«Un mensonge, à force d’être répété, finit par être une vérité ». Cette maxime chère aux Trotskistes est en train d’être expérimentée en ce moment au PDCI-RDA. Du moins, par la partie qui s’oppose au président Henri Konan Bédié. Dans leur rêve fou de détrôner le Sphinx de Daoukro, ses adversaires ont mis en place un plan pernicieux. Celui de faire croire au monde entier que le président Henri Konan Bédié est forclos pour le 12 ème Congrès du PDCI-RDA. Pour ces juristes du dimanche, le président du PDCI-RDA est rattrapé par la limite d’âge incluse dans l’article… du Statut du parti doyen au Congrès de 2002. Pour réussir leur coup, la dissidence à Bédié a d’abord procédé timidement, à doses homéopathiques. Le premier à ouvrir le débat a été le président de la Jeunesse du PDCI-RDA, Kouadio Konan Bertin dit « KKB ». A travers plusieurs sorties dans les médias, le président de JPDCI-RDA a tenté distraire l’opinion sur la question de la supposée forclusion du patron du PDCI-RDA. Ceux qui rêvent de prendre la place de Bédié, croient naïvement ainsi rallier une bonne partie des militants et des responsables de base à leur cause pour obliger le président Henri Konan Bédié à se retirer de la course. Mais la mayonnaise n’a pas pris. La moisson n’a pas atteint la promesse des fleurs. Non seulement les ralliements se comptent du bout des doigts. Mais, surtout les délégués départementaux et leurs secrétaires de section ont encore renouvelé leur confiance à Aimé Henri Konan Bédié. La dissidence à Bédié ne renonce pas pour autant. Ne dit-on pas qu’un mensonge maintes fois répété, finit par être considéré comme une vérité ? Il faut continuer dans ce sens. Ne serait-ce que pour faire passer le patron du PDCI-RDA pour un ‘’pouvoiriste’’ et un antidémocrate, prêt à tordre le cou aux textes pour satisfaire ses intérêts personnels. Sentant que l’argumentaire de la forclusion a dû mal à prospérer, le gros caïman, le Pr Alphonse Djédjé Mady, décide de sortir du marigot pour prêter main forte à celui qu’il a envoyé sonder le terrain. « Ce sont des textes qui me permettent de dire cela. A la mort du président Félix Houphouët-Boigny, les textes du PDCI ne comportaient pas, dans les conditions d’éligibilité du président du PDCI, la clause d’âge. Celle-ci a été introduite par le président Bédié lui-même, transposant, dans les statuts du PDCI, l’article 35 de la Constitution de la Côte d’Ivoire et fixant, en ce qui concerne l’âge, un minimum de 40 ans et un maximum de 75 ans. Le président Bédié est âgé de 79 ans. Donc, selon les dispositions des statuts, le président Bédié ne peut pas être candidat », a soutenu le secrétaire général du PDCI le jeudi dernier sur RFI. Comme s’il savait que le journaliste de la radio mondiale allait lui opposer le toilettage des textes au Congrès avant le vote, il tente de faire diversion en ces termes : « On nous dira que les textes peuvent être modifiés. C’est vrai. Mais les textes ne peuvent être modifiés que par le congrès. Et même si on modifiait les textes, ils doivent être déposés à la fin du congrès au ministère de l’Intérieur qui ne peut se prononcer que dans les trois mois. Donc, le président Bédié a fortiori ne peut pas être candidat ». Alphonse Djédjé Mady, pour avoir participé à plusieurs Congrès, connait pertinemment la procédure en la matière. L’adoption des textes vient avant le vote. Et ici tant que le Congrès n’a pas encore planché sur les nouveaux statuts, le président Henri Konan Bédié a le droit d’être candidat. Puisqu’on ne peut pas déduire d’avance de ce que décidera le Congrès. Mais il tente de faire croire que la clause des trois mois observatoires dans système de la déclaration de l’Administration s’applique aussi entre les membres d’une association. Ce qui n’est pas vrai du tout. Dès leur adoption par le Congrès, les nouveaux textes sont opposables à tous ceux qui les ont arrêté, jusqu’au prochain Congrès bien entendu. Lorsque le Pr Alphonse Djédjé Mady a été désigné par le président Henri Konan Bédié, il était déjà dans ses fonctions avant même d’amener les nouveaux statuts au ministère de l’Intérieur. Les militants du PDCI-RDA n’ont pas attendu trois mois avant de le reconnaitre comme leur secrétaire général. En démocratie, ce ne sont pas les adversaires d’un candidat qui jugent de son éligibilité. Mais l’organe habilité à le faire. Et ici dans le cas d’espèce, c’est le Congrès. Djédjé Mady et ses camarades doivent donc attendre à partir du 5 octobre prochain pour être situés.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly