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Société Publié le samedi 7 septembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Reportage / Abandonné depuis plus d’une décennie : Le stade municipal d’Anyama transformé en hôtel de passe et en fumoir

Le Rio Sport d’Anyama n’est plus en vue comme à une certaine époque (les années 80 et 90) dans le championnat local de football. Le club évolue aujourd’hui en division d’honneur. Une descente aux enfers qui n’a pas été sans conséquence sur le stade municipal où les rouge et blanc, pendant leurs moments de gloire, s’entraînaient et disputaient leurs rencontres à domicile. Au niveau des classements des stades le terrain d’Anyama, depuis toujours, n’avait jamais été logé à la bonne place, au regard de sa pelouse impraticable mais aujourd’hui la situation est pire. Désormais, le stade municipal d’Anyama n’est plus seulement l’affaire des acteurs du football. Le terrain est actuellement l’espace privilégié des personnes voulant satisfaire leur libido. Des jeunes se retrouvent également là-bas pour fumer de la drogue. Nous avons visité les lieux. D’autres faits constatés montrent bien que le stade est livré à lui-même.

Au retour d’une rencontre, il y a quelques semaines, dans la cité de la cola (commune située au nord d’Abidjan), notre attention s’est portée sur le piteux état du stade municipal d’Anyama. Du véhicule où l’on se trouvait, notre regard a pu capter la clôture vieillissante (qui a perdu de la solidité) de ce stade, situé en bordure de la voie principale de cette commune. Le samedi 31 août 2013, aux environs de 10 heures, après avoir parcouru en véhicule la voie impraticable reliant Abobo-PK 18 à Anyama, nous sommes au stade municipal d’Anyama, situé au quartier Schneider, en face du siège du PDCI-RDA et proche du l’agence COOPEC de la cité. Les alentours (le long de la clôture donnant sur la voie principale jusqu’à l’entrée) du stade sont occupés par des commerçantes, qui y tiennent un marché informel. Nous accédons sur l’aire de jeu de ce terrain, sans demander d’autorisation à un vigile. Le stade, livré à lui-même, est une véritable passoire. Aucune barrière pouvant empêcher d’y accéder. La porte d’entrée (proche de la voie bitumée) n’existe plus. Outre cela, une grande partie de la clôture a cédé sous le poids du temps. Laissant quatre (4) ouvertures et permettant ainsi aux riverains de profiter d’un raccourci pour accéder à leurs domiciles.
Les places de la seule tribune sont parsemées par des déchets et la broussaille
Au sein du stade, notre regard est attiré par l’unique tribune (si on peut continuer de l’appeler ainsi) qu’abrite ce terrain de football. Nous constatons que les places sont envahies par la broussaille et les selles. En parcourant le terrain (sans pelouse mais en terre battue avec la broussaille remarquable à quelques endroits et qui a gagné en hauteur), nous nous rendons compte que les selles sont encore très présentes sur des parties du terrain. Nous avons failli faire les frais de ces déchets. C’est dans un tel environnement que nous avons vu des enfants jouer au football. La poursuite de la visite a permis de voir que ce stade municipal sert aussi de site pour déverser des ordures. Des riverains profitent, avec l’aide de la broussaille pour sécher leurs vêtements. Cissé R., rencontré au cours de cette visite, n’hésite pas à nous révéler ce qu’est devenu le stade municipal d’Anyama.
On s’accouple à ciel ouvert
En plus des personnes qui viennent déféquer dans ce stade, il nous fait savoir que le stade sert d’hôtel de passe pour des couples qui y ont trouvé un espace pour satisfaire leur libido. « Il n’est pas rare, tous les jours, à partir de 20 heures, de voir des personnes s’accoupler dans des endroits du stade. Le comble, c’est qu’ils ne sont pas gênés quand, au même moment, des gens traversent le terrain pour se rendre à leurs domiciles », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Ce terrain est également devenu un fumoir pour des jeunes. Qui se retrouvent dans la journée comme la nuit, pour fumer de la drogue. Il arrive parfois qu’en plein entraînement, nous respirons l’odeur de la drogue. L’on est obligé de négocier avec ces drogués pour qu’ils quittent les lieux au moment où nous faisons nos entraînements ». Il y a à plaindre ces enfants qui viennent sur ce stade pour s’amuser ou jouer au football. Une inquiétude soutenue par notre interlocuteur : « Nos petits frères, innocents, respirent malheureusement toutes sortes d’odeurs ici surtout celle de la drogue ». Avant de nous quitter, notre compagnon du moment ne manque pas de nous informer que le stade municipal a aussi fait les frais des voleurs. Les quidams, dira-t-il, ont emporté les grilles qui entouraient le terrain.

Raymond Dibi
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