Olivier Kapo est footballeur à l’Association de la Jeunesse (AJ) d’Auxerre, en ligue 2, en France. Il était récemment en vacances à Abidjan. Nous l’avons rencontré. Olivier Kapo nous parle de sa carrière, de ses moments en équipe nationale de France aux côtés de Zinedine Zidane, Marcel Desailly, etc. Il se prononce sur les Éléphants et fait un commentaire sur tout ce qui a été dit concernant sa relation avec Balakiss, star tonnerre et 1ère dauphine au concours miss Côte d’Ivoire 2008.
Vous êtes en vacances à Abidjan depuis quelques jours après une saison 2012-2013 avec l’AJ Auxerre. Qu’est ce qu’on retient de cette saison?
Je retiens que j’ai marqué huit (8) buts. C’est la deuxième division, donc, je n’ai pas à être fier. La saison 2012-2013 a été une saison moyenne. Il y a eu beaucoup de soucis au sein du club, ce qui a fait que les résultats n’ont pas suivi.
A l’issue de cette saison, l’AJ Auxerre est toujours en ligue 2. Olivier Kapo est-il tenté d’évoluer en ligue 1 sous d’autres couleurs ?
Je souhaite jouer à un niveau supérieur comme la ligue 1 dans un club plus huppé que l’AJ Auxerre en ce moment. J’estime que j’ai encore deux ou trois ans devant moi à jouer au haut niveau et je pense que je peux y arriver.
Êtes-vous déjà en contact avec des clubs ?
Oui ! Je suis en contact avec des clubs de ligue 1 dont je préfère, pour l’instant, taire les noms. J’ai 33 ans et c’est plus difficile pour nous qui sommes avancés en âge. Les gens se disent qu’on n’a pas faim. Et que nous sommes carbonisés, qu’on est fatigué. A la fin, on examine nos performances de la saison qui a précédé et on décide de mettre un ticket sur nous. J’ai un agent qui travaille sur cette question. J’espère trouver rapidement un club de Ligue 1 pour pouvoir jouer encore parce que j’ai une grosse envie de montrer que mon pied gauche existe toujours.
A 33 ans, vous êtes presqu’à la fin de votre carrière. Quel jugement portez-vous déjà sur votre parcours ?
Les gens qui me suivent depuis longtemps, diront que c’est du gâchis. Personnellement, je ne le pense pas parce que je sais d’où je viens. Et arriver à ce niveau là, je dis vraiment merci à Dieu. J’ai eu beaucoup de moments difficiles. Mais, j’ai eu cette chance de pouvoir rebondir tout le temps. Pour moi, ce n’est pas un regret, j’ai eu la chance de pouvoir jouer en Angleterre, en Italie, en Espagne et en France. J’ai pu apprendre le football dans ces différents pays. Il y a beaucoup de joueurs, peut-être mieux que moi mais qui auraient aimé avoir cette chance qu’ils n’ont pas eue. Si je n’arrive pas à trouver un club en Ligue 1, après ma carrière ça ne sera pas un gâchis, mais ça sera un bilan mitigé. Pour l’instant, je suis content pour ce que j’ai fait, à titre personnel.
L’un des plus grands moments de votre carrière, c’est votre passage à l’équipe nationale de France. La grande France de Zinedine Zidane, de Laurent Blanc, Marcel Desailly, Emmanuel Petit, etc. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
Vous allez même trop loin. Pour moi, les grands moments, c’est d’avoir pu intégrer d’abord le centre de formation de l’AJ Auxerre parce qu’à l’époque, c’était l’un des meilleurs centres au monde. Après cette chance, il y a eu le début de la carrière professionnelle. Tout ceci pour dire qu’il y a eu un chemin qui a été fait. Après cela, il y a eu l’époque où j’ai joué avec l’équipe de France junior. Puis en sélection nationale A. Jouer en équipe nationale A, en son temps n’était pas facile. Parce qu’il s’agissait d’intégrer la génération qui est championne du Monde, championne d’Europe. Ce n’était pas facile d’intégrer cette équipe et de pouvoir jouer. C’était des grands moments que je ne vais pas oublier. J’ai eu cette grande chance de jouer avec Zinedine Zidane. Des langues affirmaient que j’allais remplacer Zidane, malheureusement, ça n’a pas été le cas. Durant deux ans, j’ai passé de bons moments en équipe de France aux côtés de Zidane, de Laurent Blanc, Marcel Desailly, Emmanuel Petit, etc. J’ai gardé de bonnes relations avec tous ces grands noms.
