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Politique Publié le jeudi 22 août 2013 | L’Arc-en-Ciel

Conclave du PDCI-RDA à Yamoussoukro : dans le secret des manœuvres souterraines

© L’Arc-en-Ciel Par DR
Ouverture des travaux du conclave de Yamoussoukro
Samedi 17 aout 2013. Yamoussoukro. Le président du PDCI, Henri Konan Bédié et les Secrétaires de sections du pays ont entamé les travaux du conclave à la fondation Felix Houphouët-Boigny.
Le rideau est tombé, dans la soirée du 17 août 2013, sur le conclave du PDCI-RDA qui s’est tenu, à Yamoussoukro, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny. Cette rencontre qui n’avait rien d’un simple pèlerinage sur la tombe du père fondateur de ce parti, a permis à Henri Konan Bédié, le successeur de l’apôtre de la paix, de renforcer son assise sur cette famille politique.

- Comment KKB a infiltré la rencontre
- Djédjé Mady, banalisé, ignoré et verrouillé
- L’argent a circulé
- Les nouveaux dirigeants après le congrès

Les délégués et les secrétaires de section du PDCI-RDA ont donné leur onction à leur président, Henri Konan Bédié, pour rempiler au douzième congrès qui aura lieu en octobre prochain, à la Fondation Félix Houphouët -Boigny de Yamoussoukro. Mais, le président du PDCI-RDA qui, avant cela, faisait face à la fronde d’un groupe de ses proches collaborateurs, menaçant fortement son trône, a décidé de sévir, selon des sources dignes de foi. En voici quelques-unes de ses intentions, selon ces sources. Ainsi donc, à la suite du conclave du PDCI-RDA qui s’est tenu le samedi 17 août 2013 dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire, le président Henri Konan Bédié, président du parti doyen, est ressorti bien ragaillardi. Lui qui, quelque temps avant, était confronté à de virulentes critiques de la part de certains de ses plus proches lieutenants, l’invitant à rendre le tablier et à passer le flambeau au congrès d’octobre prochain, du fait, selon eux, de son âge avancé, au regard des textes qui régissent le parti. Ces attaques verbales et leurs auteurs se présentaient comme des mines à fragmentations qui pouvaient, à coup sûr, emporter le sphinx de Daoukro. Mais la rencontre sur la terre natale du bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, est venue consolider davantage la suprématie de N’Zuéba sur les frondeurs qui s’opposaient à ce qu’il brigue un autre quinquennat à la tête du PDCI-RDA. Les délégués et les secrétaires de section de ce parti, qui sont les votants au congrès, ont fait mordre la poussière aux détracteurs de Bédié, en lui accordant, à l’unanimité, leur onction, pour le pérenniser au sommet de leur formation politique. Une occasion que l’ex-chef de l’Etat veut saisir pour désamorcer toutes les charges explosives nouées autour de sa ceinture. ‘’Un grand nettoyage sera fait après notre congrès d’octobre prochain. De nombreuses têtes vont tomber’’, affirment nos informateurs bien au fait de la vie de ce parti.

