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Société Publié le samedi 7 septembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Ibrahim Ba, directeur général de l’INS : ‘‘Notre défi c’est de faire un recensement numérique avant 2015’’

Ba Ibrahima, DG de l’INS, livre son analyse et diagnostique la société d’Etat qu’il dirige depuis 2011. Suivons ses propos.

Pouvez-vous nous présenter sommairement l’Institut National de la Statistique et rappeler qui vous êtes aux lecteurs ?
Je suis Ba Ibrahim, ingénieur statisticien, démographe et Dg de l’INS. Mon prédécesseur était Meleu Mathieu. J’ai été nommé par le Président Alassane Ouattara sur proposition du ministre Mabri Toikeusse, la tutelle depuis juillet 2011. L’INS a été créée depuis 1946 par l’Etat de Côte d’Ivoire, en tant que service sous direction centrale et est maintenant direction générale avec son premier siège dans le périmètre présidentiel du Plateau. C’est aujourd’hui une société d’Etat en charge, depuis 1996, des statistiques du pays. Comme l’INSEE en France, l’INS fait le suivi et la programmation de la statistique pour le pays. Notre rôle est de fournir la statistique nationale pour le développement du pays, utile pour les gouvernants, les hommes politiques et le privé. L’INS comporte une direction générale et un conseil d’administration.

Pouvez-vous nous faire l’état des lieux depuis votre prise de fonction ?
En 2011, globalement les statistiques ivoiriennes n’existaient plus depuis 10 ans. Lorsque j’ai pris fonction, les statistiques économiques, sociales et la coordination nationale des statistiques n’étaient plus produites. Au niveau international, la Côte d’Ivoire avait disparu de toutes les réunions concernant la statistique, sans parler de la situation financière car en 2011, l’INS était en faillite au plan économique. Aujourd’hui, nous avons affaire à un gouvernement responsable et soucieux du développement du pays avec en première ligne, la production, la planification et le suivi de la statistique nationale pour faire du pays une nation émergente à l’orée des années 2020. Le président Ouattara a donné les moyens pour que la direction générale vive et fonctionne à partir d’un travail en profondeur de mise en œuvre de tous les leviers et rouages de l’Institut National de la Statistique. Il y a la planification faite maintenant par le gouvernement.

Quelles sont les difficultés sur le terrain ?
Le président nous fait travailler. Mais, nos difficultés sont multiples et sont d’ordre financier avec des résultats négatifs cumulés. Le capital initial de 2 milliards de FCFA est à moins de 3.9 milliards de FCFA. L’autre difficulté concerne les ressources humaines avec un personnel dont la plupart ne sont pas qualifiés. Or le gouvernement veut renouer avec la planification du développement. Sur 217 agents, 35% ne sont pas des professionnels. Il faut souligner, nous avons affaire à un personnel pléthorique. Notre approche n’est pas de licencier, mais de faire des reprogrammations, reconversions et des formations. Ils ont été gâtés pendant 10 ans avec des primes de vacances et autres indemnités à ne rien faire. Et ces vacanciers étaient mieux rétribués que ceux qui travaillaient. La DPP nous enjoint ces jours-ci de déposer nos plans de relance et de développement par un courrier que je viens de recevoir. Je suis en train de mettre fin à cette gabegie qui avait cours, avec un personnel plus que pléthorique et dont 35% n’étaient pas qualifiés aux métiers de statisticien, de démographe, d’informaticien et de cartographe. Il nous faut désormais des statistiques fiables pour programmer le développement du pays.

Quels sont vos objectifs et priorités maintenant ?
L’INS a un cadre institutionnel performant. La loi sur la statistique a été votée et rentre en vigueur. Nous sommes à la cité administrative. Et nous aurons un siège près du Lycée Technique. Notre statistique doit être efficace et régulière avec le 4ème recensement général de la Côte d’Ivoire qui devait commencer en 2008. Un recensement numérique avant 2015 pour le pays, c’est là notre défi avec une statistique fiable pour accompagner l’émergence du pays en étant acteurs de plain-pied avec tous les décideurs publics et privés du pays et avec les normes du standard international du recensement de la population. Avec la statistique économique, sociale et l’activation de la coordination nationale de la statistique qui, répétons-le, n’existaient plus depuis 10 ans.

L’INS a-t-il désormais une mémoire ? Nous terminons…
Nous avons rattrapé toutes les statistiques. Mes devanciers ont voulu un INS performant, mais hélas ! avec ces dix ans ! Le président veut un pays émergent. L’INS et la planification avec la statistique vont l’y aider. Et nous étions en 2000 le modèle en Afrique. 800 statisticiens africains ont été réunis en 2012 ici autour du 8ème symposium. Je ferai ma part tout pour que notre pays soit et demeure à l’avant-garde en Afrique.

Réalisée par Jean Simon Baar, coll : Joël T.
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