Amnesty International est-elle devenue Amnésie internationale ? On est en tout cas fortement tenté de le croire à la lecture du dernier rapport de cette organisation internationale de défense des droits humains. Un rapport – cuvée 2013 – pourtant très attendu pour jauger la crédibilité parfois mise en doute de cette organisation. Mais depuis lundi dernier, date de sa publication, il y a comme une grosse déception qui s’est emparée des observateurs les plus objectifs de la scène politique nationale. Car en lieu et place d’exemples de violations inédites et incontestables imputables au pouvoir en place, c’est un rapport carrément tiré des tiroirs de cette institution, soigneusement dépoussiéré et mise ensuite tambours battants, à la disposition du public que l’opinion nationale et internationale a découvert. Rien de vraiment bien nouveau sous le soleil d’Eburnie ! Rien moins qu’un fatras de faits et gestes, qui avaient du reste déjà fait l’objet depuis bien longtemps, par le même Amnesty, de dénonciation et porté à la connaissance du public. Du réchauffé pour ainsi dire.
C’est le cas des allégations d’utilisation de la torture par la défunte police-militaire, alors dirigée par le commandant Zakaria Koné. A l’époque, l’enquêteur d’Amnesty, M. Gaëtan Mutu – un ami de l’ancien Député William Attéby, fieffé militant du FPI –, avait rapporté ces accusations non fondées dans son rapport. Les autorités ivoiriennes, on se le rappelle, y avait réagi. Le ministre des Droits de l’Homme, aujourd’hui Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Gnénéma Coulibaly, avait ainsi révélé à l’opinion que tous les camps et casernes incriminés et indexés par Amnesty International avaient été autorisés à être visités par l’enquêteur principal. Et ce dernier n’avait trouvé aucune preuve de ses inquiétudes. Mais cela n’a pas empêché M. Mutu de pondre un rapport où il revenait sur des cas de torture, qu’il avait sortis tout droit de son imagination. Ce qu’avait fortement décrié à l’époque par le gouvernement, qui avait dénoncé une mauvaise foi manifeste du quidam.
On croyait l’incident clos, voilà que l’organisation internationale remet le couvert. Cette fois, pour faire du neuf avec du vieux, ce n’est plus M. Mutu qui est commis à cette tâche de dénigrement systématique du pouvoir ivoirien, sa crédibilité ayant été suffisamment écornée, c’est un certain Salvatore Sagues, visiblement plus conditionné que son prédécesseur, qui s’empare du glaive anti-Ouattara. Frappant dans tous les sens. Malheureusement sans causer de saignée véritable, d’autant que tout ce qu’il dénonce est déjà su des Ivoiriens.
Si le rôle principal d’Amnesty International est de dénoncer tous les cas de violations des droits de l’Homme pour amener les dirigeants d’un pays à s’améliorer, il lui appartient aussi pour sa crédibilité de signaler dans le rapport qui suit les efforts consentis par le Gouvernement dans le sens de l’amélioration ou de l’arrêt de la commission des violations dénoncées. A preuve, tout le monde en Côte d’Ivoire sait que quelques semaines après l’attaque du camp de réfugiés de Nahibly, le 21 mars dernier, une procédure judiciaire contre les auteurs de cette attaque et des tueries qui ont suivi a été instruite. L’on a procédé à un transport sur les lieux pour identifier les corps des fosses communes. Des mandats d’arrêt contre des éléments des FRCI cités dans l’affaire de la fosse commune découverte à Duékoué, ont même été lancés. La procédure suit son cours. Quant au problème de la sécurité, des avancées majeures ont été observées. Des organisations sœurs comme Human Rights Watch n’ont pas manqué, à ce sujet, de saluer le Gouvernement pour le travail abattu. Pour dire qu’il est vrai qu’il y a eu après la sortie de la grave crise postélectorale des grands pics de violences. Mais aujourd’hui, ces choses sont derrière les Ivoiriens. Que recherche Amnesty International ? Aider le Gouvernement à s’améliorer dans sa gestion de la Côte d’Ivoire ou mettre de l’huile sur le feu ? Si tant son but est d’interpeller les dirigeants de ce pays à mieux faire, il serait plus intéressant pour Amnesty International d’actualiser ses rapports. Au lieu de vivre dans un anachronisme qui, au demeurant, reste improductif pour la Côte d’Ivoire en l’état actuel des choses.