Vous étiez du groupe de 2003 quand la France a remporté la Coupe des Confédérations…
J’ai effectivement gagné la Coupe des Confédérations avec la France. Je pense qu’en ce moment, le dernier titre de l’équipe de France, c’est la Coupe des Confédérations. Ça été un grand moment, mais gâché par le décès du milieu de terrain du Cameroun Marc Vivien Foé. Content de gagner, mais derrière ça, c’était difficile parce qu’on venait de perdre un frère.
Pour des observateurs, cette expérience devrait normalement vous permettre de mieux exploser. Olivier Kapo qui a joué avec Zidane, Marcel Desailly, etc. aurait pu, disent-ils, avoir une carrière plus brillante que ce qu’il connait actuellement. Que répondez-vous ?
J’ai côtoyé tous ces joueurs et à la fin, je me retrouve à Auxerre en Ligue 2. Je n’ai pas fait le parcours qu’il fallait. Ce qu’il faut savoir, j’ai eu beaucoup de problèmes physiques. J’ai été beaucoup blessé au cours de ma carrière notamment à la Juventus de Turin. Je suis allé dans ce club où j’étais régulièrement blessé à cette époque. Je n’ai pas eu le temps de pouvoir vraiment m’exprimer. Mais, j’ai beaucoup appris auprès des joueurs de la Juventus comme Del Piero, Cannavaro. J’ai beaucoup appris avec Capelo, l’entraîneur. Tous ces passages m’ont fait du bien. Parce que, quand je suis revenu en France à Monaco, j’ai pu montrer que je venais quand même d’une autre dimension. On a pu le voir aux entraînements et au cours des matches. Tout ceci pour dire que je ne suis pas déçu de mon parcours même si je pouvais faire mieux.
Pour vous qui avez joué avec l’équipe nationale de France, quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette équipe nationale ?
Je pense qu’on a l’une des générations les plus douées. La difficulté en ce moment est liée à un problème d’égo. C’est la nouvelle génération comme on le dit, il y a énormément d’argent. Ça fait que tout le monde se prend un peu trop au sérieux. Mais, il y a beaucoup de talents. J’espère que Didier Deschamps va arriver à cadrer tout ça. Ce qui n’a pas pu être fait sur Laurent Blanc. Si Didier Deschamps arrive à cadrer tout ça, je pense que dans quelques années, la France pourra aller de l’avant. L’équipe est jeune, mais ça fait longtemps que les joueurs jouent ensemble. Je souhaite bonne chance à cette équipe pour les qualifications de la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
Olivier Kapo pense-t-il pouvoir apporter, à 33 ans, son expérience à cette équipe comme Zidane l’a fait avant la fin de sa carrière ?
Kapo c’est Kapo, Zidane c’est Zidane. Pour moi, c’est de rebondir en ayant un club en ligue 1 et de pouvoir m’exprimer dès la reprise afin de montrer que je suis encore là. Pour l’instant, Je ne pense pas à l’équipe de France.
Vous êtes d’origine ivoirienne, mais vous avez accepté de jouer avec la sélection nationale de la France. Aujourd’hui, quel commentaire pouvez vous faire sur ce choix ?
J’étais au centre de formation et j’ai été appelé à rejoindre la sélection de la Côte d’Ivoire en 1996 pour le tournoi de Malaisie. Auxerre n’a pas voulu parce que, pour les dirigeants du club, il fallait que je termine ma formation. Je pense que ce n’était pas un refus, mais j’avais un but qui était de jouer à l’équipe première d’Auxerre. Je ne pouvais pas désobéir en acceptant de participer au tournoi de Malaisie en 1996. Après, lorsque je suis monté en équipe réserve d’Auxerre, on avait un problème d’étrangers. A l’époque, les équipes devraient faire jouer trois étrangers dont deux titulaires et un sur le banc. Dans notre équipe, il y avait un Marocain, deux Polonais et moi. Nous étions quatre. Et c’est vrai qu’à cette période, sans être prétentieux, je n’étais pas mal. Le coach voyait qu’il pouvait compter sur moi, c’est pour cela que j’ai eu la nationalité française. Et, j’ai pu jouer à l’équipe de France au niveau des juniors. Voilà comment j’ai joué avec l’équipe de France. Je n’ai donc pas refusé de jouer avec la Côte d’Ivoire. Mais à l’époque, il y avait un problème d’étrangers et mon but c’était de jouer dans l’équipe première d’Auxerre.
