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Politique Publié le samedi 20 juillet 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Conseil de sécurité / Dialogue gouvernement-FPI : l’ONU pour une réconciliation avant la présidentielle 2015

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint de l’ONU
Le Conseil de sécurité, en sa 7004e séance tenue le jeudi 18 juillet 2013, a réexaminé la situation en Côte d’Ivoire. Ci-dessous l’intégralité des interventions à cette séance, du Secrétaire général adjoint de l’ONU, HERVÉ LADSOUS, et du Représentant permanent de la Côte d’Ivoire, Youssoufou Bamba.

Depuis la fin de la violence qui avait suivi la crise électorale en avril 2012, la Côte d’Ivoire a continué à progresser et elle est « sur la bonne voie », a déclaré, ce matin, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, en se félicitant de la détermination dont font preuve les dirigeants ivoiriens pour relever les nombreux défis en présence. La présence de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a-t-il souligné, demeure cependant essentielle, en particulier en matière de protection des civils, de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des anciens combattants, et de réforme du secteur de la sécurité. Au début de son intervention, M. Ladsous a annoncé que la nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’ONUCI, Mme Aïchatou Mindaoudou, avait pris ses fonctions le 8 juillet dernier. Elle a ainsi pu rencontrer, a-t-il dit, le Président Ouattara, des membres du Gouvernement et autres parties prenantes. Le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire M. Youssoufou Bamba, seul autre intervenant à cette séance, s’est félicité des progrès réalisés par son pays, en particulier dans les domaines de la sécurité et de la stabilité; de la justice et des droits de l’homme; et en faveur du dialogue politique et de réconciliation nationale. M. Ladsous a reconnu que le Président de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara, avait pris des mesures importantes pour stabiliser la situation sécuritaire, accélérer la reprise économique et lancer des réformes cruciales. L’Assemblée législative élue fonctionne bien, a-t-il indiqué, avant de mentionner également le succès des élections régionales et municipales d’avril 2013. Il a aussi salué la création du Conseil de sécurité national et l’adoption de la stratégie nationale dans ce domaine, qui constituent des « étapes cruciales de la réforme du secteur de la sécurité ». Le processus de désarmement, démobilisation et réintégration de quelque 65 000 anciens combattants figure au nombre des priorités du Président ivoirien qui a demandé à son gouvernement d’avancer sur le désarmement et la démobilisation de 30 000 combattants d’ici à la fin de 2013 et d’accélérer ce processus d’ici à la fin 2014. « C’est un objectif ambitieux », a estimé le Secrétaire général adjoint, tout en assurant que l’ONUCI continuerait à apporter son assistance pour la mise en œuvre de ce programme. Il a cependant averti que la Côte d’Ivoire aurait aussi besoin du soutien de toute la communauté internationale. Il a invité, à cet égard, le Gouvernement ivoirien à travailler en lien étroit avec les partenaires internationaux et régionaux. M. Ladsous a ensuite salué les efforts du Gouvernement ivoirien pour engager un dialogue avec les partis politiques de l’opposition, en dépit du boycott des élections locales par ces mêmes partis. Alors que ce dialogue reprend, le dialogue avec l’ancien parti dominant reste bloqué depuis février, a-t-il indiqué, avant d’exprimer le souhait que ce dialogue reprenne sans tarder afin de parvenir à la réconciliation politique avant le prochain cycle électoral de 2015. Le représentant de la Côte d’Ivoire a signalé, à ce sujet, la tenue d’une réunion qui a rassemblé « 120 représentants de toutes les couches socioprofessionnelles du pays », organisée du 10 au 12 juillet dernier, pour réfléchir aux causes profondes de la crise dans le pays dans le cadre des efforts de réconciliation nationale. Le processus de réconciliation doit s’accompagner d’une justice équitable et impartiale, a précisé M. Ladsous, en mettant l’accent sur la nécessité de tenir responsables les auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, en particulier les violences sexistes. Les responsables de graves violations doivent être traduits en justice quelle que soit leur affiliation politique, en s’assurant que leurs droits soient respectés, a-t-il insisté. Une justice impartiale est essentielle pour la réconciliation et pour mettre fin à des décennies d’impunité pour les violations des droits de l’homme, a-t-il rappelé. Le représentant ivoirien a fait part des nouveaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la réforme de la justice sur la période 2012-2015, tandis que diverses procédures judiciaires ont été mises en place, notamment au niveau du Tribunal militaire. M. Bamba a, en outre, affirmé aux membres du Conseil de sécurité qu’il n’y avait pas d’accusés politiques ou de détenus politiques en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, M. Ladsous a indiqué que les Gouvernements du Libéria et de la Côte d’Ivoire avaient poursuivi leurs efforts pour résoudre les questions frontalières en officialisant leur coopération dans ce domaine, avec le soutien de l’ONUCI et de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), ce qui a été confirmé par le représentant de la Côte d’Ivoire. Celui-ci a ajouté que différentes mesures avaient été prises pour lutter contre la contrebande, ainsi que pour accélérer les résultats en matière de désarmement, démobilisation et réintégration. En dépit de ces progrès importants, le Secrétaire général adjoint a averti qu’une menace à la paix et à la sécurité pesait toujours sur la Côte d’Ivoire, à cause des divisions politiques et des réseaux associés à l’ancien régime qui cherchent à déstabiliser le Gouvernement. Il a cité la présence de mercenaires et les problèmes de la circulation incontrôlée des armes, des activités criminelles et de la violence entre les communautés. Les autres menaces à la stabilité résident dans la piraterie dans le golfe de Guinée, le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et les activités terroristes. Conformément à la décision du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, 850 militaires ont été rapatriés en mai, après la tenue des élections locales. Des préparatifs sont en cours pour transférer l’hôpital militaire installé à Abidjan à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays (MINUSMA). L’ONUCI est également en train de planifier une autre réduction de sa composante militaire d’ici à 2015, tout en examinant la possibilité de réduire le dispositif de sécurité dont bénéficient certains membres du Gouvernement. De l’avis du représentant de la Côte d’Ivoire, la question de la réduction des effectifs militaires, de police, ainsi que la composante civile de l’ONUCI d’ici à 2015 devrait être traitée avec « beaucoup de précaution » afin de ne pas créer de vide sécuritaire sur le terrain. Exprimant des réserves en ce qui concerne la réduction envisagée de deux bataillons des contingents de l’ONUCI, il a affirmé que la Côte d’Ivoire était déterminée à ne ménager aucun effort en faveur du relèvement durable du pays et des chantiers qui y sont liés. M. Bamba a souligné que c’est d’ailleurs pour tenir compte des besoins de stabilité à long terme de la Côte d’Ivoire que les autorités ivoiriennes avaient formellement demandé le déploiement de drones de surveillance le long des frontières du pays, et de celles du Libéria. Il a émis l’espoir que cette demande sera examinée par le Conseil de sécurité « avec toute l’attention qu’elle mérite ».
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