Angovia, village minier, situé à une cinquantaine de km de Yamoussoukro et une quarantaine de Bouaflé, son chef-lieu de département, est à moitié parti en fumée. Les populations ont presque tout perdu de leurs réalisations. Au total, 113 maisons modernes et celles en banco ont été incendiées. Les unes partiellement et complètement pour les autres. De nombreux habitants dont le chef de terre Diby Kouassi Fidèle, Kouamé Yao Jeannot, un cadre qui vient d’être licencié d’une société de la place, pour ne citer que ceux-là, n’arrivent pas à croire à ce qui leur est arrivé. C’est inconsolable que nous les avions trouvés ce jeudi 18 juillet aux environs de 14 h 25mn.
« Ceux qui nous ont attaqués ne vivent pas ici »
Selon le chef de terre, Diby Kouassi Fidèle, Angovia avec ses 3000 âmes, vivaient en parfaite communion avec tous les allogènes et les ressortissants des autres pays de la CEDEAO, pour la plupart orpailleurs et acheteurs d’or. « Pour la construction de la résidence et le bureau d’un conseiller pédagogique affecté ici à Angovia, les acheteurs d’or ont même contribué à hauteur de 2 millions de FCFA », témoigne le chef de terre. Mais les choses ont commencé à se gâter quand les villageois ont pris sur eux de prélever des taxes. En ce qui concerne les orpailleurs dont la population a triplé et qui sont pour la majorité sans domicile fixe, nous avons érigé un barrage sur chaque axe qui mène aux mines pour d’abord arriver à identifier les orpailleurs dont la population a triplé et qui sont sans domicile fixe pour la majorité. Nous avons exigé qu’ils paient 200 FCFA pour leur contribution à la construction des bureaux et résidence du conseiller pédagogique. C’est alors que le jour du drame qui est le mardi 9 juillet dernier, le jeune
Coulibaly Souleymane, de nationalité ivoirienne, s’est opposé au paiement avant d’être pris à parti par les jeunes sur l’axe Angovia-Gbogbossou. Au cours de la bagarre, il a reçu plusieurs coups qui ont occasionné des blessures », raconte le chef Diby. Selon toujours le chef de terre, le jeune Coulibaly Souleymane est décédé des suites de ses blessures dans la nuit du mardi à mercredi. Le chef du village d’Angovia et celui d’Allaou, village où réside Coulibaly Souleymane, ont été saisis. Les deux chefs ont donné instructions de mettre la main sur le présumé tueur répondant au nom de Loukou Kouadio Maxime, qui est détenu en ce moment à la gendarmerie de Bouaflé. Mais hélas ! La tension était déjà montée d’un cran. Le lendemain, dans la nuit du mercredi à jeudi, la maison du grand-frère du présumé tueur est mise à sac, pillé et incendié par des individus armés. Dans leur folie vengeresse, les assaillants mettent le feu à la maison du chef du village qui trouve lui et sa famille refuge à la sous-préfecture de Kossou. Des tirs fusent de partout dans le village. Certains habitants qui tentent de résister sont touchés. La folie vengeresse s’étend maintenant sur toutes les maisons du village appartenant aux autochtones. Boutiques et magasins partent en fumée. « Le préjudice matériel est très lourd. Car nous avons tout perdu », précise le chef de terre. Au niveau humain, trois personnes ont perdu la vie dans les affrontements. « Un de notre côté du nom de Bindè Kouakou a été égorgé.
6 orpailleurs clandestins appréhendés
Du côté des allogènes, il y a eu deux morts dont le jeune Coulibaly Souleymane. Quant aux blessés, il y en a de part et d’autre dont deux cas graves. Toute la population a fui et c’est lorsqu’elle va revenir qu’on saura réellement combien de personnes sont mortes ou disparues », révèle le chef de terre qui dit être refugié dans un village voisin d’où tous les matins, il revient dans le village pour veiller sur ce qu’il reste.
Après le passage du ministre chargé de la Défense auprès du président de la République, Paul Koffi Koffi, la sécurité a été renforcée dans le village. Des unités militaires et de la gendarmerie venus de Dimbokro au nombre de 82 éléments sont venus en renforce à celles de Bouaflé pour non seulement sécuriser le village. Mais aussi de veiller au respect de l’ordre de fermeture des mines. A en croire le chef de terre, leur présence rassure les quelques habitants restés sur place. En attendant que les autres reviennent, Angovia vit sous la crainte d’une reprise quelconque de l’attaque. Même si les chefs de communautés ont fumé le calumet de la paix devant l’émissaire du Gouvernement. A preuve, malgré l’interdiction de l’exploitation de la mine, six orpailleurs clandestins ont été arrêtés jeudi dernier par les éléments des forces de l’ordre en faction. A propos de l’interdiction d’exploitation lancée par le ministre, le chef de terre lance un cri du c?ur afin que la sanction soit vite levée. Car, selon lui, à Angovia, les populations ne vivent que du fruit de l’extraction des mines. Tout s’achète, et on n’y cultive rien.