Avec le recul, avez-vous des regrets de n’avoir pas porté le maillot de la Côte d’Ivoire ?
Je peux dire que j’ai des regrets tout comme dire que je n’en ai pas. J’ai grandi à Auxerre. J’ai passé toute ma vie là-bas, donc pour moi c’était de jouer en équipe première d’Auxerre. Auxerre m’a tout donné, étant jeune. Pour moi, c’est comme un contrat, il fallait que je remplisse mon contrat avec l’équipe première. Mais des regrets, c’est difficile de le dire. En tout cas, je suis fier d’être d’origine ivoirienne. C’est vrai que j’ai la nationalité française, mais je suis fier d’être un Ivoirien. Ici (Ndlr, en Côte d’Ivoire), on me prend pour un Français, c’est un peu désolant. Ça a été un coup dur pour moi à l’époque de refuser malgré moi, l’équipe de Côte d’Ivoire parce que j’avais des copains maliens en club qui allaient jouer avec l’équipe du Mali au temps de Salif Kéita. Moi, ce n’était pas possible parce qu’il me fallait faire le choix de terminer ma formation.
Tous sont unanimes que les Éléphants de Côte d’Ivoire regorgent en leur sein des joueurs talentueux. Mais une génération sans trophée. Comment expliquez-vous cela?
Je suis déçu parce qu’après 1992, je pense qu’on avait une génération pour gagner trois titres d’affilée. Pour moi, c’est l’une des meilleures générations. L’Egypte a enchaîné trois succès continentaux d’affilée, la Côte d’Ivoire pouvait en faire pareillement. A tous les compartiments, on a des joueurs qui jouent dans les grandes équipes en Europe et surtout qui ont fait leur preuve en Ligue des champions. Je dirai que cette génération manque de chance. J’espère vraiment qu’on va gagner la prochaine Coupe d’Afrique.
Un regard, de façon générale, sur le football ivoirien.
Je pense que le football ivoirien a beaucoup progressé. Il a progressé par rapport à celui du Cameroun qui a régressé. Avant, c’était le Cameroun qui était la meilleure équipe des nations africaines. Maintenant, c’est nous parce qu’on a de grands joueurs. Des joueurs qui ont pu évoluer et qui évoluent dans des grands clubs en Europe, en Ligue des champions. La Côte d’Ivoire est une grande nation de football. Toutefois, aujourd’hui au plan local, les rencontres se disputent devant des gradins vides. De plus, on ne prépare pas le départ de la génération Drogba. On se base sur Kalunho et Gervinho. Mais, une équipe de football, c’est onze, treize, dix-huit joueurs et pas deux. Parce que la génération Maestro, Drogba, Kolo, et les autres, va finir par arrêter. Il faut organiser un grand championnat des jeunes et accentuer leur formation. Les Ivoiriens sont comme les Français, ils ne sont pas patients. Ils veulent avoir tout à l’instant. Lundi, ils mettent sur pied un centre de formation, mardi ils veulent gagner. Ce n’est pas possible. L’Espagne a mis du temps et aujourd’hui on est tous fier et jaloux en même temps, des Espagnols parce qu’il y a eu du travail qui a été fait depuis des années. Il faut de vrais formateurs, des passionnés du football pour que le football ivoirien puisse aller de l’avant.
Olivier Kapo a-t-il prévu quelque chose pour le football ivoirien ?
Avec l’expérience que j’ai acquise, si on a besoin de moi, pourquoi ne pas accepter. Mais pour l’instant, il est hors de question de faire partie d’un staff technique. J’ai envie de jouer encore.
A la fin de votre carrière, envisagez-vous entraîner une équipe ou entrer dans les affaires ?
