Avec la crise politique dans certains pays de notre continent je me pose cette question. Quelle est la meilleure forme pour diriger un pays ? Fermeté ou liberté ? Comment des pays qui vivaient dans l’ordre et la discipline se retrouvent-ils, du jour au lendemain, dans l’anarchie et le désordre après le changement de régimes durs. Fermeté ou liberté ? On ne cessera de poser la question. Elle ne fait qu’embarrasser les chercheurs, les penseurs, les philosophes et les écrivains depuis Gengis Khan ou Alexandre, le grand. Faut-il laisser l’enfant dans le vagabondage ou mettre la bribe à son cou ? Dans la Bible, version TOB, Ben Sirade, dans Sirade écrivait : « Celui qui aime son fils lui donne souvent le fouet, afin de pouvoir finalement trouver sa joie en lui…Cajole un enfant, et il te causera des surprises, joue avec lui, et il te contristera. » De nombreux dirigeants politiques, dans l’histoire, n’ont pas caché qu’ils comparaient le peuple à un enfant. L’enfant croit, avec sincérité, que son père peut tout. Du matin au soir il demande, sans cesse à ses parents, principalement à son père. En aucun moment il ne peut imaginer que son pater ne peut pas lui acheter le jouet qu’il réclame. Il ne comprend pas, l’enfant, pourquoi leur famille vit dans un quartier précaire et non dans une commune réservée aux dignitaires du pays. Impossible de faire comprendre aux enfants qu’ils ne peuvent pas aller fréquenter aux States comme certains de leurs amis. L’enfant ne peut pas comprendre que son papa lui parle de moyens financiers ou matériels à trouver qu’il ne possède pas. Ce n’est pas possible. Son père part chaque jour au travail et ne revient qu’à la tombée de nuit. Forcement il dispose de nombreux moyens. Cet enfant, à table, à midi ou le soir, boudera le repas qu’on va lui présenter. N’a-t-il pas vu chez le voisin des cartons de bons poissons qu’on déchargeait ? Pourquoi chez les voisins le réfrigérateur est rempli de vivres et chez eux des bouteilles d’eau ? La réponse est tout te trouvée. Son père est avare. Il est méchant. Il n’utilise son argent que pour lui-même et non pour sa famille, ses enfants et surtout lui, l’enfant préféré. Cet esprit d’enfant va se poursuivre dans la vie adulte. A commencer dans l’entreprise qui va l’employer. Le directeur général dilapide les fonds de la société pour son propre plaisir et non pour la prospérité des employés. Le directeur général est méchant, égoïste. Cet esprit d’enfant, évidemment, va jouer contre tous les pouvoirs qui vont s’installer dans tous les pays du monde. Le peuple restera toujours l’enfant, l’employé. Son importance sera encore plus grande avec le pouvoir. Un président de la République sera le BON Dieu, le distributeur automatique de l’argent. Et quand chaque jour l’argent ne tombera pas dans des mains ouvertes, confortablement, alors les dégâts vont se répandre. Le père a les moyens de dresser son enfant. La chicotte. L’enfant sera mis au pas. On va le dresser. On va l’éduquer. On va l’obliger à comprendre. Ainsi on méditera mieux les propos de Ben Sirac, le sage. Rares sont les parents qui vont suivre la méthode d’éducation de Jean-Jacques Rousseau. Laisser l’enfant libre de ses mouvements. L’employeur pour aboutir à un fort rendement sera contraint de fixer des balises entre les employés et lui pour les mettre sur le chemin de la rentabilité. Dans certaines méthodes managériales il est recommandé de hurler souvent sur l’employé sans aucune raison apparente sauf pour qu’il craigne, respecte, et travaille. Pour son bien et celui de l’entreprise. Ce que le père et l’employeur peuvent faire est-il possible chez le dirigeant politique ? En Afrique, le colonialisme l’avait bien réussi. Dans l’histoire, certains dictateurs ont mené leur peuple dans la rigueur et la fermeté. Les résultats sont là pour l’attester. Même si certains ont laissé la ruine sur leur passage. A notre époque, je me souviens que les maitres nous battaient comme des forçats pour nous inculquer la discipline et le travail. Aujourd’hui, la mode est à cajoler l’enfant. Dans certains pays occidentaux les enfants sont entrainés à savoir appeler la police si les parents ont envers eux des attitudes déplacés telles que la fessée. Tout ce qui se fait chez eux arrive forcement chez nous. Nous leur devons toujours une dette. Le créancier impose toujours au débiteur. On comprend donc aisément que la fermeté n’a plus cours dans la conduite des affaires de la cité. Trop de contre pouvoir ont été crées par l’Occident, mieux préparé à cela, pour que nos pays atteigne la terre promise. Nous resterons longtemps dans le désert. Cette liberté à pas forcé va ruiner tous nos pays à la grande satisfaction des Occidentaux. Habitués à gâter ou détruire les jouets qu’on leur donnait ils ont trouvé un grand plaisir à regarder, assis dans leur salon feutré, au déchirement des peuples africains. Pas question de mettre de l’ordre. L’Occident repu et orgueilleux se délecte de la triste image que nous leur offrons. Comment mettre de la fermeté dans la vie d’un enfant sans que la police vous siffle ? Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly