A l’initiative de Canal + Côte d’Ivoire, partenaire officiel du Festival Clap Ivoire [qui est à sa 13è édition], le long métrage ‘’La pirogue’’ a été projeté le mercredi 4 septembre en avant première au cinéma Primavera, à Marcory.
Prix de l’Etalon de bronze au Fespaco 2013 à Ouagadougou, ‘’La Pirogue’’ a glané au total vingt-un (21) prix. Là n’est pas le plus important, a relevé le réalisateur sénégalais Moussa Touré qui entend ainsi laisser à la postérité, à la jeune génération, un héritage. Mieux, des repères.
Fils de l’eau, s’il avoue ne jamais avoir été séduit par l’aventure en méditerranée vers l’Europe – fait sur lequel sensibilise son film – Moussa Touré se souvient (encore) de l’aparté avec son aîné, le réalisateur Sembène Ousmane. «Tu peux aller où veux dans le monde mais, revient toujours à la maison, en famille», lui avait conseillé Sembène après un tournage de Camp de Thiaroye.
Pour Moussa Touré, ses films – surtout La pirogue – sont le regard qu’il porte sur les sociétés, «surtout étant père de famille», et les réflexions profondes qu’il a tirées des films de Sembène Ousmane.
La pirogue, film dédié à la mémoire de 5.000 aventuriers qui ont péri en mer sur 30.000 [de l’an 2000 à 2005] est une réalisation qui ajoute et édifie sur le débat [d’actualité] sur l’immigration clandestine et les pertes en vie humaines dans des embarcations de fortune vers un Eldorado.
«L’Europe, ce n’est pas l’Eldorado», répond à son dépend un des passagers (sur 30) dans le Goor Fitt – Qui n’a peur de rien, la pirogue dans laquelle Moussa Touré embarque le spectateur. Par les gros plans qu’il fait, car voyant en grand l’Homme, le réalisateur plonge tout spectateur dans la tempête du voyage.
La météo sera un redoutable ennemi. «On ne voit plus l’horizon. On ne vois plus l’argent du rêve, l’argent du bonheur», se désole Lansana, la bonne humeur noyée dans le chagrin.
Ne connaissant ni le fleuve, l’océan ni l’Espagne – leur destination commune – les passagers du Goor Fitt fuient, dans un monologue intérieur qui explique leur volonté de partir, la précarité dans leur pays : «Là où la vie est difficile».
Comme le chant qu’entonne le jeune Abou [qui espérait rejoindre en Espagne un groupe de musiciens], frère de Baye Laye – l’ami de Kaba, «les retrouvailles seront difficiles…» Rêve impossible de Kaba [capitaine en second que la tempête emportera] d’évoluer dans un club de football en Angleterre et revenir «construire au pays des étages». Tous n’auront la chance de revivre dans le folklore d’une scène animée au son de Mbalax, les combats de lutte populaires au Sénégal comme celui a opposé Thiopet et Zazou devant la caméra de Moussa Touré.
Suivant le regard et l’ambition de ces aventuriers de se jeter dans l’inconnu, Moussa Touré explique : «Nous, Dakarois, sommes les gens de l’horizon. On est beaucoup fébrile. Nous sommes nés dans l’horizon».
Pour son film qui a coûté le milliard, qui sorti en 2012 et qui interpelle non seulement l’Afrique mais aussi l’Europe parce qu’il est dramatique, Moussa Touré n’a pas bénéficié de la collaboration des autorités espagnoles. C’est en cela, argumente-t-il, que les acteurs qui forment l’équipe de la Croix rouge espagnole et qui sauvent la vie à quatre (4) rescapés du Goor Fitt, sont en réalité des Libanais.
Le regard du réalisateur, pathétique, est de ramener les survivants au point de départ, en famille.
Palmarès Clap Ivoire 2013
Grand Prix Uemoa Kodjo Ebouclé du meilleur film : TAO-TAO ! de Adama Salé (Burkina Faso)
1er Prix Uemoa du film documentaire, «Echo» de Diemé Lamine (Sénégal)
1er Prix Uemoa du film de fiction, «3 Boys, one house» de Wilson Adjité (Togo)
Prix Canal + de la meilleure interprétation féminine «Tao-Tao», de Salé Adama (Burkina Faso)
Prix Canal + de la meilleure interprétation masculine «Doudedji», de Hessou Sena Evelyne (Benin)
Prix CANAL + du meilleur son «Echo» de Diemé Lamine
Prix canal + de la meilleure photographie Toungouma, divination à travers la pierre et la terre de Babaké Moumouni (Niger)
Prix Canal + du meilleur scénario «Black Street» de Mansary Lansana (Libéria)
Prix de l’intégration africaine «Kola, la noix aux mille vertus» de Coulibaly Seydou (Côte d' Ivoire)
2ème Prix Onac-ci du film documentaire «The fortune of the palm tree» de Kaba Kadiatu (Libéria)
2ème Prix Onac-ci du film de fiction «Nandy, l'orpheline» de Doumbia Aminata (Mali)
Koné Saydoo
Prix de l’Etalon de bronze au Fespaco 2013 à Ouagadougou, ‘’La Pirogue’’ a glané au total vingt-un (21) prix. Là n’est pas le plus important, a relevé le réalisateur sénégalais Moussa Touré qui entend ainsi laisser à la postérité, à la jeune génération, un héritage. Mieux, des repères.
Fils de l’eau, s’il avoue ne jamais avoir été séduit par l’aventure en méditerranée vers l’Europe – fait sur lequel sensibilise son film – Moussa Touré se souvient (encore) de l’aparté avec son aîné, le réalisateur Sembène Ousmane. «Tu peux aller où veux dans le monde mais, revient toujours à la maison, en famille», lui avait conseillé Sembène après un tournage de Camp de Thiaroye.
Pour Moussa Touré, ses films – surtout La pirogue – sont le regard qu’il porte sur les sociétés, «surtout étant père de famille», et les réflexions profondes qu’il a tirées des films de Sembène Ousmane.
La pirogue, film dédié à la mémoire de 5.000 aventuriers qui ont péri en mer sur 30.000 [de l’an 2000 à 2005] est une réalisation qui ajoute et édifie sur le débat [d’actualité] sur l’immigration clandestine et les pertes en vie humaines dans des embarcations de fortune vers un Eldorado.
«L’Europe, ce n’est pas l’Eldorado», répond à son dépend un des passagers (sur 30) dans le Goor Fitt – Qui n’a peur de rien, la pirogue dans laquelle Moussa Touré embarque le spectateur. Par les gros plans qu’il fait, car voyant en grand l’Homme, le réalisateur plonge tout spectateur dans la tempête du voyage.
La météo sera un redoutable ennemi. «On ne voit plus l’horizon. On ne vois plus l’argent du rêve, l’argent du bonheur», se désole Lansana, la bonne humeur noyée dans le chagrin.
Ne connaissant ni le fleuve, l’océan ni l’Espagne – leur destination commune – les passagers du Goor Fitt fuient, dans un monologue intérieur qui explique leur volonté de partir, la précarité dans leur pays : «Là où la vie est difficile».
Comme le chant qu’entonne le jeune Abou [qui espérait rejoindre en Espagne un groupe de musiciens], frère de Baye Laye – l’ami de Kaba, «les retrouvailles seront difficiles…» Rêve impossible de Kaba [capitaine en second que la tempête emportera] d’évoluer dans un club de football en Angleterre et revenir «construire au pays des étages». Tous n’auront la chance de revivre dans le folklore d’une scène animée au son de Mbalax, les combats de lutte populaires au Sénégal comme celui a opposé Thiopet et Zazou devant la caméra de Moussa Touré.
Suivant le regard et l’ambition de ces aventuriers de se jeter dans l’inconnu, Moussa Touré explique : «Nous, Dakarois, sommes les gens de l’horizon. On est beaucoup fébrile. Nous sommes nés dans l’horizon».
Pour son film qui a coûté le milliard, qui sorti en 2012 et qui interpelle non seulement l’Afrique mais aussi l’Europe parce qu’il est dramatique, Moussa Touré n’a pas bénéficié de la collaboration des autorités espagnoles. C’est en cela, argumente-t-il, que les acteurs qui forment l’équipe de la Croix rouge espagnole et qui sauvent la vie à quatre (4) rescapés du Goor Fitt, sont en réalité des Libanais.
Le regard du réalisateur, pathétique, est de ramener les survivants au point de départ, en famille.
Palmarès Clap Ivoire 2013
Grand Prix Uemoa Kodjo Ebouclé du meilleur film : TAO-TAO ! de Adama Salé (Burkina Faso)
1er Prix Uemoa du film documentaire, «Echo» de Diemé Lamine (Sénégal)
1er Prix Uemoa du film de fiction, «3 Boys, one house» de Wilson Adjité (Togo)
Prix Canal + de la meilleure interprétation féminine «Tao-Tao», de Salé Adama (Burkina Faso)
Prix Canal + de la meilleure interprétation masculine «Doudedji», de Hessou Sena Evelyne (Benin)
Prix CANAL + du meilleur son «Echo» de Diemé Lamine
Prix canal + de la meilleure photographie Toungouma, divination à travers la pierre et la terre de Babaké Moumouni (Niger)
Prix Canal + du meilleur scénario «Black Street» de Mansary Lansana (Libéria)
Prix de l’intégration africaine «Kola, la noix aux mille vertus» de Coulibaly Seydou (Côte d' Ivoire)
2ème Prix Onac-ci du film documentaire «The fortune of the palm tree» de Kaba Kadiatu (Libéria)
2ème Prix Onac-ci du film de fiction «Nandy, l'orpheline» de Doumbia Aminata (Mali)
Koné Saydoo