- De grands bouleversements en vue

Les apparatchiks du PDCI-RDA annoncent que le grand balayage de Bédié partira du Secrétariat général aux structures spécialisées que sont la présidence des jeunes et celle des femmes. Vrai ou faux, ils mentionnent la nomination de Maurice Kakou Guikahué au poste de Secrétaire général, en remplacement de Djédjé Mady qui, ces derniers temps, n’avait de cesse de lancer des piques salées à son président, même s’il s’est muré dans un silence, à son retour d’occident, pour prendre part au conclave de Yamoussoukro. Des sources concordantes sont catégoriques dans au sujet de ce nettoyage à sec. Henri Konan Bédié, du fait des dispositions de la constitution ivoirienne, ne peut se présenter à l’élection présidentielle de 2015, vu de la limitation de l’âge, comme il est stipulé à l’article 35 de ladite constitution: ‘’Le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus’’. Or, le président du parti sexagénaire est âgé aujourd’hui de 79 ans. C’est en cela que, forclos, il envisagerait de positionner comme candidat du PDCI-RDA à cette course, Niamien N’ Goran, ancien cadre de la BCEAO, ancien ministre de l’Economie et des Finances et inspecteur général d’Etat. Cela, pour couper l’herbe sous les pieds de Charles Konan Banny, KKB et Djédjé Mady qui auraient pour ambition de porter l’étendard de cette force politique à cette joute électorale de 2015. Au niveau de la présidence des jeunes et des femmes, les sources restent, en revanche, muettes sur l’identité des remplaçants de Kouadio Konan Bertin et Dao Henriette. Mais une lecture et une analyse lucides du discours final du président du PDCI-RDA, à la rencontre de Yamoussoukro, viennent donner du piment aux révélations de nos informateurs sur la volonté affichée de Bédié de clore définitivement le chapitre KKB. Morceaux choisis : ‘’Depuis quelques semaines, vous entendez des cris discordants émanant de certains jeunes de notre parti. Je suis tenté de dire que l’âge est un état d’esprit et qu’il y a des jeunes vieux et des vieux jeunes. La frustration, la rage et l’impatience que certains jeunes expriment doivent être gérées avec intelligence et tact. Je suis sensible à ces cris. Toutefois, je continue de croire que le respect de la chaîne des générations, synthèse harmonieuse de l’expérience des anciens et de la fougue des jeunes, constitue un levain important pour les avancées du parti. C’est bien ce qui explique la longévité de notre formation politique qui vient de fêter ses soixante sept ans et qui a toujours associé les jeunes à la gestion du parti ‘’.

- Les deals politiques au sommet de l’Etat

Par ailleurs, les mêmes sources annoncent que Henri Konan Bédié qui n’aurait pas approuvé la nomination du Premier ministre Daniel Kablan Duncan, le 21 novembre 2012, à la place de Jeannot Kouadio Ahoussou, aurait obtenu son départ de la primature. Ainsi, juste après le congrès d’octobre, l’inspecteur d’Etat, Gnamien N’goran, serait annoncé à ce poste. Une façon de lui donner du coffre et la carrure d’un homme d’Etat. Le président du PDCI-RDA, en réussissant à mettre, comme on le constate, toute cette armada en branle, sera quasiment certain de passer un autre mandat en toute tranquillité, à la tête de sa famille politique.

- Mauvaises passes et sales temps pour les frondeurs

Mais, après avoir passé en revue toutes ces cachoteries du conclave de Yamoussoukro mises au grand jour par nos informateurs, il y a lieu de méditer sur l’avenir politique de KKB, Djédjé Mady et autres acteurs de la levée de boucliers contre le président de leur parti. Bédié, avec ce qu’il envisagerait, et qui, pour l’heure, reste au stade des bruits de couloirs, aura réussi à noircir l’étoile politique de ceux qui rêvait de l’éjecter de son fauteuil. De quoi compromettre même leur avenir politique au sein du PDCI-RDA. C’est vrai que ses adversaires auront donné de la voix et stimulé le changement, mais ils auront aussi mis en jeu leurs différentes carrières politiques. Et comme au poker où la chance est fonction du hasard, le devenir de tous les opposants à Bédié, au sein de ce parti, semble scellé. C’est lui qui a pris le dessus, et décidera désormais de leur sort. Comme constaté, il entend les étouffer et même griller toute velléité de le surclasser. Il a démontré sa puissance en réussissant à interdire KKB de conclave. Ce dernier s’était donné de la contenance, en annonçant cracher sur cette décision pour prendre part à la rencontre de Yamoussoukro, avant de se dégonfler, quelques jours avant. Quant à Djédjé Mady, son silence mystérieux après ses sorties musclées d’Europe devant les délégués PDCI, contre la natif de Daoukro, en dit long sur ce qui sera l’ambiance au douzième congrès d’octobre prochain, qui se présente comme l’occasion d’un plébiscite du chef de Konan Bédié. Même s’il replonge dans le marigot boueux des déclarations tapageuses, l’esprit qui a prévalu au conclave de Yamoussoukro, en sa présence, montre clairement que lé patron du PDCI-RDA y part en roues libres et, sauf cataclysme, rien ne viendra chambouler la donne. Les déboires des frondeurs laissent croire qu’ils n’ont pas tiré les leçons du onzième congrès de 2001 où Laurent Dona Fologo, ex- Secrétaire général, Lamine Fadiga et les suiveurs qui les accompagnaient ont perdu la face devant le successeur de Félix Houphouët-Boigny.

DENIS TOKPA

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