Le chef du village indexé
Qui est responsable des affrontements meurtriers ? A cette question, le président des jeunes ivoiriens allogènes et ressortissants de la CEDEAO du village, Diarrassouba Soumaïla, accuse le chef du village. Cet acheteur d’or estime que le premier responsable coutumier du village, par ses propos méchants et haineux, a contribué à mettre de l’huile sur le feu au lieu d’apaiser les c?urs. Plus grave, pour lui, ces propos ont été tenus en présence du sous-préfet de Bouaflé venu au début de l’attaque pour appeler au calme. Toujours selon Diarrassouba Soumaïla, lorsque le chef du village a été saisi de la mort du jeune Coulibaly Souleymane, il a catégoriquement réfuté que l’acte ait été commis par les jeunes du village. « En présence du sous-préfet venu constater les faits, il a lancé : « Nous ne voulons plus voir d’étrangers chez nous. Dites-leur de partir d’ici maintenant », dénonce notre interlocuteur. Même à l’enterrement, souligne-t-il, ni lui ni le chef de terre n’était présent, encore moins représenté. « A propos du barrage érigé, nous les allogènes avions dit qu’à partir du moment où nous acheteur d’or, avions contribué à auteur de 2.000.000 FCFA pour l’installation du conseiller pédagogique, les orpailleurs qui sont employés ne doivent plus cotiser », explique-t-il. Mais à l’en croire, toutes les négociations pour régler le différend sont tombées dans des oreilles de sourds. Jusqu’à la commission du meurtre par lequel le malheur est entré dans le village. Quant aux attaques, Diarrassouba Soumaïla a révélé que tout est parti dans la nuit du mardi à jeudi où le chef de terre et le chef du village ont organisé, selon eux, un rituel pour, disent-ils, chasser les mauvais esprits. « C’est à la suite de cette cérémonie que, très tard dans la nuit, on a entendu des tirs de fusil et assisté à des attaques de domiciles au cours desquelles deux allogènes ont été grièvement atteints par balles dans leur maison. Certaines personnes se sont servies d’armes blanches pour se défendre. J’ai utilisé mon véhicule pour évacuer des blessés à Bouaflé. Et cela, sous les yeux des éléments des forces onusiennes et des éléments de la gendarmerie venus de Bouaflé », relate le président des jeunes allogènes et ressortissants de la CEDEAO. Du côté des allogènes, on dénombre 8 blessés graves et chez les autochtones quatre blessés. Après l’arrivée des forces de sécurité, le calme revient peu à peu.
« Des gens nous ont avertis la veille »
« Nous osons croire les enquêtes vont permettre de trouver tous les auteurs de l’attaque. Sinon, depuis plusieurs années, nous vivons en bonne intelligence avec nos tuteurs ici », espère le jeune Diarrassouba. Avant d’insister auprès des autorités la réouverture de la mine. « Car, c’est de cela que vit la population », a-t-il conclu.
L’attaque, pour le moins qu’on puisse dire, n’a pas été aussi brusque qu’imprévisible, comme certains sources veulent le faire croire. Certains habitants, comme le directeur de l’école primaire, M. Yoboué Kouadio, témoignent qu’à la veille, des rumeurs d’une prochaine attaque couraient dans le village. « Nous avons pu très vite évacuer nos familles dans les villages voisins. A la veille de l’attaque, des gens sont venus nous demander si on était des enseignants. Nous leur avions répondu que nous sommes des enseignants. C’est en ce moment qu’ils nous ont dit qu’ils ne viendront pas contre nous. Mais pour plus de prudence, nous devons faire partir nos familles ailleurs», a déclaré le directeur du groupe scolaire d’Angovia. A la question de savoir, s’il connaissait ces personnes auparavant, il répondu par la négative. « Dans la panique, nous n’avons pas pu les identifier. Mais à ce que je sais, ces personnes ne vivent pas à Angovia », précise-t-il. Une version soutenue par le chef de terre. « Ceux qui ont attaqué Angovia viennent d’ailleurs», est-il formel.
Un autre témoin, qui est un jeune du village, a noté dans l’anonymat, que depuis longtemps, les bruits couraient que Angovia allait être attaqué. A sa connaissance, ce ne sont pas les allogènes qui vivent dans ce village. « Ceux qui sont venus attaquer, certains parmi eux portaient des tenues de Dozo et avaient des armes à feu. Ils seraient venus en pirogue par le plan l’eau », a-t-il indiqué. En attendant que les enquêtes situent les responsabilités, Angovia qui a été durement secoué par ce drame, panse tant bien que mal ses blessures. Le calme est revenu, mais reste précaire. Malgré tout, les populations essayent d’apprendre à revivre ensemble.
