Mesures d’accompagnement pour l’inhumation des corps des fosses Issiaka Diaby (Président du CVCI) : “Le chef de l’Etat a posé un acte fort pour la réconciliation”

Demain, se déroulera à Ivosep la cérémonie de remise de 50 corps identifiés des fosses communes de la crise postélectorale aux familles. Avant cette importante opération, nous avons rencontré M. Issiaka Diaby, le président du Collectif des Victimes de Côte d’Ivoire (CVCI). Dans cet entretien, il nous en dit un peu plus.

Le Patriote : Le président de la République a, apparemment, répondu à votre cri du c?ur. Puisque les mesures d’accompagnement pour les funérailles des corps des fosses communes ont été remises aux familles comme vous l’avez souhaité.

Issiaka Diaby : Absolument ! Et je dois dire que ce sont des sentiments de joie et satisfaction qui nous animent en ce moment. Ce n’est pas le montant donné aux familles qui importe. Mais le geste. Car, à travers cet acte, le chef de l’Etat vient de poser un acte fort pour la réconciliation.

Figurez-vous que ce sont les victimes sans distinction qui ont reçu l’aide du président de la République, Alassane Ouattara. Ce geste, au lieu de faire la discrimination entre les victimes, les unit. Et nous, au CVCI, on ne peut qu’être content. Puisque nous avons toujours dit qu’il y a certes plusieurs camps. Mais il y a un seul camp des victimes. Et pour montrer que nous sommes un, nous avons décidé de faire ensemble la levée de corps pour les 50 corps qui ont bénéficié de cette aide du Gouvernement.

LP : Vous avez parlé d’un acte fort de réconciliation à travers le geste du président de la République. Voulez-vous dire que des victimes ont aussi bénéficié de cette aide ?
ID : Effectivement, puisqu’au CVCI, nous avons des victimes de tout bord politique. Y compris celles proches de l’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo. Le geste du président Ouattara a d’ailleurs agréablement surpris les familles des victimes proches du président Laurent Gbagbo, qui, elles nous l’ont dit, ne s’attendaient pas à ce que le président de la République leur remette cette somme de 500 mille pour permettre à leurs parents décédés pendant la crise postélectorale d’être dignement enterrés. Ces familles pensaient que le chef de l’Etat allait seulement distribuer cet argent aux victimes proches du RDR, ou proche de son groupe ethnique. C’est pourquoi ils ont tenu à remercier le président Ouattara pour ce qu’il a fait. Certains m’ont même dit qu’ils souhaiteraient le rencontrer pour le lui dire de vive voix. Et je profite de l’occasion que vous m’offrez pour dire sincèrement merci au chef de l’Etat à travers les colonnes de votre journal.

LP : Vous avez parlé d’une cérémonie de levée de corps. Elle aura lieu quand et où ?
ID : La cérémonie de levée de corps aura lieu le vendredi prochain (demain, ndlr) à 8 heures, à Ivosep à Treichville. Ce sont les 50 premiers corps identifiés qui sont concernés par cette cérémonie. Nous avions, au cours d’un sit-in au Plateau et à travers votre organe lors d’une interview, demandé que des mesures d’accompagnement soient octroyées aux familles pour les funérailles. Maintenant que le président de la République et le Gouvernement ont accédé à notre doléance, nous voudrons officiellement à travers cette cérémonie montrer notre reconnaissance aux autorités qui, il faut le rappeler, s’occupent déjà des frais de conservation à Ivosep et d’autopsie. Je lance donc un appel à toute la population et à toutes les personnes sensibles à la situation des victimes et de leurs parents de venir les soutenir ce vendredi à Ivosep. Je voudrais leur dire de venir afin qu’ensemble nous puissions consolider, à travers cette cérémonie, la réconciliation nationale importante pour l’avenir de notre pays. Pour finir, je voudrais rappeler aux parents des victimes de récupérer les corps après la cérémonie pour ne pas occasionner de nouveaux frais à Ivosep qui seront, cette fois-ci, à leur charge.

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