Non ! Je n’y pense pas. Pour le moment, j’ai encore envie de jouer. On verra plus tard. Ce n’est pas que je ne pense pas à être un entraîneur. Mais, ce métier n’est pas facile. J’ai beaucoup insulté mes entraîneurs et je n’ai pas envie qu’on m’insulte. Ensuite, j’ai encore besoin d’apprendre parce qu’on apprend tous les jours. Je ne pense donc pas maintenant à être entraîneur ni entrer dans les affaires. J’ai encore une grosse envie de jouer. A la fin de ma carrière, s’il faut donner un coup de main aux jeunes ivoiriens, je le ferai. J’ai eu cette chance de pouvoir aller en Europe et arriver à ce niveau là. Donc, si je peux tendre la main aux jeunes ivoiriens, je le ferai avec plaisir.
Vous avez à l’époque fait les choux gras des journaux people relativement à une relation avec Balakiss, star tonnerre et 1ère dauphine au concours miss Côte d’Ivoire 2008. Quelques années après, Olivier Kapo peut nous dire ce qu’il en était exactement ?
C’est une relation terminée depuis longtemps. Je mène ma nouvelle vie. Je suis très heureux dans mon couple. En tout cas, cette relation avec la miss dont vous parlez, est terminée. Je suis maintenant avec ma nouvelle fiancée où ça se passe hyper bien.
Qu’est ce que vous retenez de tout ce qui a été dit dans les journaux par rapport à cette relation ?
Il y a eu beaucoup de mensonges. Des journalistes ont essayé de raconter des choses pour avoir un retour de ma part. Mais, cela ne m’intéresse pas. Ma vie privée ne concerne personne. Si je répondais, j’allais faire plaisir à ces personnes. Tout ce qui a pui se dire, ce n’est pas moi. Je sais ce qui s’est passé. Il y a des gens qui faisaient partie de cette relation et qui savent aussi ce qui s’est passé. Je suis désormais avec ma nouvelle fiancée.
Malgré tout, êtes-vous toujours en contact avec Balakiss ?
Je pense que oui. Mais, c’est du passé. En tout cas, il n’y pas d’animosité. Moi, j’ai reçu une très bonne éducation. J’en profite pour dire merci à mon père, je lui tire mon chapeau. On ne nous a pas appris à être méchants dans notre famille. On nous a appris à respecter les gens.
Réalisée par Raymond Dibi, coll Ogou Dama
Vous êtes en vacances à Abidjan depuis quelques jours après une saison 2012-2013 avec l’AJ Auxerre. Qu’est ce qu’on retient de cette saison?
Je retiens que j’ai marqué huit (8) buts. C’est la deuxième division, donc, je n’ai pas à être fier. La saison 2012-2013 a été une saison moyenne. Il y a eu beaucoup de soucis au sein du club, ce qui a fait que les résultats n’ont pas suivi.
A l’issue de cette saison, l’AJ Auxerre est toujours en ligue 2. Olivier Kapo est-il tenté d’évoluer en ligue 1 sous d’autres couleurs ?
Je souhaite jouer à un niveau supérieur comme la ligue 1 dans un club plus huppé que l’AJ Auxerre en ce moment. J’estime que j’ai encore deux ou trois ans devant moi à jouer au haut niveau et je pense que je peux y arriver.
Êtes-vous déjà en contact avec des clubs ?
Oui ! Je suis en contact avec des clubs de ligue 1 dont je préfère, pour l’instant, taire les noms. J’ai 33 ans et c’est plus difficile pour nous qui sommes avancés en âge. Les gens se disent qu’on n’a pas faim. Et que nous sommes carbonisés, qu’on est fatigué. A la fin, on examine nos performances de la saison qui a précédé et on décide de mettre un ticket sur nous. J’ai un agent qui travaille sur cette question. J’espère trouver rapidement un club de Ligue 1 pour pouvoir jouer encore parce que j’ai une grosse envie de montrer que mon pied gauche existe toujours.
A 33 ans, vous êtes presqu’à la fin de votre carrière. Quel jugement portez-vous déjà sur votre parcours ?
