à des fins autres que le bien public. Il a selon le Procureur, mis à la disposition de l'Anaproci, la somme de 2,5 milliards FCFA. Quant à Lucien Tapé Do, ancien Pca de la BCC, il a été déclaré coupable d'abus de biens sociaux et non coupable pour détournement de fonds. Le réquisitoire du Procureur prend fin aujourd'hui.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA