Le directeur général d’Abidjan Terminal fait le point sur les investissements de la société au port d’Abidjan.
Abidjan Terminal vient d’acquérir deux nouveaux portiques géants estimés à plus de 8 milliards de Fcfa. Quels sont les impacts attendus sur les performances du terminal à conteneurs ?
Merci pour l’opportunité que vous nous offrez de nous adresser à vos lecteurs à travers cette interview. Nous sommes fiers de ces deux nouvelles acquisitions.
En effet, ces deux portiques de nouvelle génération permettront de faire face à la manutention bord/quai des conteneurs sur les gros porteconteneurs de type Waf Max et Africa Max. Abidjan Terminal en tire tout de suite un premier avantage qui est l’amélioration des cadences de chargements et de déchargements de navires.
Ainsi, nous devrions baisser d’environ 25 % nos temps de chargement et de déchargement des navires porteconteneurs.
Ce qui accroît la productivité du port et le hisse au niveau des meilleurs ports d’Europe.
Ces investissements de plus de 8 milliards, ajoutés aux précédents, permettent de consolider le leadership du port d’Abidjan sur la côte ouest-africaine, de mieux répondre aux besoins des armateurs et d’accompagner la croissance.
Notre société dispose désormais de 6 portiques de quai, de grues mobiles, de 16 Rtg. Ce qui nous rend plus réactif et nous donne une plus grande célérité dans le traitement des navires. Bolloré Africa Logistics, en investissant bien au-delà des dispositions prévues dans le cahier des charges de la concession, ambitionne de faire d’Abidjan Terminal un «Hub Port» et le positionner comme la principale plateforme portuaire dans la sous-région.
Tout ceci tire son fondement de la confiance que le groupe Bolloré place dans la Côte d’Ivoire et dans ses dirigeants.
Vous parlez d’investissement, quel est le niveau atteint par la société depuis que le groupe Bolloré a pris la gestion de ce terminal à conteneurs ?
A l’issue d’un partenariat public privé, l’Etat de Côte d’Ivoire a signé avec des entreprises de manutention portuaire d’Abidjan en 2003, un contrat de concession qui confère à Abidjan Terminal un droit d’exploitation du terminal à conteneur d’Abidjan. Son capital est détenu à 60 % par Bolloré Africa Logistics et 40 % Apmt.
Abidjan Terminal, anciennement Setv, a donc été constituée par un regroupement des entreprises de manutention du Port au prorata des tonnages réalisés par chaque entité. Depuis lors, la société a joué un rôle économique moteur pour la Côte d’Ivoire grâce aux importants investissements réalisés de plus de 80 milliards de francs.
Dans le détail, on note 30 milliards pour les infrastructures (réhabilitation des quais, prolongement des rails, etc.), 40 milliards pour les équipements (portiques de quai, grues mobiles et portiques de parc) et 10 milliards pour l’organisation, la formation et les moyens de communication modernes.
De tels investissements ne pouvaient que donner lieu au développement des emplois. Ainsi, de 250 en 2003, nous sommes à 435 collaborateurs ivoiriens permanents et 600 emplois journaliers de dockers, aujourd’hui.
Soit une moyenne de 1035 emplois par jour. La capacité d’accueil des navires de 4 postes à quai en 2003 a doublé aujourd’hui.
Le développement de la société a favorisé le professionnalisme des collaborateurs, constitués à 99% de cadres locaux performants et qui, de jour comme de nuit, contribuent à donner à Abidjan Terminal, ses lettres de noblesse.
C’est donc le lieu de féliciter toutes les entreprises qui ont su mutualiser leurs efforts pour résister à la crise, sauvegarder les emplois et surtout maintenir le niveau des prestations du terminal à conteneurs. De sorte à permettre au port d’Abidjan de garder sa position de port leader de la sous-région.
Quelle place occupe le terminal à conteneurs dans le dispositif portuaire ?
Il est important de souligner que le transport par conteneur est la preuve de la modernisation du secteur maritime. La conteneurisation a permis l’industrialisation du transport maritime grâce à des standards internationaux qui se déclinent
à travers les navires, les équipements portuaires, l’informatisation des systèmes de gestion, la productivité et les normes Isps (normes de sécurité portuaire) ou encore les normes Qhse (normes de qualité, de sécurité notamment pour les collaborateurs).
Dans ce contexte de mondialisation et donc de concurrence internationale, il était donc important pour le port d’Abidjan de s’adapter aux évolutions du secteur pour s’imposer comme l’un des ports leaders en Afrique.
D’où le rôle prépondérant qui revient à Abidjan Terminal dans le développement de l’activité portuaire en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Car, la place d’Abidjan est une vaste plateforme de distribution des conteneurs à l’import et à l’export.
Mais aussi, un espace de transbordement étant donné que d’autres pays tels que le Burkina Faso, le Mali et même le Niger sont desservis à partir de la place d’Abidjan.
C’est donc à juste titre qu’on l’identifie comme le fleuron du Port autonome d’Abidjan.
A ce jour, cette plateforme portuaire a la capacité d’accueillir un trafic d’un million de conteneurs et avec l’élargissement du canal de Vridi qui est en vue, le terminal à conteneurs pourra recevoir des navires de dernière génération de plus de 4700 conteneurs équivalents 20 pieds. Nous avons donc anticipé ce mouvement avec l’acquisition
de nouveaux portiques, destinés à opérer sur ces navires.
Ainsi donc, l’entreprise, par la qualité de ces infrastructures et équipements, permet au port d’être attractif, compétitif et de garder ainsi sa position de leader de la sous-région.
Vous parlez de compétitivité, or on attend dire que votre société participe au renchérissement des coûts des produits de première nécessité sur les marchés…
C’est un reproche qui nous est fait à tort. A preuve, une étude récemment menée en vue d’identifier les facteurs qui influencent les prix du marché a montré que le coût du passage par Abidjan Terminal représente entre 3% et 5% des prix pratiqués sur les produits de grande consommation tels le riz, le lait.
Il est important de préciser qu’à la sortie du port, les traders préfèrent utiliser leurs propres circuits de transport pour l’acheminement des marchandises dans leurs réseaux de distribution avec leurs propres logistiques. C’est un aspect qui influence considérablement les prix des produits. Et pourtant, d’autres canaux moins contraignants existent comme le chemin de fer.
Nous ne pouvons donc en aucune façon être tenus pour responsables des coûts exorbitants pratiqués sur les denrées de première nécessité.
Cependant, et à la demande du gouvernement partageant les préoccupations de nos populations, nous avons réduit de plus de 52 % les coûts de nos prestations portant sur les denrées de grande consommation (riz, huile, savon, etc. )
Cette réduction substantielle des tarifs consentie par le groupe Bolloré et son partenaire Apmt, appliquée depuis mars 2013 à la demande du gouvernement, montre que nous participons activement à l’amélioration du pouvoir d’achat des Ivoiriens, illustrant ainsi parfaitement l’esprit du partenariat public/privé tel que prôné par le Chef de l’Etat son Excellence Alassane Ouattara.
Tous les secteurs d’activité ont connu différentes augmentations des prix suite à la dévaluation du francs Cfa en 1994 contrairement au portuaire qui n’a connu qu’une seule inflation en 20 ans.
L’actualité a retenu que Bolloré est attributaire du 2e terminal à conteneurs et ce sujet suscite quelques polémiques.
Qu’en dites-vous ?
D’autres voix plus indiquées pourraient mieux s’étendre sur ce sujet parce que mon périmètre se limite à Abidjan Terminal, le deuxième terminal à conteneurs étant une autre entité.
Mais on pourrait retenir que la Côte d’Ivoire est un pays sérieux et organisé. Et nous voudrions ici rendre hommage à ses plus hautes autorités, avec à leur tête le Chef de l’Etat son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane Ouattara, qui ont la ferme volonté de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Dans cette perspective, le développement du port ne peut être en reste. C’est pourquoi, il nous semble que la cohérence dans nos actions et la solidarité dans l’effort sont les seules gages du succès.
Le choix du consortium Ampt/Bolloré Africa Logistics/ Bouygues pour le deuxième terminal a été fait à la suite d’un appel d’offres transparent et ouvert. Le groupement conduit par Ampt auquel nous appartenons a, de loin, fait la meilleure offre démontrant sa confiance dans ce pays et sa volonté d’accompagner les autorités dans la recherche du progrès social pour tous.
Dès lors, conformément au respect des règles d’éthique et de bonne gouvernance, il a été retenu pour réaliser et gérer ce terminal. Nous nous en félicitons et nous saluons la grande transparence qui a été de règle dans la conduite de ce dossier.
Si certains perdants ont mal digéré la défaite, d’autres en toute objectivité tel CMA CGM ont reconnu notre victoire. Pour nous, l’important c’est d’aller de l’avant et hisser le Port autonome d’Abidjan toujours plus haut. De son côté, la Banque mondiale ne s’y est pas trompée.
Elle vient tout récemment d’affirmer publiquement que ce processus a été exigeant et transparent.
Pour ce faire, nous invitons tous les acteurs de la place portuaire à une véritable synergie de nos actions pour relever le défi de la croissance et de la compétitivité.
