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Politique Publié le vendredi 30 août 2013 | Partis Politiques

Félix Anoblé, membre du Grand Conseil écrit aux Présidents Bédié, Ouattara et aux militants du PDCI-RDA: « Il n’y a pas de stabilité sans sacrifice »

© Partis Politiques Par DR
Pdci-Rda : Félix Anoblé, membre du Grand Conseil
Photo: Félix Anoblé, membre du Grand Conseil du Pdci-Rda
Excellence monsieur le président Henri Konan Bédié ; président du Pdci-Rda.
Excellence ;

Au moment où s’ouvrent les conventions éclatées du Pdci-Rda, notre maison commune, je voudrais, avant tout propos, m’excuser de m’adresser à vous par ce canal.

Les enjeux de ces conventions éclatées, en prélude au prochain congrès du Pdci-Rda, sont tels qu’il importe que j’attire votre attention sur les risques de déstabilisation qui guettent notre parti et qui sont susceptibles de porter atteinte à sa cohésion.

Je crois, pour ma part, que rien n’est tard. C’est pourquoi, il urge en premier lieu, de m’adresser d’abord à vos collaborateurs les plus proches du moment.

Chers frères, parents et aînés,

Vous êtes pour la plupart, ceux qui entouraient le Président Bédié avant le coup d’Etat de 1999. L’attitude que vous adoptez aujourd’hui n’est pas différente de celle que vous aviez eue, et qui a entraîné le coup d’Etat de 1999.

Vous avez décidé de tirer sur toutes les voix qui s’élèvent contre le Président Henri Konan Bédié. Cette attitude, croyez moi, contribuera plus à accentuer les divisions qu’à concilier les opinions et les points de vue. Aussi divergents soient-ils. Je voudrais vous faire remarquer que la Côte d’Ivoire a besoin du Pdci-Rda. La Côte d’Ivoire a besoin d’un Pdci-Rda fort et non d’un Pdci-Rda qui, chaque jour, perd ses militants et ses cadres.

Un feu s’est allumé à l’intérieur du parti et il n’est pas tard pour l’éteindre. Toutefois, je constate, avec beaucoup de regrets, que vous attisez ce feu qui risque de consumer une partie de notre maison commune.

Si vous estimez que les personnes qui parlent sont insignifiantes, sachez que très souvent, il en existe et non des moindres, pour soutenir leurs actions.

Je voudrais, par conséquent, vous inviter à beaucoup de retenue et de sagesse. Il m’arrive souvent de me demander si Félix Houphouët- Boigny, en nous quittant, a emporté avec lui dans sa tombe, toute sagesse, tout son sens du dialogue, son esprit du dialogue qui a ponctué la vie du Pdci-Rda et la gouvernance de ce parti, durant tout le temps qu’il a passé parmi nous.

Je vous demande, chers frères, d’aider le président Henri Konan Bédié à résoudre la crise qui est en face de nous et que vous jugez éphémère mais, qui peut s’avérer lourde de conséquences pour l’avenir du parti.

Kouadio Konan Bertin a été le premier à se répandre dans la presse nationale et internationale. Avant lui, Kouassi Yao avait publié une lettre pour, déjà, annoncer sa candidature contre le président Bédié. Personne n’a jugé important et nécessaire de l’approcher er d’écouter ses récriminations.

Aujourd’hui, c’est Alphonse Djédjé Mady. Croyez-vous qu’il est bon que tous les secrétaires généraux que nomme le président Henri Konan Bédié se présentent contre lui à la fin de leur mandat ?

Cela doit vous interpeller. Ce n’est pas Bédié le problème. C’est vous !

Si je crois qu’il n’est pas encore temps de demander au Pdci-Rda de se séparer de celui qui constitue le ciment de sa cohésion aujourd’hui, parce que n’ayant pas préparé quelqu’un prêt à rassembler tout le monde dans l’union, je pense aussi que, ceux qui se plaignent et ceux qui font des reproches au président Henri Konan Bédié ont leurs raisons.
Il est temps d’éteindre le feu.

Sachez que, si je n’apprécie guère les sorties de mon ami et frère Kouadio Konan Bertin, les fondements de son action sont réels. Tout comme le sont ses doutes et ce qui fonde sa candidature.

Le combat de Bertin n’est pas le combat d’aujourd’hui. Encore moins un combat contre Henri Konan Bédié. C’est un combat pour demain. C’est un combat pour l’avenir du Pdci-Rda et l’avenir d’une génération dont il porte les espoirs. Ailleurs, ce n’est un secret pour personne, la relève s’est préparée. Elle ne se prépare pas. Elle s’est préparée.

Ceux qui viendront après, sont prêts dans tous les sens du terme. Ils ont eu à gérer les affaires de l’Etat. Ils ont eu la chance de se frotter à tout ce qui est important pour se hisser à un haut niveau qui leur permet d’être des hommes d’Etat prêts à prendre la relève, en temps opportun.

Dites moi, combien de personnes avez-vous formé au Pdci-Rda, et qui répondent au profil de ces jeunes-là? Ne croyez-vous pas que vous avez ouvert une porte pour phagocyter le Pdci-Rda ?

