A la faveur de la rentrée scolaire 2013-2014, M. Coulibaly Gninhoyo, Sous-directeur du Système d’Informatique au ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique, dans cet entretien, il explique l’importance de l’inscription en ligne pour les élèves et leurs parents.
Le Patriote : Qu’est-ce que l’inscription en ligne ?
Coulibaly Gninhoyo : C’est le fait d’utiliser les Technologies de l’information et de la communication (Tic), précisément l’Internet et la téléphonie mobile pour les inscriptions des élèves.
LP : Quels en sont les enjeux ?
C.G : Il y a deux enjeux majeurs. Le premier, c’est la sécurisation des fonds des inscriptions. Par le passé, les inscriptions se faisaient manuellement dans les établissements. Le Lycée Mamie Faitai de Bingerville a été cambriolé récemment par des malfrats qui vraisemblablement étaient à la recherche des fonds d’inscription. Les établissements n’en disposent plus désormais. C’est l’un des avantages de cette inscription en ligne qui se fait via des opérateurs. Et les fonds, de façon numérique, sont déposés sur les comptes de ces opérateurs. Le deuxième enjeu, c’est la fiabilisation du fichier. Beaucoup d’anomalies étaient constatées sur les fichiers. Il y a des éleves qui sont dans le système, mais qui ne sont pas immatriculés. Ils sont donc inconnus du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique.
LP : Quelles sont les raisons de l’absence d’immatriculation de ces élèves ?
C.G : Certains n’ont pas d’extrait de naissance. Le ministère le tolère parce qu’il ne veut pas laisser les enfants en dehors du système. Il s’agit de donner le temps aux parents d’éleves d’établir les extraits de naissance de l’enfant. Malheureusement, nous avons des enfants qui arrivent jusqu’en sixième sans extrait de naissance. Alors que l’une des pièces que nous demandons pour immatriculer l’enfant, c’est l’original de l’extrait de naissance. Plusieurs élèves sont alors pénalisés par manque de ce document. En plus, dans le fichier, nous constatons des doublons sur les matricules. Les doublons peuvent être le fait d’élèves qui ont le même matricule. Cela peut paraître banal mais il y a une explication. Des personnes véreuses essaient d’utiliser pour des ‘‘candidats libres’’, les matricules qui sont valables pour des enfants qui ne sont pas encore en classe d’examen. Etant donné que les ‘‘candidats libres’’ doivent passer le Bepc ou le Bac en dehors du système officiel. Et pour des raisons qui leur sont propres, ils essaient de récupérer les numéros de ces candidats à qui ils voudraient donner le statut de candidats officiels. Il leur est alors attribué des matricules. Et ces matricules d’enfants qui sont dans les classes intermédiaires sont utilisés à leur insu.
LP : Et les conséquences sont nombreuses...
C.G. : Finalement l’on constate de nombreux doublons. Mais dans tous les cas, le matricule appartient toujours à un élève dans le fichier, même s’il est utilisé frauduleusement par d’autres éleves. Nous allons donc y mettre de l’ordre !
LP : Comment le ferez-vous ?
C.G. : Grâce à l’inscription en ligne, même si les élèves peuvent être appelés à changer d’établissement. Après l’inscription, le ministère fait parvenir dans chacun des établissements publics et privés de Côte d’Ivoire, des fichiers dits d’actualisation. Nous demandons à ces établissements de nous donner la situation exacte de chaque élève de l’établissement. Une fois que ces fichiers nous parviennent, ils sont consolidés et nous préparons le fichier qui va servir pour l’inscription en ligne de l’année scolaire qui débute. Cela nous permet alors de baliser certains écarts.
LP : Quelles sont les difficultés rencontrées actuellement par les parents d’élèves ?
C.G : La difficulté pour les parents, au niveau de l’inscription en ligne, c’est que plusieurs élèves n’ont pas encore été actualisés.
LP : Avez-vous quelques statistiques ?
C.G : Nous avons en ligne, environ 1 million 400 élèves actualisés. Il faut en retirer ceux qui sont sortis du système éducatif ivoirien (Ndlr : qui ont eu le Bac). On pourrait donc se retrouver à 1million 300 élèves actualisés. Ceux qui restent, nous les estimons à moins de 5000 éleves sur l’ensemble du territoire national. C’est beaucoup. Les parents sont désemparés. Il faut qu’on leur explique que ce n’est pas la faute du ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique. Il y a une période officielle qui a été ouverte tout au long de l’année pour permettre aux établissements d’actualiser leurs éleves. Et des établissements privés se sont contentés de le faire pour leurs éleves en classe d’examens.
LP : Pourquoi seulement les élèves en classe d’examens ?
C.G : Le ministère a mis en place un verrou qui fait que si l’enfant n’est pas réinscrit en ligne, il ne peut pas être candidat aux examens scolaires. Ces établissements privés ont donc tous fait l’actualisation des élèves en classe d’examen, au moins, à 100%. Mais nous avons beaucoup de déperdition au niveau des éleves en classe de 6ème, 5ème, 4ème, 2nde et 1ère. Sinon, au niveau des classes d’examen, 100% des élèves ont été actualisés. Et cette année, l’unique entrée dans les établissements d’enseignement scolaire pour faire l’inscription en ligne est le matricule. L’enfant qui n’a pas été déclaré au ministère de l’Education nationale en 2012-2013 aura un problème car n’étant pas dans le fichier des élèves actualisés en 2012-2013.
LP : Quelles sont les dispositions à prendre pour ne pas pénaliser les élèves ?
C.G : Le ministère a mobilisé une équipe à l’Epp Ran, au Plateau, pour recevoir chaque jour, tous les éleves qui sont dans cette situation, donc qui ne sont pas actualisés. Une fois que l’élève s’y rend avec les dossiers demandés, il sera actualisé en 48 heures et figurera sur notre plateforme en ligne. Ce qui lui permettra de faire son inscription.
LP : Quels sont les documents à fournir pour l’actualisation ?
CG : Quand l’enfant a un matricule valide, il lui faut simplement le dernier bulletin de l’année scolaire 2012-2013. Il se rend à l’Epp Ran et nos équipes procèdent à l’actualisation. Cette opération est gratuite. Mais il y a une période qui est ouverte tout au long de l’année scolaire pour cela. Pour ceux qui n’ont pas de matricule, il nous faut trois pièces. A savoir : le dernier bulletin, le certificat de fréquentation et l’originale de l’extrait de naissance. L’enfant, avec ces trois pièces, vient faire une demande d’immatriculation et nous analysons. Cependant, nous constatons beaucoup de tentative de fraude sur ces matricules. D’une année à une autre par exemple, beaucoup de nos éleves ‘’renaissent ‘’. Ce, à cause de la limite d’âge qui est un facteur d’exclusion d’entrée dans une université publique. Il revoit alors à la baisse son âge.
LP : Quand cette opération d’actualisation de ces élèves prendra t-elle fin ?
C.G Cette période commence après les inscriptions. Dès que les cours démarrent, l’actualisation commence. Nous traînons un peu souvent les pieds à cause des réaffectations et du changement d’établissement. Nous attendons juste un mois après que les choses se soient stabilisées pour faire partir ces fichiers afin qu’on fasse l’actualisation.
LP : Y a-t-il une date butoir pour l’opération exceptionnelle d’actualisation des élèves ?
C.G : Oui, il y a une date butoir liée à la période de l’inscription en ligne. Dès que le ministère de l’Education nationale arrêtera les inscriptions en ligne, nous ferons aussi la plateforme et l’actualisation 2012 -2013 prendra fin. Les parents doivent prendre toutes les dispositions pour l’actualisation de leurs enfants. Logiquement, ce n’est pas une activité des parents mais celle de l’établissement. Aussi demandons-nous que les établissements nous fassent rapidement le point des élèves qui sont dans ce cas afin que nous procédions à l’actualisation de ces élèves.
LP : Et pourquoi les numéros matricules de certains élèves sont rejetés par la plateforme lors de l’inscription en ligne ?
CG : La raison essentielle, c’est qu’ils n’ont pas été déclarés au ministère de l’Education nationale en 2012-2103. Ils ont certainement fait l’inscription en ligne, mais ils n’ont pas été actualisés.
LP : Quels documents l’élève doit-il avoir pour faire son inscription en ligne ?
CG : Il y a trois documents. Le matricule valide, le code de l’établissement et le niveau de l’élève. Nous invitons les parents à vérifier d’abord la présence de l’enfant dans le fichier avant d’aller faire l’inscription en ligne. Nous avons deux plateformes. La plateforme sur Internet : www. Sigfnet.org et comme toutes les zones ne sont pas couvertes par l’Internet, nous avons prévu une possibilité sur le mobile.
Anzoumana Cissé
Le Patriote : Qu’est-ce que l’inscription en ligne ?
Coulibaly Gninhoyo : C’est le fait d’utiliser les Technologies de l’information et de la communication (Tic), précisément l’Internet et la téléphonie mobile pour les inscriptions des élèves.
LP : Quels en sont les enjeux ?
C.G : Il y a deux enjeux majeurs. Le premier, c’est la sécurisation des fonds des inscriptions. Par le passé, les inscriptions se faisaient manuellement dans les établissements. Le Lycée Mamie Faitai de Bingerville a été cambriolé récemment par des malfrats qui vraisemblablement étaient à la recherche des fonds d’inscription. Les établissements n’en disposent plus désormais. C’est l’un des avantages de cette inscription en ligne qui se fait via des opérateurs. Et les fonds, de façon numérique, sont déposés sur les comptes de ces opérateurs. Le deuxième enjeu, c’est la fiabilisation du fichier. Beaucoup d’anomalies étaient constatées sur les fichiers. Il y a des éleves qui sont dans le système, mais qui ne sont pas immatriculés. Ils sont donc inconnus du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique.
LP : Quelles sont les raisons de l’absence d’immatriculation de ces élèves ?
C.G : Certains n’ont pas d’extrait de naissance. Le ministère le tolère parce qu’il ne veut pas laisser les enfants en dehors du système. Il s’agit de donner le temps aux parents d’éleves d’établir les extraits de naissance de l’enfant. Malheureusement, nous avons des enfants qui arrivent jusqu’en sixième sans extrait de naissance. Alors que l’une des pièces que nous demandons pour immatriculer l’enfant, c’est l’original de l’extrait de naissance. Plusieurs élèves sont alors pénalisés par manque de ce document. En plus, dans le fichier, nous constatons des doublons sur les matricules. Les doublons peuvent être le fait d’élèves qui ont le même matricule. Cela peut paraître banal mais il y a une explication. Des personnes véreuses essaient d’utiliser pour des ‘‘candidats libres’’, les matricules qui sont valables pour des enfants qui ne sont pas encore en classe d’examen. Etant donné que les ‘‘candidats libres’’ doivent passer le Bepc ou le Bac en dehors du système officiel. Et pour des raisons qui leur sont propres, ils essaient de récupérer les numéros de ces candidats à qui ils voudraient donner le statut de candidats officiels. Il leur est alors attribué des matricules. Et ces matricules d’enfants qui sont dans les classes intermédiaires sont utilisés à leur insu.
LP : Et les conséquences sont nombreuses...
C.G. : Finalement l’on constate de nombreux doublons. Mais dans tous les cas, le matricule appartient toujours à un élève dans le fichier, même s’il est utilisé frauduleusement par d’autres éleves. Nous allons donc y mettre de l’ordre !
LP : Comment le ferez-vous ?
C.G. : Grâce à l’inscription en ligne, même si les élèves peuvent être appelés à changer d’établissement. Après l’inscription, le ministère fait parvenir dans chacun des établissements publics et privés de Côte d’Ivoire, des fichiers dits d’actualisation. Nous demandons à ces établissements de nous donner la situation exacte de chaque élève de l’établissement. Une fois que ces fichiers nous parviennent, ils sont consolidés et nous préparons le fichier qui va servir pour l’inscription en ligne de l’année scolaire qui débute. Cela nous permet alors de baliser certains écarts.
LP : Quelles sont les difficultés rencontrées actuellement par les parents d’élèves ?
C.G : La difficulté pour les parents, au niveau de l’inscription en ligne, c’est que plusieurs élèves n’ont pas encore été actualisés.