Jacquelin Mintoh
« Ceux qui nous ont attaqués ne vivent pas ici »
Selon le chef de terre, Diby Kouassi Fidèle, Angovia avec ses 3000 âmes, vivaient en parfaite communion avec tous les allogènes et les ressortissants des autres pays de la CEDEAO, pour la plupart orpailleurs et acheteurs d’or. « Pour la construction de la résidence et le bureau d’un conseiller pédagogique affecté ici à Angovia, les acheteurs d’or ont même contribué à hauteur de 2 millions de FCFA », témoigne le chef de terre. Mais les choses ont commencé à se gâter quand les villageois ont pris sur eux de prélever des taxes. En ce qui concerne les orpailleurs dont la population a triplé et qui sont pour la majorité sans domicile fixe, nous avons érigé un barrage sur chaque axe qui mène aux mines pour d’abord arriver à identifier les orpailleurs dont la population a triplé et qui sont sans domicile fixe pour la majorité. Nous avons exigé qu’ils paient 200 FCFA pour leur contribution à la construction des bureaux et résidence du conseiller pédagogique. C’est alors que le jour du drame qui est le mardi 9 juillet dernier, le jeune
Coulibaly Souleymane, de nationalité ivoirienne, s’est opposé au paiement avant d’être pris à parti par les jeunes sur l’axe Angovia-Gbogbossou. Au cours de la bagarre, il a reçu plusieurs coups qui ont occasionné des blessures », raconte le chef Diby. Selon toujours le chef de terre, le jeune Coulibaly Souleymane est décédé des suites de ses blessures dans la nuit du mardi à mercredi. Le chef du village d’Angovia et celui d’Allaou, village où réside Coulibaly Souleymane, ont été saisis. Les deux chefs ont donné instructions de mettre la main sur le présumé tueur répondant au nom de Loukou Kouadio Maxime, qui est détenu en ce moment à la gendarmerie de Bouaflé. Mais hélas ! La tension était déjà montée d’un cran. Le lendemain, dans la nuit du mercredi à jeudi, la maison du grand-frère du présumé tueur est mise à sac, pillé et incendié par des individus armés. Dans leur folie vengeresse, les assaillants mettent le feu à la maison du chef du village qui trouve lui et sa famille refuge à la sous-préfecture de Kossou. Des tirs fusent de partout dans le village. Certains habitants qui tentent de résister sont touchés. La folie vengeresse s’étend maintenant sur toutes les maisons du village appartenant aux autochtones. Boutiques et magasins partent en fumée. « Le préjudice matériel est très lourd. Car nous avons tout perdu », précise le chef de terre. Au niveau humain, trois personnes ont perdu la vie dans les affrontements. « Un de notre côté du nom de Bindè Kouakou a été égorgé.
6 orpailleurs clandestins appréhendés
Du côté des allogènes, il y a eu deux morts dont le jeune Coulibaly Souleymane. Quant aux blessés, il y en a de part et d’autre dont deux cas graves. Toute la population a fui et c’est lorsqu’elle va revenir qu’on saura réellement combien de personnes sont mortes ou disparues », révèle le chef de terre qui dit être refugié dans un village voisin d’où tous les matins, il revient dans le village pour veiller sur ce qu’il reste.
Après le passage du ministre chargé de la Défense auprès du président de la République, Paul Koffi Koffi, la sécurité a été renforcée dans le village. Des unités militaires et de la gendarmerie venus de Dimbokro au nombre de 82 éléments sont venus en renforce à celles de Bouaflé pour non seulement sécuriser le village. Mais aussi de veiller au respect de l’ordre de fermeture des mines. A en croire le chef de terre, leur présence rassure les quelques habitants restés sur place. En attendant que les autres reviennent, Angovia vit sous la crainte d’une reprise quelconque de l’attaque. Même si les chefs de communautés ont fumé le calumet de la paix devant l’émissaire du Gouvernement. A preuve, malgré l’interdiction de l’exploitation de la mine, six orpailleurs clandestins ont été arrêtés jeudi dernier par les éléments des forces de l’ordre en faction. A propos de l’interdiction d’exploitation lancée par le ministre, le chef de terre lance un cri du c?ur afin que la sanction soit vite levée. Car, selon lui, à Angovia, les populations ne vivent que du fruit de l’extraction des mines. Tout s’achète, et on n’y cultive rien.