INTERVIEW REALISEE PAR ALAKAGNI HALA
Abidjan Terminal vient d’acquérir deux nouveaux portiques géants estimés à plus de 8 milliards de Fcfa. Quels sont les impacts attendus sur les performances du terminal à conteneurs ?
Merci pour l’opportunité que vous nous offrez de nous adresser à vos lecteurs à travers cette interview. Nous sommes fiers de ces deux nouvelles acquisitions.
En effet, ces deux portiques de nouvelle génération permettront de faire face à la manutention bord/quai des conteneurs sur les gros porteconteneurs de type Waf Max et Africa Max. Abidjan Terminal en tire tout de suite un premier avantage qui est l’amélioration des cadences de chargements et de déchargements de navires.
Ainsi, nous devrions baisser d’environ 25 % nos temps de chargement et de déchargement des navires porteconteneurs.
Ce qui accroît la productivité du port et le hisse au niveau des meilleurs ports d’Europe.
Ces investissements de plus de 8 milliards, ajoutés aux précédents, permettent de consolider le leadership du port d’Abidjan sur la côte ouest-africaine, de mieux répondre aux besoins des armateurs et d’accompagner la croissance.
Notre société dispose désormais de 6 portiques de quai, de grues mobiles, de 16 Rtg. Ce qui nous rend plus réactif et nous donne une plus grande célérité dans le traitement des navires. Bolloré Africa Logistics, en investissant bien au-delà des dispositions prévues dans le cahier des charges de la concession, ambitionne de faire d’Abidjan Terminal un «Hub Port» et le positionner comme la principale plateforme portuaire dans la sous-région.
Tout ceci tire son fondement de la confiance que le groupe Bolloré place dans la Côte d’Ivoire et dans ses dirigeants.
Vous parlez d’investissement, quel est le niveau atteint par la société depuis que le groupe Bolloré a pris la gestion de ce terminal à conteneurs ?
A l’issue d’un partenariat public privé, l’Etat de Côte d’Ivoire a signé avec des entreprises de manutention portuaire d’Abidjan en 2003, un contrat de concession qui confère à Abidjan Terminal un droit d’exploitation du terminal à conteneur d’Abidjan. Son capital est détenu à 60 % par Bolloré Africa Logistics et 40 % Apmt.
Abidjan Terminal, anciennement Setv, a donc été constituée par un regroupement des entreprises de manutention du Port au prorata des tonnages réalisés par chaque entité. Depuis lors, la société a joué un rôle économique moteur pour la Côte d’Ivoire grâce aux importants investissements réalisés de plus de 80 milliards de francs.
Dans le détail, on note 30 milliards pour les infrastructures (réhabilitation des quais, prolongement des rails, etc.), 40 milliards pour les équipements (portiques de quai, grues mobiles et portiques de parc) et 10 milliards pour l’organisation, la formation et les moyens de communication modernes.
De tels investissements ne pouvaient que donner lieu au développement des emplois. Ainsi, de 250 en 2003, nous sommes à 435 collaborateurs ivoiriens permanents et 600 emplois journaliers de dockers, aujourd’hui.
Soit une moyenne de 1035 emplois par jour. La capacité d’accueil des navires de 4 postes à quai en 2003 a doublé aujourd’hui.
Le développement de la société a favorisé le professionnalisme des collaborateurs, constitués à 99% de cadres locaux performants et qui, de jour comme de nuit, contribuent à donner à Abidjan Terminal, ses lettres de noblesse.
C’est donc le lieu de féliciter toutes les entreprises qui ont su mutualiser leurs efforts pour résister à la crise, sauvegarder les emplois et surtout maintenir le niveau des prestations du terminal à conteneurs. De sorte à permettre au port d’Abidjan de garder sa position de port leader de la sous-région.
Quelle place occupe le terminal à conteneurs dans le dispositif portuaire ?
Il est important de souligner que le transport par conteneur est la preuve de la modernisation du secteur maritime. La conteneurisation a permis l’industrialisation du transport maritime grâce à des standards internationaux qui se déclinent
à travers les navires, les équipements portuaires, l’informatisation des systèmes de gestion, la productivité et les normes Isps (normes de sécurité portuaire) ou encore les normes Qhse (normes de qualité, de sécurité notamment pour les collaborateurs).
Dans ce contexte de mondialisation et donc de concurrence internationale, il était donc important pour le port d’Abidjan de s’adapter aux évolutions du secteur pour s’imposer comme l’un des ports leaders en Afrique.
D’où le rôle prépondérant qui revient à Abidjan Terminal dans le développement de l’activité portuaire en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Car, la place d’Abidjan est une vaste plateforme de distribution des conteneurs à l’import et à l’export.