Jean-Claude Coulibaly
C’est le cas des allégations d’utilisation de la torture par la défunte police-militaire, alors dirigée par le commandant Zakaria Koné. A l’époque, l’enquêteur d’Amnesty, M. Gaëtan Mutu – un ami de l’ancien Député William Attéby, fieffé militant du FPI –, avait rapporté ces accusations non fondées dans son rapport. Les autorités ivoiriennes, on se le rappelle, y avait réagi. Le ministre des Droits de l’Homme, aujourd’hui Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Gnénéma Coulibaly, avait ainsi révélé à l’opinion que tous les camps et casernes incriminés et indexés par Amnesty International avaient été autorisés à être visités par l’enquêteur principal. Et ce dernier n’avait trouvé aucune preuve de ses inquiétudes. Mais cela n’a pas empêché M. Mutu de pondre un rapport où il revenait sur des cas de torture, qu’il avait sortis tout droit de son imagination. Ce qu’avait fortement décrié à l’époque par le gouvernement, qui avait dénoncé une mauvaise foi manifeste du quidam.
On croyait l’incident clos, voilà que l’organisation internationale remet le couvert. Cette fois, pour faire du neuf avec du vieux, ce n’est plus M. Mutu qui est commis à cette tâche de dénigrement systématique du pouvoir ivoirien, sa crédibilité ayant été suffisamment écornée, c’est un certain Salvatore Sagues, visiblement plus conditionné que son prédécesseur, qui s’empare du glaive anti-Ouattara. Frappant dans tous les sens. Malheureusement sans causer de saignée véritable, d’autant que tout ce qu’il dénonce est déjà su des Ivoiriens.
Si le rôle principal d’Amnesty International est de dénoncer tous les cas de violations des droits de l’Homme pour amener les dirigeants d’un pays à s’améliorer, il lui appartient aussi pour sa crédibilité de signaler dans le rapport qui suit les efforts consentis par le Gouvernement dans le sens de l’amélioration ou de l’arrêt de la commission des violations dénoncées. A preuve, tout le monde en Côte d’Ivoire sait que quelques semaines après l’attaque du camp de réfugiés de Nahibly, le 21 mars dernier, une procédure judiciaire contre les auteurs de cette attaque et des tueries qui ont suivi a été instruite. L’on a procédé à un transport sur les lieux pour identifier les corps des fosses communes. Des mandats d’arrêt contre des éléments des FRCI cités dans l’affaire de la fosse commune découverte à Duékoué, ont même été lancés. La procédure suit son cours. Quant au problème de la sécurité, des avancées majeures ont été observées. Des organisations sœurs comme Human Rights Watch n’ont pas manqué, à ce sujet, de saluer le Gouvernement pour le travail abattu. Pour dire qu’il est vrai qu’il y a eu après la sortie de la grave crise postélectorale des grands pics de violences. Mais aujourd’hui, ces choses sont derrière les Ivoiriens. Que recherche Amnesty International ? Aider le Gouvernement à s’améliorer dans sa gestion de la Côte d’Ivoire ou mettre de l’huile sur le feu ? Si tant son but est d’interpeller les dirigeants de ce pays à mieux faire, il serait plus intéressant pour Amnesty International d’actualiser ses rapports. Au lieu de vivre dans un anachronisme qui, au demeurant, reste improductif pour la Côte d’Ivoire en l’état actuel des choses.
Jean-Claude Coulibaly