La réduction de la fracture numérique entamée il y a quelques années est en train de devenir une réalité en Côte d’Ivoire. Ayant décidé de faire de cela une préoccupation majeure, le Gouvernement ivoirien n’entend pas lésiner sur les moyens. 120 milliards de FCFA, c’est le coût des investissements prévus par l’Etat de Côte d’Ivoire pour la numérisation des services publics et pour l’appropriation des TIC par les populations. Faisant le point des activités de son département, hier au Novotel, Bruno Koné, ministre de la Poste et des Techniques de l’Information et de la Communication, s’est félicité de l’atteinte des objectifs assignés à son département pour « l’amélioration continue de la maturité numérique de notre pays. » Ainsi, en deux ans les projets de construction de réseau national filaire en fibre optique et d’infrastructure large bande ont pris forme. Les travaux de construction de la deuxième phase du backbone national en fibre optique qui a démarré au cours du premier semestre 2013, permettront de connecter les villes d’Aboisso, Bassam, Alépé, Adzopé, Abengourou, Bondoukou et Bouna. La première phase a été réalisée en 2012 et reliait les localités de San-Pedro à Ferké, en passant par Man, Odiénné, Boundiali et Korhogo. « Nous avons engagé la construction de ce réseau national filaire en vue du maillage du territoire national par une infrastructure robuste et de qualité. Il s’agira au total de construire 7 000 km de fibre optique et le financement est déjà disponible », a déclaré Bruno Koné. Au niveau de l’administration publique, la construction du réseau en Fibre optique permet de relier, ce jour, 52 sites gouvernementaux. Le réseau comprend deux data center qui facilitent la fourniture de services collaboratifs au sein de l’Administration (e-administration), et ainsi que de services à la population (e-services). S’agissant de l’Internet, la mise en œuvre de deux points d’échanges Internet, « points XP » vient d’être achevée. Ces points viennent consolider les nouveaux câbles sous-marins en fibre optique. « Nous avons pu observer une baisse du coût de l’internet de l’ordre de 40%. Cette baisse devrait normalement se poursuivre, en raison notamment des économies d’échelle liées à l’accroissement du nombre d’abonnés et au développement des usages », a fait savoir le ministre. Au niveau de l’appropriation de l’usage des TIC, Bruno Koné a noté que différentes applications sont mises en œuvre par la Gouvernance électronique pour moderniser et simplifier l’activité des services publics et la fourniture progressive par l’Etat de services à la population. La sécurité numérique est un point sur lequel le ministère de la Poste et des TIC a travaillé, ces deux années. Ainsi, la Côte d’Ivoire compte à ce jour, 20,5 millions utilisateurs de cartes SIM et de terminaux actifs avec 20 à 30% de multi puces. « Avec le temps, nous allons corriger cette anomalie », a dit le ministre. En termes de règlementation, la loi sur les transactions électroniques, dont le commerce électronique, la loi sur la protection des données à caractère personnel, et la loi sur la cyber sécurité ont été votées. Au niveau du secteur postal, le ministre de la Poste et des TIC a salué la mise en place de la nouvelle loi portant Code Postal. « Il faut très rapidement que la Poste de Côte d’Ivoire devienne autonome dans son exploitation pour une bonne gestion de ses effectifs, de ses charges et en terme de développement commercial », a-t-il souligné.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé