Le Pdci devait-il consulter ses bases sur la question d’une candidature en 2015 ? Cette interrogation traverse beaucoup d’esprits, surtout dans le camp Ouattara, après le récent conclave du parti de Konan Bédié à Yamoussoukro. A cette rencontre, on le sait, les secrétaires généraux de sections ont réclamé une candidature du vieux parti à l’élection présidentielle de 2015. Candidat à sa propre succession, le chef de l’Etat, ce n’est pas un secret, mise sur un soutien de la totalité de ses alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dès le premier tour. Pour beaucoup d’observateurs, l’avenir de la coalition, voire celui de la Côte d’Ivoire, est lié à cette candidature unique qui garantirait une nouvelle victoire au porte-étendard du Rhdp, après celle obtenue face à Laurent Gbagbo, en 2010. Comment y parvenir ? C’est la grande inconnue. Mais comme l’a dit Alassane Ouattara lui-même, au terme de sa visite d’Etat dans le District des savanes, la formule rêvée de 2015 ne devrait pas ôter aux différents partis du Rhdp, le droit de préserver leur autonomie et le principe démocratique. En donnant la parole à ses secrétaires de section sur un sujet aussi délicat, le Pdci prend certes le risque d’effaroucher les partisans de son principal allié, mais il montre aussi à ses militants que leur avis compte. Il faut donc s’attendre à ce que tous les autres membres de la coalition suivent la même voie. Une voie non moins stratégique pour la droite ivoirienne. Tout mépris pour les bases du Pdci, de l’Udpci, du Mfa…n’exclut pas au sein de ces formations des remous préjudiciables à la stabilité de la famille houphouétiste. Une éventualité sans doute attendue avec voracité par l’opposition.
Cissé Sindou
Cissé Sindou
