La recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) va sans doute s’ouvrir. Mais pas la succession de son Président Youssouf Bakayoko. Dans son dernier rapport sur la Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité des Nations Unies a engagé les autorités ivoiriennes « à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’élection présidentielle de 2015 » qui doit passer par une « reforme électorale » dans le pays. A raison. La recomposition de la CEI est aussi l’une des revendications du FPI. Ils ont tout à fait raison. Car, entre autres, sont membre de la Commission Centrale de la CEI « Deux représentants de chaque Parti ou Groupement politique ayant au moins un député à l’Assemblée Nationale ou ayant remporté au moins une élection municipale ou de Conseil Régional, de Conseil Général ou de District ». Avec la fin du dernier cycle électoral, il est clair qu’il y en a qui vont sortir et d’autres qui vont entrer. Voilà la recomposition ou la reforme dont il s’agit. C’est pourquoi aucune structure encore moins le FPI ne s’engage sur la succession du Président de la CEI, Youssouf Bakayoko. Choisi comme Président de consensus par l’ancien Président Laurent Gbagbo, il a mené de mains de maître sa mission jusqu’à la fin. Au péril de sa vie. De la présidentielle d’octobre 2010 aux dernières partielles du 21 juillet dernier, Bakayoko a été parfait. Sans sa sagesse, son expérience, sa détermination et sa constance il est certain que la Côte d’Ivoire aurait connu une crise électorale plus sanglante. C’est donc à justice titre que les Nations Unies ont salué le « succès » du processus électoral et félicité le Président de la CEI. Le Gouvernement ivoirien et les grandes chancelleries ont de même salué le travail effectué dans un environnement hostile et des conditions difficiles. Peu avant son départ définitif de Côte d’Ivoire, Philip Carter III, Ambassadeur des Etats-Unis, a avoué son « admiration » pour le travail abattu. Youssouf Bakayoko garde en effet la confiance de tous notamment celle du Président Alassane Ouattara qui lui assure respect et gratitude. Mais aussi celle du Président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Et aussi de Guillaume Soro, Président de l’Assemblée Nationale. Lors de la clôture de la dernière de session du Parlement, il a rendu un vibrant hommage au Président de la CEI. Signe de la qualité des relations qui lient les deux personnalités, c’est lui que Guillaume Soro a sollicité pour baptiser fin juillet ses filleuls de l’ENS alors que lui-même était retenu à Yamoussoukro. C’est dire que le Président de la CEI fait l’objet d’une reconnaisse unanime au sein de la classe politique. Il demeure l’homme du consensus. Dans la perspective de la Présidentielle de 2015, une élection de confirmation, il faudra de l’expérience. La réussite de cette élection à venir est primordiale pour confirmer la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Cette présidentielle ne saurait donc être conduite par un nouveau. Afin d’éviter tout retour en arrière, il vaut mieux ne pas s’engager dans l’inconnu. Et puis, Youssouf Bakayoko a bien le droit de conduire un scrutin en des temps plus cléments après ce qu’il a fait et vécu pour le pays.
JCC
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