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Politique Publié le mardi 3 septembre 2013 | Le Patriote

Velléités de candidatures au sein du RHDP en 2015 : Pourquoi le RDR doit battre le rappel des troupes

© Le Patriote Par Didier Assoumou
Réconciliation nationale : les responsables du Cojep échangent avec la direction du RDR
Mardi 30 juillet 2013. Abidjan, siège du RDR. Une délégation du COJEP conduite par par le président intérimaire, Joël Poté, discutent des questions d’amnestie et de réconciliation national avec le Ministre Amadou Soumahoro,Secrétaire Général par Intérim du RDR et plusieurs membres de la direction du parti au pouvoir
En toute activité humaine, il faut un minimum d’organisation et de vitalité. Sinon on est appelé à subir ou à mourir. C’est l’amère réalité que vit en ce moment le Rassemblement des Républicains. La formation politique domiciliée à la rue Le Pic est, depuis un certains temps, à la croisée des chemins. Il est vrai qu’il y a une direction. Mais elle ne se résume actuellement qu’à un petit noyau qui a, somme toute, du mal à redonner au parti du président Alassane Ouattara son dynamisme et sa vigueur d’antan. Le secrétaire général du RDR, le ministre Amadou Soumahoro et son équipe sont, certes chaque jour à la tâche pour apporter un certain élan au parti au pouvoir. Mais il est clair qu’il faut un peu plus pour sortir ce parti de sa relative léthargie. Lorsqu’on compare les résultats des dernières élections – partielles législatives, municipales et régionales – on est tenté de soutenir que le parti à la case s’en est relativement bien sorti. Mais à quel prix ? N’eut été sa suprématie incontestable dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire, les statistiques à ce niveau seraient moins intéressantes. Le RDR demeure toujours bien entendu un phénomène urbain. Mais en net recul par rapport aux élections municipales de 2001. Des villes comme Bouaflé, Zuénoula et Napié ne sont plus dans l’escarcelle du Rassemblement des Républicains. Ajouté à cela, un taux de participation qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour la grande famille des Républicains. Les élections partielles législatives, municipales et régionales ont démontré que le plus grand obstacle du RDR en 2015 ne proviendra pas de ses adversaires. Mais de lui-même. Le plus grand ennemi du RDR au cours des élections générales prochaines sera, à n’en point douter, le taux d’abstention. Au Sud, la plupart des batailles électorales perdues par le RDR cette année, ne sont pas venues d’une véritable démonstration de force de ses adversaires. Mais du mécontentement ou du découragement dans son armée. Une grande partie des irréductibles de la case verte a préféré rester chez elle que d’aller soutenir les porte-étendards choisis par la direction. Il est indéniable qu’à ce niveau, il y a eu parfois des erreurs de casting. Cependant, ces erreurs d’appréciation au niveau des candidats ne justifient pas le taux très faible de participation enregistré dans les rangs des militants et sympathisants du RDR. Ce manque d’engouement observé au cours des élections locales, après la participation record à l’élection présidentielle, vient essentiellement du fait qu’à la base, les inconditionnels du RDR ne se sentent plus vraiment concernés par tout ce qui touche leur parti. Le divorce entre le sommet et la base, s’il n’est pas encore consommé, est avéré. Le malaise, contrairement à ce que l’on veut laisser transparaitre à la rue Le Pic, est profond. Les grenadiers voltigeurs, fer de lance du RDR, n’ont plus le cœur au combat. Les femmes sont en proie au spleen des incertitudes. La plupart des responsables locaux ont le blues des lendemains qui déchantent. La machine RDR est grippée. Face à cette démobilisation générale, des décisions courageuses s’imposent maintenant. Si l’on veut éviter des surprises désagréables en 2015, la situation commande que la direction du RDR sorte de la logique de la politique de l’autruche que l’on observe ces temps-ci à la rue Le Pic.
Pour régler la question, la réalité politique oblige, pour l’instant, à la direction du RDR de procéder à une remobilisation des militants et des structures de base. Ce travail de redynamisation est impératif et doit se faire rapidement. D’autant que le front politique montre que le RDR aura fort à faire face à des adversaires hyper-déterminés qui ne cachent plus leur volonté de faire du docteur Alassane Ouattara, le président d’un seul mandat. Les espoirs de voir un grand parti unifié, porté la candidature du docteur Alassane Ouattara, sont en train de s’effilocher. Aujourd’hui, la tendance au sein du RDR n’est pas trop à une candidature unique. Mais à une pluralité de candidatures en 2015. « Pour que le RHDP soit fort, il faut que les partis qui le composent, soient forts », aime-t-on à le répéter du côté du PDCI-RDA, le grand allié du RDR. Les pré-congrès éclatés du PDCI-RDA, ce week-end, l’ont encore confirmé. « Oui pour la révision de l’article 35 des Statuts du PDCI-RDA. Mais non pour une candidature unique », disent la plupart des délégations départementales du PDCI-RDA. Pour dire combien en 2015 une candidature qui fera l’unanimité au sein du RHDP parait illusoire. C’est donc la raison pour laquelle il urge de trouver une solution ici et maintenant pour occasionner le réveil des Républicains de toutes souches. Pourquoi pas en commençant à mettre en application les résolutions prises lors du deuxième Congrès du RDR en février 2008.

Jean-Claude Coulibaly
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