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Politique Publié le mercredi 17 juillet 2013 | Le Patriote

Le FPI et la culture de la violence

Devrait-on en rire ou en pleurer ? Brusquement, le FPI veut se refaire une nouvelle virginité ! Celle d’un parti politique qui n’a aucun atome crochu avec la violence. Qui tient même en horreur ce fléau des temps modernes. Or, pour peu qu’on ait été témoin de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, on est pris de saisissement devant ce nouvel accoutrement que veut enfiler ce parti. Tellement il parait difforme et aux antipodes de la réalité de la vie politique de ces 20 dernières années. La vérité est que le FPI et la violence, c’est l’arbre et l’écorce. Si on devait dédier un ouvrage à la longue marche de ce parti, on l’intitulerait volontiers : «au commencent était le FPI et sa violence».

Légalisé au cours du printemps des partis politiques en Côte d’Ivoire, en 1990, le FPI n’a jamais, en effet, évolué que dans la violence, sous toutes ses formes : verbale, physique, dont l’expression achevée reste son peu d’égard pour la vie humaine, autrement dit sa propension au meurtre. Gbagbo Laurent, le chef de file de ce parti a résumé cette funeste inclination de sa formation politique à travers cette formule désormais célèbre : « mille morts à droite, mille morts à gauche, j’avance ». Son règne de 10 ans ne s’est-il pas fait dans le sang des Ivoiriens et de bien communautés vivant dans ce pays ? N’est-ce pas à lui, au plan verbal, qu’on doit déjà au début du multipartisme les amabilités du genre « ce sont des tocards » lancées contre les tenants du pouvoir d’alors ? N’est-ce pas Laurent Gbagbo et le FPI, les commanditaires du fameux « Houphouët voleurs », que les jeunes étudiants, poussés dans le dos, ont osé proférer en l’encontre du père de la Côte d’Ivoire indépendante ? Mais là où le FPI a presque magnifié la violence en l’érigeant en mode de gouvernance, c’est bien lorsque, pour le malheur de ce pays, ce parti accéda au pouvoir d’Etat par cet autre appel au désordre populaire lancé par son chef et qui a fait tant de mort et engendré le premier charnier en Côte d’Ivoire, le 26 octobre 2000. Cinquante-sept corps sans vie avaient alors été découverts à Yopougon, un quartier populaire du nord-ouest d’Abidjan. Entre cette date de terrible mémoire et le 11 avril 2011 où trois mille personnes ont trouvé la mort, à la suite d’une crise électorale, née de la volonté de Laurent Gbagbo et de son clan de s’agripper à un pouvoir perdu, que de cadavres se sont accumulés dans les placards de ce parti sanguinaire. 1990 marque le début de ce long bail du FPI avec la violence. Sous la poussée de ses idéologues, des milliers de jeunes, étudiants et élèves pour la plupart vont prendre la rue. Au point, où la Côte d’Ivoire a frôlé sa première année blanche. L’école sera fermée sur une longue période avant de rouvrir pour sauver de justesse l’année scolaire. Après deux ans d’accalmie, la Côte d’Ivoire, va renouer à nouveau avec la violence, à la man?uvre toujours comme maitre le FPI. Le 18 mars, 1992, les hommes de Laurent Gbagbo décident de prendre la rue. Cette journée sera marquée par une violence inouïe, les hommes de Gbagbo ayant décidé de tout casser sur leur passage, non sans calciner plusieurs véhicules, au Plateau, lieu de rassemblement. Puis arrive, l’élection présidentielle de 2000 qui met en confrontation le général Robert Gueï et Laurent Gbagbo. La commission électorale déclara Robert Gueï vainqueur. Sous la menace des hommes en armes, Laurent Gbagbo trouve refuge dans une cachette d’où il appelle les Ivoiriens à sortir massivement pour faire tomber les militaires. Profitant de la confusion, les militants du RDR descendent dans la rue pour demander la reprise des élections. Une erreur que beaucoup d’entre eux paieront de leur vie. La découverte de cinquante sept corps en est la parfaite illustration. Commence alors un règne dans le sang. La machine infernale à tuer se met en place. Le FPI s’organise pour casser de l’opposant et régner sans partage. Malheur à tous ceux qui seront pris dans les faux complots. Le mépris et l’arrogance sont en partage au régime des refondateurs. Ainsi, d’octobre 2000 à juillet 2002, date de l’élection des Conseils généraux, une dizaine de complots révélés par les nouvelles autorités pour justifier leurs actions macabres. Surviennent alors la crise militaro-politique du 19 septembre 2002.

La mort, comme mode de gouvernance

En visite en Italie, Laurent Gbagbo lance les couleurs : «Nous allons nettoyer jusqu’au nord. Que la bataille s’engage ». Après les échecs contre les positions des Forces nouvelles, Des escadrons de la mort entrent en action. Comme le témoigne, le journal français la Croix de février 2003. Qui, parle d’un groupuscule de tueurs à gage en s’appuyant sur un rapport onusien. Ce rapport indiquait que « les escadrons de la mort en Côte d`Ivoire seraient constitués d`éléments proches du gouvernement, de la garde présidentielle et d`une milice tribale de l`ethnie du président ». Et d’ajouter que ce sont les membres de ces escadrons de la mort qui ont tué notamment le comédien Camara Yêrêfê H, le Dr Benoît Dacoury, frère cadet de Louis Dacoury Tabley et l’opposant Téhé Emile. Entre temps, la branche estudiantine de régime, incarné par le FESCI introduit la machette à l’université. Habib Dodo, un étudiant opposé à la FESCI, fera les frais de la présence de la machette dans les universités. En mars 2004, exactement le 24,25 et le mars, le régime Gbagbo montre un autre aspect de son visage hideux. A l`appel à manifester de l`opposition, pour réclamer l`application diligente des Accords de Marcoussis, le pouvoir a réagi en réprimant et en tuant de la manière la plus violente qui soit. Pris à domicile par la soldatesque aux ordres réquisitionnée trois jours plus tôt par Laurent Gbagbo, au moins 500 personnes seront massacrées. Le Plateau, déclaré zone rouge. Les forces de l’ordre appuyées par les miliciens tribaux du régime seront sa pitié. Du jamais vue dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Les étrangers et les français en particulier ne sont pas épargnés. «A chacun son petit Français», ordonné un certain Jean Yves Dibopieu, ex-secrétaire général de la FESCI, continue de retentir dans les oreilles des Ivoiriens. Intervient l’Accord politique de Ouagadougou, avec son accalmie qui n’aura duré que quelques mois.
En 2010 , suite à la double dissolution du Gouvernement et la Commission électorale indépendante, le RHDP a appelé ses militants à s’y opposer par «tout moyen». Des marches pacifiques sont organisées sur l’ensemble du territoire national. Le régime Gbagbo récidive en réprimant les manifestants aux mains nues. Douze personnes sont tuées et une soixantaine arrêtées.

Les Ivoiriens, ne seront pas au bout de leur peine après l’élection présidentielle de 2010. Malgré sa défaite, Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir. Il met en place une politique de confiscation du pouvoir, aidé par des soldats aux ordres, mais aussi des jeunes instrumentalisés. Pendant que les premiers utilisaient des armes de guerre contre des populations civiles, à Abobo, les seconds faisaient subir le supplice du feu aux autres à Yopougon. Vous avez dit article 125.

Thiery Latt
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