Si aujourd’hui, nous croyons tous, qu’il faut faire en sorte d’aider le président Henri Konan Bédié à accompagner son frère, le président Alassane Ouattara, dans la réussite de sa mission jusqu’en 2015, nous ne pensons pas que demain, après que nous ayons donné un second mandat au président Alassane Ouattara, et c’est mon souhait, la réalité soit la même qu’aujourd’hui.

Qui sera le successeur d’Henri Konan Bédié ? Qui pourra compétir en ayant les mêmes armes que ceux qui sont d’avance préparés et qui sont prêts ?

Voila ce dont il s’agit ! Ne passons pas notre temps à minimiser les vrais problèmes. Ils sont réels et devant nous. Il est temps de ramener Bertin dans la maison, d’éviter de le jeter à la rue en l’accusant de tous les péchés d’Israël. Il a peut être péché par erreur de jeunesse. C’est possible. Mais peut-être qu’il n’a pas été suffisamment formé pour éviter de tels écueils. Plus que jamais, je crois qu’il est important que vous éteigniez le feu et que vous évitiez de l’ostraciser.

Il en de même pour le secrétaire général, Alphonse Djédjé Mady. Je vous appelle et j’interpelle l’ensemble des sages qui ont commencé une mission et qui ne l’ont pas achevée. Il est temps d’éteindre ce feu.

Je le dis avec beaucoup de conviction. Le président Henri Konan Bédié doit, malgré tout ce que disent les textes, malgré les cris de désapprobation de certains militants et de certains cadres qui pensent qu’il faut qu’il se repose, poursuivre sa mission. Aujourd’hui, plus qu’hier, le Pdci a besoin de lui. En tant que garant de la cohésion du parti pour demain.

Toutefois, ce n’est pas en rejetant ses plus proches collaborateurs qu’on parviendra à cette cohésion. Il est temps d’organiser et le plus rapidement possible des rencontres et des discussions franches entre les anciens pour que tout ce monde parle le même langage. Ensuite, avec ceux qui veulent se porter candidat. Pour qu’ensemble, nous allions à un congrès, de fait pour plébisciter, non parce qu’il en a besoin, mais parce que nous avons besoin de lui, le président Henri Konan Bédié.

C’est le moment, plus que jamais, de redonner espoir aux Ivoiriens qui croient que demain, la Côte d’Ivoire doit être plus solide qu’elle ne l’est aujourd’hui, grâce au Pdci-Rda et au président Henri Konan Bédié. Ressaisissons-nous !

A vous tous, militants du Pdci, qui avez des raisons personnelles. Le combat qui vous emmène à attaquer Pierre ou Paul, n’est pas celui de la Côte d’Ivoire ou du Pdci- Rda. C’est le combat de vos intérêts personnels d’en vouloir au président Henri Konan Bédié, je voudrais vous interpeller.

Tous, à un moment donné de notre vie, nous sommes sentis obligés de mener un combat. Mais sachez que les combats que nous menons doivent être dans l’intérêt de notre parti et de la nation ivoirienne.

Les militants, Djédjé Mady, le disait, dans sa dernière conférence de presse, il y en a de conviction et de condition. Ne soyez pas des militants de condition. La conviction qui, aujourd’hui, vous emmène à rejeter tout le monde, est plus liée à des besoins de positionnement personnel qu’à une capacité à gérer le Pdci-Rda ou à y maintenir une cohésion forte.

Le Pdci-Rda a besoin de tous ses enfants. Faisons en sorte que tous puissent se réunir autour du président Henri Konan Bédié afin de préparer demain.

La candidature du Pdci-Rda à la présidentielle de 2015, pour moi, n’est pas à l’ordre jour. Elle est précipitée. A quelle fin ? Pour l’instant, il est plutôt question du congrès. Il s’agit de préparer l’avenir.

En 2015, je le dis avec conviction, le Pdci-Rda ne sera pas prêt à prendre le pouvoir. Pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas capables de gérer, présentement, nos incompréhensions et nos contradictions internes.

Demain, nous risquons de multiplier les actes de candidatures. Nous risquons de créer plus de divisions à l’intérieur du parti. En lieu et place de la cohésion qui nous permettra de gagner une élection.

Prenons le temps de nous préparer. Prenons le temps de préparer les hommes pour le combat de l’après Ouattara, de l’après Bédié.

Et, l’après Ouattara et l’après Bédié, ce sont, qu’on le veuille ou pas, les dix ans de mandat que nous donnerons au Rhdp pour permettre à la Côte d’Ivoire de se reconstruire sur des bases solides et fortes. Un pays ne fait pas que de la politique. Un pays a d’autre réalité. Et je crois que la Côte d’Ivoire a besoin, aujourd’hui, d’un peu plus de stabilité pour que demain soit meilleur. Le président Félix Houphouët-Boigny nous disait préférer l’injustice au désordre. Certes il y a des injustices aujourd’hui. Mais ces injustices ne valent-elles pas mieux que le désordre qui se profile à l’horizon, et que nous avons déjà à l’intérieur du Pdci-Rda ?

