Qui va succéder à Bédié à la présidence du Pdci au terme du Congrès de 2015 ? Les supputations des uns et des autres qui se perdaient en conjectures, ont été situées avec l’organisation et la tenue du Conclave du vieux parti, le 17 aout dernier à Yamoussoukro. Le président du Pdci, en prenant bien soin de confier l’organisation de cette manifestation charnière à un de ses proches collaborateurs, au détriment du Secrétaire général du parti, Alphonse Djédjé Mady, montrait aux observateurs avertis, ses intentions pour sa propre succession. Le choix porté sur Niamien N’goran, l’actuel Inspecteur général des l’Etat, et ancien ministre de l’Economie et des finances dans le dernier gouvernement Bédié, est en train d’être propulsé au devant de la scène politique par son mentor, le président du Pdci. Qui le présente déjà comme son virtuel poulain. Mais pour nombre de cadres et de jeunes du parti, le choix de Niamien remet sur la table la grosse question du péril Baoulé, plusieurs dénoncé par la base qui reste toujours convaincu que leur parti demeure la seule formation politique véritablement national. ‘‘Jamais, le Pdci ne sera l’otage d’une tribu ou d’une ethnie. Houphouët-Boigny, le père-fondateur, a toujours œuvré pour le rassemblement de tous les groupes ethniques autour de son parti. Mais, ce qui nous a été donné de constater dernièrement à Yamoussoukro, nous inquiète’’, s’insurge le secrétaire d’une section à Adjamé. Un autre plus virulent menace : ‘‘Encore un autre Baoulé à la présidence du Parti ? Bédié devra nous faire l’économie d’une telle injure. Notre parti regorge de cadres de valeurs et d’expérience pour qu’il se croit obliger de choisir dans son propre clan ethnique. S’il veut réduire le parti du ‘‘Rassemblement’’ à sa portion congrue, eh bien qu’il le fasse, mais nous le laisserons pas tuer le Pdci’’. On se souvient qu’à la veille de ce conclave, Henri Konan Bédié avait réuni plus de 500 chefs baoulé à la résidence des Boigny à Yamoussoukro, pour leur témoigner sa reconnaissance de l’avoir suivi, lorsqu’il les avait invités à voter pour Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. ‘‘Je vous avais parlé entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2010. Je vous avais dit que si nous voulions chasser du pouvoir, le régime d’alors qui ne faisait rien et qui ne faisait que piller l’argent du pays, il fallait voter pour Alassane Ouattara. Je suis venu vous dire merci pour l’appel entendu. Et vous dire par la même occasion que le gouvernement actuel fournit un travail remarquable, si bien que la Côte d’Ivoire est de retour sur la scène internationale. Mon frère Alassane et son gouvernement travaillent bien. Vous voyez que les routes, les écoles et les centres de santé sont en chantiers’’. Ces propos tenus en Baoulé par Henri Konan Bédié, n’ont visiblement pas convaincus les chefs baoulé. Ainsi, nous faisions remarquer dans un dossier publié récemment dans nos colonnes, que le bilan d’Henri Konan Bédié à barre du Pdci, est très aujourd’hui très controversé, au regard des gros évènements survenus qui ont morcelé le parti et causé de nombreuses frustrations entre ses fils. L’avènement sur la scène politique du Rdr, de l’Udcy, du l’Udpci, du Rppp, sont à mettre à l’actif de la gestion ‘‘jugée clanique et partisane’’ de Bédié. Les ruptures programmées de l’actuel secrétaire général, Djédjé Mady, du président de la jeunesse du parti, KKB et de celles de plusieurs compagnons historiques et bien connus du père-fondateurs, vont encore plus fragiliser cette famille politique et la réduire comme peau de chagrin. ‘‘Nous n’assisterons pas impuissants à cette fin que Bédié est en train d’imposer à notre cher Pdci. La prochaine nomination de Gnamien N’goran à la présidence du Pdci, doit être combattue par toutes les forces vives du parti qui aspirent à la démocratie et à l’alternative. C’est un défi que nous devons gagner pour honorer la mémoire d’Houphouët-Boigny’’, martèle le président de la jeunesse du Pdci à Abobo.
lhebdoivoirien@yahoo.fr
Sei Brice
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