Fils de M'Mébo, actuel site du palais présidentiel de Yamoussoukro, Eugène Kouadio, est le gardien et détenteur exclusif de la clé des objets sacrés des Boigny. C'est à ce titre que, face aux débats contradictoires autour de la chefferie traditionnelle Akouè, laquelle a connu des décès successifs des chefs de village et de canton à N'Gokro (Yamoussoukro), Kouadio Eugène a décidé de ne plus se taire.
Succédant à son grand-père, autrefois gardien des objets sacrés dont la chaise royale du chef de canton Akouè, après son décès, Kouadio Eugène explique comment le choix de Thiam Augustin a été opéré, pour être d'abord chef du village de N'Gokro et canton des Akouè. Selon lui, il ne peut pas comprendre que, ce qui est l'origine de leur culture et tradition soit bafoué par des chefs sensés connaître la vérité. Avant d'évoquer le choix de Thiam, il a souligné que, chez les Akan, c'est « la matrilinéaire » qui est pratiquée depuis leur avènement.
Face donc à la dissidence qui conteste le choix de Thiam Augustin, un comité de réflexion a été mis en place pour la recherche de la vérité. Lui-même, Kouadio Eugène, en est le vice-président. Son objectif, « aller à la recherche de la vérité relative à la succession des chefs de N'Gokro et gardiens des objets sacrés de la famille des Boigny».
C'est ainsi qu'une délégation s'est rendue dans le village de Lomokankro, dans la sous/préfecture du département de Tiébissou, pour une consultation des mannes afin que la vérité éclaté. Ces derniers conseillent de confier la chefferie à qui de droit. Or, ce « qui de droit » n'est autre que la famille Boigny. Et Kouadio Kouassi Eugène de poursuivre : « Dès notre retour , une rencontre a eu lieu en présence de tous les membres de la famille Boigny, vivant et résidant à Yamoussoukro. C'est après l'accord de la famille que nous avons invité les 33 chefs Akouè pour leur présenter celui qui a été désigné par la famille Boigny. Tous les 33 chefs se sont mis d'accord et ont donné quitus à leur président nanan Koffi Elysée de faire une déclaration annonçant que Thiam Augustin est le président d'honneur de tous les chefs Akouè. Puisque, en son temps, nanan Kouassi N'Goh II était aussi le président d'honneur de tous les chefs Akouè. L'unanimité a été faite autour de Thiam Augustin qui est le vrai héritier au cantonal, selon l'histoire relatée par Félix Houphouët-Boigny, après une déclaration faisant des enfants d'Aka Amoin ses héritiers ». Aujourd'hui, à en croire M. Kouadio Kouassi Eugène, Thiam Augustin est dans la ligne droite de la transmission de la chefferie Akouè à travers son arrière grand-mère.
A la question de savoir pourquoi, le village Séman s'oppose, Kouadio Eugène déclare : « La mère de Félix Houphouët-Boigny, Kimou N'Dri ou N'Dri Kan, mariée à Gblo Diby, après le décès de son mari, N'Dolly Houphouët (originaire de Didiévi Gloyakro) géniteur de Félix Houphouët-Boigny, a confié à son nouveau mari, le trône qu'elle détenait, en attendant que Dia Houphouët-Boigny, à qui le trône revenait de plein droit, puisse atteindre l'âge de la maturité ». C'est ainsi que Gblo Diby, selon lui, est devenu chef canton des Akouè à l'époque. Or, en réalité, Gblo Diby, ne faisant pas parti de la famille des Boigny, n'avait pas droit à cette chefferie. Mais, cette époque, Houphouët-Boigny le vrai héritier était encore jeune. En clair, Gblo Diby, le sachant bien, s'est tout de même autoproclamé. Et 28 ans après, soit en 1933, Dia Houphouët-Boigny est revenu pour prendre son trône. Cela aurait posé beaucoup de problèmes avec Gblo Diby, c'est après trois années d'explication, de négociation et d'arbitrage du Gouverneur d'alors de Côte d'Ivoire à Bingerville, que Dia Houphouët-Boigny a dû retrouver le trône et est devenu chef de canton des Akouè.
Dia Houphouët-Boigny, de son vivant, tous le savent, note Eugène Kouadio, a désigné les enfants de Thiam comme ses héritiers. Ni en matériel ni en fortune, mais au plan traditionnel et cela conformément à la coutume Akan, qui impose « la matrilinéaire». « Lors de la recherche de la vérité qui nous a conduits à Lomokankro, les 33 chefs de village de Yamoussoukro ont reconnu Augustin Thiam, comme chef canton des Akouè, parce que petit neveu de Félix Houphouët- Boigny. Nous ne comprenons pas, que certains chefs qui faisaient partis de la délégation arrivent à s'opposer à son intronisation » s'interroge le gardien des objets sacrés. Avant de demander à tous ceux qui s'agitent, de mettre un peu d'eau dans leur vin. Car, conclut-il, « ce qui a été établi par Dieu, personne ne peut le détruire. Chez les Akan, on naît chef, on ne le devient pas».