Les gens qui me suivent depuis longtemps, diront que c’est du gâchis. Personnellement, je ne le pense pas parce que je sais d’où je viens. Et arriver à ce niveau là, je dis vraiment merci à Dieu. J’ai eu beaucoup de moments difficiles. Mais, j’ai eu cette chance de pouvoir rebondir tout le temps. Pour moi, ce n’est pas un regret, j’ai eu la chance de pouvoir jouer en Angleterre, en Italie, en Espagne et en France. J’ai pu apprendre le football dans ces différents pays. Il y a beaucoup de joueurs, peut-être mieux que moi mais qui auraient aimé avoir cette chance qu’ils n’ont pas eue. Si je n’arrive pas à trouver un club en Ligue 1, après ma carrière ça ne sera pas un gâchis, mais ça sera un bilan mitigé. Pour l’instant, je suis content pour ce que j’ai fait, à titre personnel.
L’un des plus grands moments de votre carrière, c’est votre passage à l’équipe nationale de France. La grande France de Zinedine Zidane, de Laurent Blanc, Marcel Desailly, Emmanuel Petit, etc. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
Vous allez même trop loin. Pour moi, les grands moments, c’est d’avoir pu intégrer d’abord le centre de formation de l’AJ Auxerre parce qu’à l’époque, c’était l’un des meilleurs centres au monde. Après cette chance, il y a eu le début de la carrière professionnelle. Tout ceci pour dire qu’il y a eu un chemin qui a été fait. Après cela, il y a eu l’époque où j’ai joué avec l’équipe de France junior. Puis en sélection nationale A. Jouer en équipe nationale A, en son temps n’était pas facile. Parce qu’il s’agissait d’intégrer la génération qui est championne du Monde, championne d’Europe. Ce n’était pas facile d’intégrer cette équipe et de pouvoir jouer. C’était des grands moments que je ne vais pas oublier. J’ai eu cette grande chance de jouer avec Zinedine Zidane. Des langues affirmaient que j’allais remplacer Zidane, malheureusement, ça n’a pas été le cas. Durant deux ans, j’ai passé de bons moments en équipe de France aux côtés de Zidane, de Laurent Blanc, Marcel Desailly, Emmanuel Petit, etc. J’ai gardé de bonnes relations avec tous ces grands noms.
Vous étiez du groupe de 2003 quand la France a remporté la Coupe des Confédérations…
J’ai effectivement gagné la Coupe des Confédérations avec la France. Je pense qu’en ce moment, le dernier titre de l’équipe de France, c’est la Coupe des Confédérations. Ça été un grand moment, mais gâché par le décès du milieu de terrain du Cameroun Marc Vivien Foé. Content de gagner, mais derrière ça, c’était difficile parce qu’on venait de perdre un frère.
Pour des observateurs, cette expérience devrait normalement vous permettre de mieux exploser. Olivier Kapo qui a joué avec Zidane, Marcel Desailly, etc. aurait pu, disent-ils, avoir une carrière plus brillante que ce qu’il connait actuellement. Que répondez-vous ?
J’ai côtoyé tous ces joueurs et à la fin, je me retrouve à Auxerre en Ligue 2. Je n’ai pas fait le parcours qu’il fallait. Ce qu’il faut savoir, j’ai eu beaucoup de problèmes physiques. J’ai été beaucoup blessé au cours de ma carrière notamment à la Juventus de Turin. Je suis allé dans ce club où j’étais régulièrement blessé à cette époque. Je n’ai pas eu le temps de pouvoir vraiment m’exprimer. Mais, j’ai beaucoup appris auprès des joueurs de la Juventus comme Del Piero, Cannavaro. J’ai beaucoup appris avec Capelo, l’entraîneur. Tous ces passages m’ont fait du bien. Parce que, quand je suis revenu en France à Monaco, j’ai pu montrer que je venais quand même d’une autre dimension. On a pu le voir aux entraînements et au cours des matches. Tout ceci pour dire que je ne suis pas déçu de mon parcours même si je pouvais faire mieux.
Pour vous qui avez joué avec l’équipe nationale de France, quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette équipe nationale ?
Je pense qu’on a l’une des générations les plus douées. La difficulté en ce moment est liée à un problème d’égo. C’est la nouvelle génération comme on le dit, il y a énormément d’argent. Ça fait que tout le monde se prend un peu trop au sérieux. Mais, il y a beaucoup de talents. J’espère que Didier Deschamps va arriver à cadrer tout ça. Ce qui n’a pas pu être fait sur Laurent Blanc. Si Didier Deschamps arrive à cadrer tout ça, je pense que dans quelques années, la France pourra aller de l’avant. L’équipe est jeune, mais ça fait longtemps que les joueurs jouent ensemble. Je souhaite bonne chance à cette équipe pour les qualifications de la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
Olivier Kapo pense-t-il pouvoir apporter, à 33 ans, son expérience à cette équipe comme Zidane l’a fait avant la fin de sa carrière ?
Kapo c’est Kapo, Zidane c’est Zidane. Pour moi, c’est de rebondir en ayant un club en ligue 1 et de pouvoir m’exprimer dès la reprise afin de montrer que je suis encore là. Pour l’instant, Je ne pense pas à l’équipe de France.
Vous êtes d’origine ivoirienne, mais vous avez accepté de jouer avec la sélection nationale de la France. Aujourd’hui, quel commentaire pouvez vous faire sur ce choix ?
J’étais au centre de formation et j’ai été appelé à rejoindre la sélection de la Côte d’Ivoire en 1996 pour le tournoi de Malaisie. Auxerre n’a pas voulu parce que, pour les dirigeants du club, il fallait que je termine ma formation. Je pense que ce n’était pas un refus, mais j’avais un but qui était de jouer à l’équipe première d’Auxerre. Je ne pouvais pas désobéir en acceptant de participer au tournoi de Malaisie en 1996. Après, lorsque je suis monté en équipe réserve d’Auxerre, on avait un problème d’étrangers. A l’époque, les équipes devraient faire jouer trois étrangers dont deux titulaires et un sur le banc. Dans notre équipe, il y avait un Marocain, deux Polonais et moi. Nous étions quatre. Et c’est vrai qu’à cette période, sans être prétentieux, je n’étais pas mal. Le coach voyait qu’il pouvait compter sur moi, c’est pour cela que j’ai eu la nationalité française. Et, j’ai pu jouer à l’équipe de France au niveau des juniors. Voilà comment j’ai joué avec l’équipe de France. Je n’ai donc pas refusé de jouer avec la Côte d’Ivoire. Mais à l’époque, il y avait un problème d’étrangers et mon but c’était de jouer dans l’équipe première d’Auxerre.
Avec le recul, avez-vous des regrets de n’avoir pas porté le maillot de la Côte d’Ivoire ?
Je peux dire que j’ai des regrets tout comme dire que je n’en ai pas. J’ai grandi à Auxerre. J’ai passé toute ma vie là-bas, donc pour moi c’était de jouer en équipe première d’Auxerre. Auxerre m’a tout donné, étant jeune. Pour moi, c’est comme un contrat, il fallait que je remplisse mon contrat avec l’équipe première. Mais des regrets, c’est difficile de le dire. En tout cas, je suis fier d’être d’origine ivoirienne. C’est vrai que j’ai la nationalité française, mais je suis fier d’être un Ivoirien. Ici (Ndlr, en Côte d’Ivoire), on me prend pour un Français, c’est un peu désolant. Ça a été un coup dur pour moi à l’époque de refuser malgré moi, l’équipe de Côte d’Ivoire parce que j’avais des copains maliens en club qui allaient jouer avec l’équipe du Mali au temps de Salif Kéita. Moi, ce n’était pas possible parce qu’il me fallait faire le choix de terminer ma formation.
Tous sont unanimes que les Éléphants de Côte d’Ivoire regorgent en leur sein des joueurs talentueux. Mais une génération sans trophée. Comment expliquez-vous cela?
Je suis déçu parce qu’après 1992, je pense qu’on avait une génération pour gagner trois titres d’affilée. Pour moi, c’est l’une des meilleures générations. L’Egypte a enchaîné trois succès continentaux d’affilée, la Côte d’Ivoire pouvait en faire pareillement. A tous les compartiments, on a des joueurs qui jouent dans les grandes équipes en Europe et surtout qui ont fait leur preuve en Ligue des champions. Je dirai que cette génération manque de chance. J’espère vraiment qu’on va gagner la prochaine Coupe d’Afrique.
