A peine deux mois après sa libération et au détour de quelques meetings enflammés, dont les discours sont particulièrement violents et vindicatifs contre le pouvoir en place, Pascal Affi N’Guessan a presque déjà pris ses marques au sein du Front populaire ivoirien. Mieux – et le constat n’en finit pas de s’imposer au fil des jours – l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo ne cache plus sa volonté de réduire son mentor à l’état de vestige. Certes, dans ses discours subsistent encore quelques évocations nostalgiques de l’ère Gbagbo, dont il annonce partout, comme s’il en détenait les clés, la libération prochaine. Mais nul n’est dupe, Affi N’Guessan, du moins dans sa tête, s’est déjà construit un destin national, loin, très loin des lamentations parodiques qu’il affiche lors de ses sorties. On a même envie de croire qu’il prie chaque nuit, seul entre les quatre murs de sa chambre, pour que le pensionnaire de la prison de Scheveningen y reste encore quelques bonnes années. Le temps pour lui, Affi, de poser ses véritables premiers pas de successeur putatif du père de la refondation, en se présentant à l’élection présidentielle de 2015, au nom du FPI. Et, apparemment, dans ce rêve aux senteurs de parricide, l’enfant du Moronou semble avoir la bénédiction de son parti, le FPI. En tout cas, si on en croit la véritable effervescence autour de lui ces derniers temps et dont les relais dans la presse bleue se font bruyamment l’écho. Chez les refondateurs, a-t-on déjà compris que les chances de voir Gbagbo sortir de prison sont presque nulles ? C’est quasi certain. Alors, Adieu Gbagbo ! Vive Affi ? Le plan B du FPI est-il en marche ? Tout porte à le croire.
Car, le FPI qui a refusé de prendre part à toutes les élections sait pertinemment qu’il ne peut pas se permettre de rater le rendez-vous de 2015, s’il veut exister en tant force politique qui compte sur l’échiquier national. C’est la raison pour laquelle tout est fait aujourd’hui de façon subtile – il faut tout de même ménager les susceptibilités de quelques irréductibles de Laurent Gbagbo – pour donner une carrure de présidentiable à l’ex-maire de Bongouanou. Au cours des rencontres avec les populations, la machine FPI s’évertue à utiliser toutes techniques de la propagande politique pour faire accepter l’image de celui qu’il a désormais choisi pour défendre les intérêts du FPI. La magie, à ce niveau, commence à prendre. De plus en plus au cours des meetings, les populations ne le cachent plus. Pour elles, le digne successeur de Laurent Gbagbo, c’est Pascal Affi N’Guessan. « Affi, tu seras président de la République », a lancé Nanan Kacou Koua Noël, chef du village de Kouakro, dans le département de M’Batto. Cette phrase prononcée, au cours d’un meeting vendredi dernier à M’Batto, a barré la manchette du porte-voix officiel du FPI, « Notre Voie ». Elle n’est donc pas anodine. Elle résume à elle seule le nouveau virage qu’a décidé de faire le parti à la rose. Le comité central du FPI ne croit plus à une candidature de Laurent Gbagbo en 2015. Le chef du village de Kouakro a précisé sa pensée que d’ailleurs partagent aujourd’hui beaucoup de partisans de l’ancien parti au pouvoir en ces termes : « Quand je l’ai vu, j’ai versé des larmes. Affi N’Guessan est notre frère, notre fils, notre papa. Il n’a pas commis d’adultère ; il n’a pas volé. A cause de la politique, à cause du pouvoir, on l’a pris et on l’a jeté en prison. Mais comme le dit l’adage : ‘’lorsque tout le monde est contre toi et que Dieu est avec toi, tu n’as rien à craindre’’. Avant d’être intronisé chef, on te met d’abord en quarantaine. Une façon de te préparer. J’ai moi-même fait 45 jours de préparation. Affi, tu seras président de Côte d’Ivoire». Une manière de dire que l’heure est venue pour l’ex-chef du gouvernement de Laurent Gbagbo de prendre le pouvoir. Du reste, le concerné lui-même ne crache pas dans une soupe aussi providentielle, lui lançait à ce même meeting : « je suis sorti de prison pour aller prendre le pouvoir en 2015 ». Mais cette prophétie soumet le concerné et la direction actuelle du FPI à une grosse équation. Comment le dire de façon formelle et officielle aux nombreux militants et sympathisants du FPI qui portent encore dans leur c?ur l’ancien président de la République ? La stratégie toute trouvée ne parait pas aussi simple. Car les partisans d’Affi N’Guessan entendent jouer sur deux tableaux à la fois. En même temps qu’il faut donner espoir aux nostalgiques de l’ordre ancien en brandissant un éventuel retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, en même temps il faut leur montrer qu’il y a une solution de rechange en la personne de Pascal Affi N’Guessan. Laurent Gbagbo a fait la prison, il est devenu par la suite président de la République. Affi N’Guessan a fait la prison, pourquoi ne deviendrait-il pas président ?
Jean-Claude Coulibaly
Car, le FPI qui a refusé de prendre part à toutes les élections sait pertinemment qu’il ne peut pas se permettre de rater le rendez-vous de 2015, s’il veut exister en tant force politique qui compte sur l’échiquier national. C’est la raison pour laquelle tout est fait aujourd’hui de façon subtile – il faut tout de même ménager les susceptibilités de quelques irréductibles de Laurent Gbagbo – pour donner une carrure de présidentiable à l’ex-maire de Bongouanou. Au cours des rencontres avec les populations, la machine FPI s’évertue à utiliser toutes techniques de la propagande politique pour faire accepter l’image de celui qu’il a désormais choisi pour défendre les intérêts du FPI. La magie, à ce niveau, commence à prendre. De plus en plus au cours des meetings, les populations ne le cachent plus. Pour elles, le digne successeur de Laurent Gbagbo, c’est Pascal Affi N’Guessan. « Affi, tu seras président de la République », a lancé Nanan Kacou Koua Noël, chef du village de Kouakro, dans le département de M’Batto. Cette phrase prononcée, au cours d’un meeting vendredi dernier à M’Batto, a barré la manchette du porte-voix officiel du FPI, « Notre Voie ». Elle n’est donc pas anodine. Elle résume à elle seule le nouveau virage qu’a décidé de faire le parti à la rose. Le comité central du FPI ne croit plus à une candidature de Laurent Gbagbo en 2015. Le chef du village de Kouakro a précisé sa pensée que d’ailleurs partagent aujourd’hui beaucoup de partisans de l’ancien parti au pouvoir en ces termes : « Quand je l’ai vu, j’ai versé des larmes. Affi N’Guessan est notre frère, notre fils, notre papa. Il n’a pas commis d’adultère ; il n’a pas volé. A cause de la politique, à cause du pouvoir, on l’a pris et on l’a jeté en prison. Mais comme le dit l’adage : ‘’lorsque tout le monde est contre toi et que Dieu est avec toi, tu n’as rien à craindre’’. Avant d’être intronisé chef, on te met d’abord en quarantaine. Une façon de te préparer. J’ai moi-même fait 45 jours de préparation. Affi, tu seras président de Côte d’Ivoire». Une manière de dire que l’heure est venue pour l’ex-chef du gouvernement de Laurent Gbagbo de prendre le pouvoir. Du reste, le concerné lui-même ne crache pas dans une soupe aussi providentielle, lui lançait à ce même meeting : « je suis sorti de prison pour aller prendre le pouvoir en 2015 ». Mais cette prophétie soumet le concerné et la direction actuelle du FPI à une grosse équation. Comment le dire de façon formelle et officielle aux nombreux militants et sympathisants du FPI qui portent encore dans leur c?ur l’ancien président de la République ? La stratégie toute trouvée ne parait pas aussi simple. Car les partisans d’Affi N’Guessan entendent jouer sur deux tableaux à la fois. En même temps qu’il faut donner espoir aux nostalgiques de l’ordre ancien en brandissant un éventuel retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, en même temps il faut leur montrer qu’il y a une solution de rechange en la personne de Pascal Affi N’Guessan. Laurent Gbagbo a fait la prison, il est devenu par la suite président de la République. Affi N’Guessan a fait la prison, pourquoi ne deviendrait-il pas président ?
Jean-Claude Coulibaly