Jacquelin Mintoh
Succédant à son grand-père, autrefois gardien des objets sacrés dont la chaise royale du chef de canton Akouè, après son décès, Kouadio Eugène explique comment le choix de Thiam Augustin a été opéré, pour être d'abord chef du village de N'Gokro et canton des Akouè. Selon lui, il ne peut pas comprendre que, ce qui est l'origine de leur culture et tradition soit bafoué par des chefs sensés connaître la vérité. Avant d'évoquer le choix de Thiam, il a souligné que, chez les Akan, c'est « la matrilinéaire » qui est pratiquée depuis leur avènement.
Face donc à la dissidence qui conteste le choix de Thiam Augustin, un comité de réflexion a été mis en place pour la recherche de la vérité. Lui-même, Kouadio Eugène, en est le vice-président. Son objectif, « aller à la recherche de la vérité relative à la succession des chefs de N'Gokro et gardiens des objets sacrés de la famille des Boigny».
C'est ainsi qu'une délégation s'est rendue dans le village de Lomokankro, dans la sous/préfecture du département de Tiébissou, pour une consultation des mannes afin que la vérité éclaté. Ces derniers conseillent de confier la chefferie à qui de droit. Or, ce « qui de droit » n'est autre que la famille Boigny. Et Kouadio Kouassi Eugène de poursuivre : « Dès notre retour , une rencontre a eu lieu en présence de tous les membres de la famille Boigny, vivant et résidant à Yamoussoukro. C'est après l'accord de la famille que nous avons invité les 33 chefs Akouè pour leur présenter celui qui a été désigné par la famille Boigny. Tous les 33 chefs se sont mis d'accord et ont donné quitus à leur président nanan Koffi Elysée de faire une déclaration annonçant que Thiam Augustin est le président d'honneur de tous les chefs Akouè. Puisque, en son temps, nanan Kouassi N'Goh II était aussi le président d'honneur de tous les chefs Akouè. L'unanimité a été faite autour de Thiam Augustin qui est le vrai héritier au cantonal, selon l'histoire relatée par Félix Houphouët-Boigny, après une déclaration faisant des enfants d'Aka Amoin ses héritiers ». Aujourd'hui, à en croire M. Kouadio Kouassi Eugène, Thiam Augustin est dans la ligne droite de la transmission de la chefferie Akouè à travers son arrière grand-mère.
A la question de savoir pourquoi, le village Séman s'oppose, Kouadio Eugène déclare : « La mère de Félix Houphouët-Boigny, Kimou N'Dri ou N'Dri Kan, mariée à Gblo Diby, après le décès de son mari, N'Dolly Houphouët (originaire de Didiévi Gloyakro) géniteur de Félix Houphouët-Boigny, a confié à son nouveau mari, le trône qu'elle détenait, en attendant que Dia Houphouët-Boigny, à qui le trône revenait de plein droit, puisse atteindre l'âge de la maturité ». C'est ainsi que Gblo Diby, selon lui, est devenu chef canton des Akouè à l'époque. Or, en réalité, Gblo Diby, ne faisant pas parti de la famille des Boigny, n'avait pas droit à cette chefferie. Mais, cette époque, Houphouët-Boigny le vrai héritier était encore jeune. En clair, Gblo Diby, le sachant bien, s'est tout de même autoproclamé. Et 28 ans après, soit en 1933, Dia Houphouët-Boigny est revenu pour prendre son trône. Cela aurait posé beaucoup de problèmes avec Gblo Diby, c'est après trois années d'explication, de négociation et d'arbitrage du Gouverneur d'alors de Côte d'Ivoire à Bingerville, que Dia Houphouët-Boigny a dû retrouver le trône et est devenu chef de canton des Akouè.
Dia Houphouët-Boigny, de son vivant, tous le savent, note Eugène Kouadio, a désigné les enfants de Thiam comme ses héritiers. Ni en matériel ni en fortune, mais au plan traditionnel et cela conformément à la coutume Akan, qui impose « la matrilinéaire». « Lors de la recherche de la vérité qui nous a conduits à Lomokankro, les 33 chefs de village de Yamoussoukro ont reconnu Augustin Thiam, comme chef canton des Akouè, parce que petit neveu de Félix Houphouët- Boigny. Nous ne comprenons pas, que certains chefs qui faisaient partis de la délégation arrivent à s'opposer à son intronisation » s'interroge le gardien des objets sacrés. Avant de demander à tous ceux qui s'agitent, de mettre un peu d'eau dans leur vin. Car, conclut-il, « ce qui a été établi par Dieu, personne ne peut le détruire. Chez les Akan, on naît chef, on ne le devient pas».
Jacquelin Mintoh