Un regard, de façon générale, sur le football ivoirien.
Je pense que le football ivoirien a beaucoup progressé. Il a progressé par rapport à celui du Cameroun qui a régressé. Avant, c’était le Cameroun qui était la meilleure équipe des nations africaines. Maintenant, c’est nous parce qu’on a de grands joueurs. Des joueurs qui ont pu évoluer et qui évoluent dans des grands clubs en Europe, en Ligue des champions. La Côte d’Ivoire est une grande nation de football. Toutefois, aujourd’hui au plan local, les rencontres se disputent devant des gradins vides. De plus, on ne prépare pas le départ de la génération Drogba. On se base sur Kalunho et Gervinho. Mais, une équipe de football, c’est onze, treize, dix-huit joueurs et pas deux. Parce que la génération Maestro, Drogba, Kolo, et les autres, va finir par arrêter. Il faut organiser un grand championnat des jeunes et accentuer leur formation. Les Ivoiriens sont comme les Français, ils ne sont pas patients. Ils veulent avoir tout à l’instant. Lundi, ils mettent sur pied un centre de formation, mardi ils veulent gagner. Ce n’est pas possible. L’Espagne a mis du temps et aujourd’hui on est tous fier et jaloux en même temps, des Espagnols parce qu’il y a eu du travail qui a été fait depuis des années. Il faut de vrais formateurs, des passionnés du football pour que le football ivoirien puisse aller de l’avant.
Olivier Kapo a-t-il prévu quelque chose pour le football ivoirien ?
Avec l’expérience que j’ai acquise, si on a besoin de moi, pourquoi ne pas accepter. Mais pour l’instant, il est hors de question de faire partie d’un staff technique. J’ai envie de jouer encore.
A la fin de votre carrière, envisagez-vous entraîner une équipe ou entrer dans les affaires ?
Non ! Je n’y pense pas. Pour le moment, j’ai encore envie de jouer. On verra plus tard. Ce n’est pas que je ne pense pas à être un entraîneur. Mais, ce métier n’est pas facile. J’ai beaucoup insulté mes entraîneurs et je n’ai pas envie qu’on m’insulte. Ensuite, j’ai encore besoin d’apprendre parce qu’on apprend tous les jours. Je ne pense donc pas maintenant à être entraîneur ni entrer dans les affaires. J’ai encore une grosse envie de jouer. A la fin de ma carrière, s’il faut donner un coup de main aux jeunes ivoiriens, je le ferai. J’ai eu cette chance de pouvoir aller en Europe et arriver à ce niveau là. Donc, si je peux tendre la main aux jeunes ivoiriens, je le ferai avec plaisir.
Vous avez à l’époque fait les choux gras des journaux people relativement à une relation avec Balakiss, star tonnerre et 1ère dauphine au concours miss Côte d’Ivoire 2008. Quelques années après, Olivier Kapo peut nous dire ce qu’il en était exactement ?
C’est une relation terminée depuis longtemps. Je mène ma nouvelle vie. Je suis très heureux dans mon couple. En tout cas, cette relation avec la miss dont vous parlez, est terminée. Je suis maintenant avec ma nouvelle fiancée où ça se passe hyper bien.
Qu’est ce que vous retenez de tout ce qui a été dit dans les journaux par rapport à cette relation ?
Il y a eu beaucoup de mensonges. Des journalistes ont essayé de raconter des choses pour avoir un retour de ma part. Mais, cela ne m’intéresse pas. Ma vie privée ne concerne personne. Si je répondais, j’allais faire plaisir à ces personnes. Tout ce qui a pui se dire, ce n’est pas moi. Je sais ce qui s’est passé. Il y a des gens qui faisaient partie de cette relation et qui savent aussi ce qui s’est passé. Je suis désormais avec ma nouvelle fiancée.
Malgré tout, êtes-vous toujours en contact avec Balakiss ?
Je pense que oui. Mais, c’est du passé. En tout cas, il n’y pas d’animosité. Moi, j’ai reçu une très bonne éducation. J’en profite pour dire merci à mon père, je lui tire mon chapeau. On ne nous a pas appris à être méchants dans notre famille. On nous a appris à respecter les gens.
Réalisée par Raymond Dibi, coll Ogou Dama