Tout ce qui se passe aujourd’hui, s’accentue et s’amplifie pour la simple raison que nous privilégions nos intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. Regardons les intérêts des Ivoiriens et faisons en sorte que la Côte d’Ivoire puisse être sauvée.
Monsieur le président Henri Konan Bédié,

Vous êtes le ciment du Pdci-Rda. Comme hier, vous êtes resté silencieux sans jamais injurier Laurent Dona Fologo, nous vous exhortons à garder le silence.

A vous placer au dessus de la mêlée.

Nous qui sommes restés auprès de vous et n’avons rien fait pour retenir Fologo au Pdci-Rda, portons une lourde responsabilité dans les événements actuels au sein du parti.

Aujourd’hui le même scénario se répète. Avec deux sons de cloche discordants. Ceux qui vous disent que les dissidents ne représentent rien, vous trompent. Bertin représente quelque chose au Pdci-Rda. Peut-être pas sa personne en tant que telle. Mais le combat qu’il mène. Ce combat est porteur d’espoir pour toute une génération. Ne faites donc pas de lui, un héros déstabilisateur. Faites de lui un artisan bâtisseur de la cohésion au sein du Pdci-Rda. Rappelez-le, c’est votre fils. Un père peut voir ses enfants faire des erreurs. Mais il a toute la capacité de les ramener à la maison sans les tancez en public.

Alphonse Djédjé Mady est votre frère. Il a combattu à vos côtés hier. Lorsque toute une organisation dirigée par la Rénovation menait contre vous, une autre bataille. Il a combattu avec vous et pour vous, afin que le Pdci-Rda garde sa cohésion. Je pense que c’est un homme empreint de sagesse qui saura s’arrêter si vous savez trouver les mots pour lui parler. N’accumulez pas les frustrations. Monsieur le président,

Vous êtes, le seul, qui pouvez sauver le Pdci-Rda. Ne permettez pas qu’un autre Rdr sorte du Pdci-Rda ! Ne permettez pas qu’un autre Rpp sorte du Pdci-Rda ! Aidez-nous à faire en sorte que le parti que vous allez nous léguer, le parti que vous a légué Félix Houphouët Boigny, soit plus fort que celui vous avez reçu. Aidez-nous à réunir toute notre génération.
Aidez-nous pour que les jeunes de Côte d’Ivoire ne croient que le Pdci-Rda refoule sa jeunesse et la broie.

Comme vous avez toujours su le faire, continuer à demeurer au dessus de la mêlée. A continuer de faire don de votre personne au parti, pour sauver la Côte d’Ivoire. Mieux que quiconque, vous savez qu’il n’y a pas de stabilité sans sacrifice.

Ceux qui se plaignent n’ont pas totalement tort. Regardez la réalité en face. Ceux qui vous disent qu’ils ont tort de se plaindre, ne vous aiment pas.

Je vous demande de faire en sorte que le Pdci-Rda puisse revivre et vivre fortement.

Excellence Monsieur le président de la République, Alassane Ouattara,

Contrairement à une certaine opinion qui estime que ce qui se passe au Pdci-Rda ne vous concerne pas, j’estime pour ma part, qu’il est de votre devoir de vous y impliquer. Recevez KKB et tous les autres qui se plaignent. Parlez avec eux car vous avez tout à y gagner.
Excellence, il n’y a pas si longtemps, au cours d’un échange à l’occasion d’un débat organisé par la structure Elan Communication, je vous ai confié que vous et le président Bédié étiez deux maçons qui, pour des désaccords pas du tout insurmontables, ont abandonné la truelle à un apprenti-maçon. De ce fait, il ne fallait pas que vous plaigniez que le mur érigé soit penché. Vous en avez ri et trouvé l’image belle. L’histoire est parfois un perpétuel recommencement. Evitez donc de répéter les erreurs du passé. Aidez le président Bédié à vous aider au sein du Rhdp.

A vous tous enfin, qui vous battez dans l’ombre comme à la lumière, contre la candidature du président Henri Konan Bédié.

Je voudrais simplement vous dire ceci : Nous ne sommes pas prêts à prendre la relève. C’est une réalité ! Ne nous voilons pas la face. Un parti, ce n’est pas seulement l’argent. Ce ne sont pas non plus seulement les idées ou la volonté. D’autres paramètres entrent en ligne de compte.

Maintenir la cohésion au sein du parti est une chose à laquelle vous ne parviendrez pas, du moins difficilement, si par extraordinaire vous réussissez à vous hisser à la tête du parti en tant que président. Ressaisissez-nous tous ! Trouvons une plateforme et offrons au président Bédié, les cinq ans à venir. Pas à lui, mais à nous-mêmes. Afin que sur des bases correctes et claires, nous puissions préparer demain. Nous puissions préparer l’avenir et les hommes pour l’avenir.

Que Dieu soit notre guide. Que Dieu ouvre notre esprit. Que Dieu et l’Esprit saint nous éclairent afin que le Pdci-Rda puisse continuer à jouer son rôle et sa partition dans la cohésion et le maintien d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Que Dieu nous bénisse.

Félix Anoblé
Militant du Pdci-Rda
Membre du Grand Conseil
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