Le chef du village indexé
Qui est responsable des affrontements meurtriers ? A cette question, le président des jeunes ivoiriens allogènes et ressortissants de la CEDEAO du village, Diarrassouba Soumaïla, accuse le chef du village. Cet acheteur d’or estime que le premier responsable coutumier du village, par ses propos méchants et haineux, a contribué à mettre de l’huile sur le feu au lieu d’apaiser les c?urs. Plus grave, pour lui, ces propos ont été tenus en présence du sous-préfet de Bouaflé venu au début de l’attaque pour appeler au calme. Toujours selon Diarrassouba Soumaïla, lorsque le chef du village a été saisi de la mort du jeune Coulibaly Souleymane, il a catégoriquement réfuté que l’acte ait été commis par les jeunes du village. « En présence du sous-préfet venu constater les faits, il a lancé : « Nous ne voulons plus voir d’étrangers chez nous. Dites-leur de partir d’ici maintenant », dénonce notre interlocuteur. Même à l’enterrement, souligne-t-il, ni lui ni le chef de terre n’était présent, encore moins représenté. « A propos du barrage érigé, nous les allogènes avions dit qu’à partir du moment où nous acheteur d’or, avions contribué à auteur de 2.000.000 FCFA pour l’installation du conseiller pédagogique, les orpailleurs qui sont employés ne doivent plus cotiser », explique-t-il. Mais à l’en croire, toutes les négociations pour régler le différend sont tombées dans des oreilles de sourds. Jusqu’à la commission du meurtre par lequel le malheur est entré dans le village. Quant aux attaques, Diarrassouba Soumaïla a révélé que tout est parti dans la nuit du mardi à jeudi où le chef de terre et le chef du village ont organisé, selon eux, un rituel pour, disent-ils, chasser les mauvais esprits. « C’est à la suite de cette cérémonie que, très tard dans la nuit, on a entendu des tirs de fusil et assisté à des attaques de domiciles au cours desquelles deux allogènes ont été grièvement atteints par balles dans leur maison. Certaines personnes se sont servies d’armes blanches pour se défendre. J’ai utilisé mon véhicule pour évacuer des blessés à Bouaflé. Et cela, sous les yeux des éléments des forces onusiennes et des éléments de la gendarmerie venus de Bouaflé », relate le président des jeunes allogènes et ressortissants de la CEDEAO. Du côté des allogènes, on dénombre 8 blessés graves et chez les autochtones quatre blessés. Après l’arrivée des forces de sécurité, le calme revient peu à peu.
« Des gens nous ont avertis la veille »
« Nous osons croire les enquêtes vont permettre de trouver tous les auteurs de l’attaque. Sinon, depuis plusieurs années, nous vivons en bonne intelligence avec nos tuteurs ici », espère le jeune Diarrassouba. Avant d’insister auprès des autorités la réouverture de la mine. « Car, c’est de cela que vit la population », a-t-il conclu.
L’attaque, pour le moins qu’on puisse dire, n’a pas été aussi brusque qu’imprévisible, comme certains sources veulent le faire croire. Certains habitants, comme le directeur de l’école primaire, M. Yoboué Kouadio, témoignent qu’à la veille, des rumeurs d’une prochaine attaque couraient dans le village. « Nous avons pu très vite évacuer nos familles dans les villages voisins. A la veille de l’attaque, des gens sont venus nous demander si on était des enseignants. Nous leur avions répondu que nous sommes des enseignants. C’est en ce moment qu’ils nous ont dit qu’ils ne viendront pas contre nous. Mais pour plus de prudence, nous devons faire partir nos familles ailleurs», a déclaré le directeur du groupe scolaire d’Angovia. A la question de savoir, s’il connaissait ces personnes auparavant, il répondu par la négative. « Dans la panique, nous n’avons pas pu les identifier. Mais à ce que je sais, ces personnes ne vivent pas à Angovia », précise-t-il. Une version soutenue par le chef de terre. « Ceux qui ont attaqué Angovia viennent d’ailleurs», est-il formel.
Un autre témoin, qui est un jeune du village, a noté dans l’anonymat, que depuis longtemps, les bruits couraient que Angovia allait être attaqué. A sa connaissance, ce ne sont pas les allogènes qui vivent dans ce village. « Ceux qui sont venus attaquer, certains parmi eux portaient des tenues de Dozo et avaient des armes à feu. Ils seraient venus en pirogue par le plan l’eau », a-t-il indiqué. En attendant que les enquêtes situent les responsabilités, Angovia qui a été durement secoué par ce drame, panse tant bien que mal ses blessures. Le calme est revenu, mais reste précaire. Malgré tout, les populations essayent d’apprendre à revivre ensemble.
Jacquelin Mintoh