Mais aussi, un espace de transbordement étant donné que d’autres pays tels que le Burkina Faso, le Mali et même le Niger sont desservis à partir de la place d’Abidjan.
C’est donc à juste titre qu’on l’identifie comme le fleuron du Port autonome d’Abidjan.
A ce jour, cette plateforme portuaire a la capacité d’accueillir un trafic d’un million de conteneurs et avec l’élargissement du canal de Vridi qui est en vue, le terminal à conteneurs pourra recevoir des navires de dernière génération de plus de 4700 conteneurs équivalents 20 pieds. Nous avons donc anticipé ce mouvement avec l’acquisition
de nouveaux portiques, destinés à opérer sur ces navires.
Ainsi donc, l’entreprise, par la qualité de ces infrastructures et équipements, permet au port d’être attractif, compétitif et de garder ainsi sa position de leader de la sous-région.
Vous parlez de compétitivité, or on attend dire que votre société participe au renchérissement des coûts des produits de première nécessité sur les marchés…
C’est un reproche qui nous est fait à tort. A preuve, une étude récemment menée en vue d’identifier les facteurs qui influencent les prix du marché a montré que le coût du passage par Abidjan Terminal représente entre 3% et 5% des prix pratiqués sur les produits de grande consommation tels le riz, le lait.
Il est important de préciser qu’à la sortie du port, les traders préfèrent utiliser leurs propres circuits de transport pour l’acheminement des marchandises dans leurs réseaux de distribution avec leurs propres logistiques. C’est un aspect qui influence considérablement les prix des produits. Et pourtant, d’autres canaux moins contraignants existent comme le chemin de fer.
Nous ne pouvons donc en aucune façon être tenus pour responsables des coûts exorbitants pratiqués sur les denrées de première nécessité.
Cependant, et à la demande du gouvernement partageant les préoccupations de nos populations, nous avons réduit de plus de 52 % les coûts de nos prestations portant sur les denrées de grande consommation (riz, huile, savon, etc. )
Cette réduction substantielle des tarifs consentie par le groupe Bolloré et son partenaire Apmt, appliquée depuis mars 2013 à la demande du gouvernement, montre que nous participons activement à l’amélioration du pouvoir d’achat des Ivoiriens, illustrant ainsi parfaitement l’esprit du partenariat public/privé tel que prôné par le Chef de l’Etat son Excellence Alassane Ouattara.
Tous les secteurs d’activité ont connu différentes augmentations des prix suite à la dévaluation du francs Cfa en 1994 contrairement au portuaire qui n’a connu qu’une seule inflation en 20 ans.
L’actualité a retenu que Bolloré est attributaire du 2e terminal à conteneurs et ce sujet suscite quelques polémiques.
Qu’en dites-vous ?
D’autres voix plus indiquées pourraient mieux s’étendre sur ce sujet parce que mon périmètre se limite à Abidjan Terminal, le deuxième terminal à conteneurs étant une autre entité.
Mais on pourrait retenir que la Côte d’Ivoire est un pays sérieux et organisé. Et nous voudrions ici rendre hommage à ses plus hautes autorités, avec à leur tête le Chef de l’Etat son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane Ouattara, qui ont la ferme volonté de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Dans cette perspective, le développement du port ne peut être en reste. C’est pourquoi, il nous semble que la cohérence dans nos actions et la solidarité dans l’effort sont les seules gages du succès.
Le choix du consortium Ampt/Bolloré Africa Logistics/ Bouygues pour le deuxième terminal a été fait à la suite d’un appel d’offres transparent et ouvert. Le groupement conduit par Ampt auquel nous appartenons a, de loin, fait la meilleure offre démontrant sa confiance dans ce pays et sa volonté d’accompagner les autorités dans la recherche du progrès social pour tous.
Dès lors, conformément au respect des règles d’éthique et de bonne gouvernance, il a été retenu pour réaliser et gérer ce terminal. Nous nous en félicitons et nous saluons la grande transparence qui a été de règle dans la conduite de ce dossier.
Si certains perdants ont mal digéré la défaite, d’autres en toute objectivité tel CMA CGM ont reconnu notre victoire. Pour nous, l’important c’est d’aller de l’avant et hisser le Port autonome d’Abidjan toujours plus haut. De son côté, la Banque mondiale ne s’y est pas trompée.
Elle vient tout récemment d’affirmer publiquement que ce processus a été exigeant et transparent.
Pour ce faire, nous invitons tous les acteurs de la place portuaire à une véritable synergie de nos actions pour relever le défi de la croissance et de la compétitivité.
INTERVIEW REALISEE PAR ALAKAGNI HALA