LP : Avez-vous quelques statistiques ?
C.G : Nous avons en ligne, environ 1 million 400 élèves actualisés. Il faut en retirer ceux qui sont sortis du système éducatif ivoirien (Ndlr : qui ont eu le Bac). On pourrait donc se retrouver à 1million 300 élèves actualisés. Ceux qui restent, nous les estimons à moins de 5000 éleves sur l’ensemble du territoire national. C’est beaucoup. Les parents sont désemparés. Il faut qu’on leur explique que ce n’est pas la faute du ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique. Il y a une période officielle qui a été ouverte tout au long de l’année pour permettre aux établissements d’actualiser leurs éleves. Et des établissements privés se sont contentés de le faire pour leurs éleves en classe d’examens.
LP : Pourquoi seulement les élèves en classe d’examens ?
C.G : Le ministère a mis en place un verrou qui fait que si l’enfant n’est pas réinscrit en ligne, il ne peut pas être candidat aux examens scolaires. Ces établissements privés ont donc tous fait l’actualisation des élèves en classe d’examen, au moins, à 100%. Mais nous avons beaucoup de déperdition au niveau des éleves en classe de 6ème, 5ème, 4ème, 2nde et 1ère. Sinon, au niveau des classes d’examen, 100% des élèves ont été actualisés. Et cette année, l’unique entrée dans les établissements d’enseignement scolaire pour faire l’inscription en ligne est le matricule. L’enfant qui n’a pas été déclaré au ministère de l’Education nationale en 2012-2013 aura un problème car n’étant pas dans le fichier des élèves actualisés en 2012-2013.
LP : Quelles sont les dispositions à prendre pour ne pas pénaliser les élèves ?
C.G : Le ministère a mobilisé une équipe à l’Epp Ran, au Plateau, pour recevoir chaque jour, tous les éleves qui sont dans cette situation, donc qui ne sont pas actualisés. Une fois que l’élève s’y rend avec les dossiers demandés, il sera actualisé en 48 heures et figurera sur notre plateforme en ligne. Ce qui lui permettra de faire son inscription.
LP : Quels sont les documents à fournir pour l’actualisation ?
CG : Quand l’enfant a un matricule valide, il lui faut simplement le dernier bulletin de l’année scolaire 2012-2013. Il se rend à l’Epp Ran et nos équipes procèdent à l’actualisation. Cette opération est gratuite. Mais il y a une période qui est ouverte tout au long de l’année scolaire pour cela. Pour ceux qui n’ont pas de matricule, il nous faut trois pièces. A savoir : le dernier bulletin, le certificat de fréquentation et l’originale de l’extrait de naissance. L’enfant, avec ces trois pièces, vient faire une demande d’immatriculation et nous analysons. Cependant, nous constatons beaucoup de tentative de fraude sur ces matricules. D’une année à une autre par exemple, beaucoup de nos éleves ‘’renaissent ‘’. Ce, à cause de la limite d’âge qui est un facteur d’exclusion d’entrée dans une université publique. Il revoit alors à la baisse son âge.
LP : Quand cette opération d’actualisation de ces élèves prendra t-elle fin ?
C.G Cette période commence après les inscriptions. Dès que les cours démarrent, l’actualisation commence. Nous traînons un peu souvent les pieds à cause des réaffectations et du changement d’établissement. Nous attendons juste un mois après que les choses se soient stabilisées pour faire partir ces fichiers afin qu’on fasse l’actualisation.
LP : Y a-t-il une date butoir pour l’opération exceptionnelle d’actualisation des élèves ?
C.G : Oui, il y a une date butoir liée à la période de l’inscription en ligne. Dès que le ministère de l’Education nationale arrêtera les inscriptions en ligne, nous ferons aussi la plateforme et l’actualisation 2012 -2013 prendra fin. Les parents doivent prendre toutes les dispositions pour l’actualisation de leurs enfants. Logiquement, ce n’est pas une activité des parents mais celle de l’établissement. Aussi demandons-nous que les établissements nous fassent rapidement le point des élèves qui sont dans ce cas afin que nous procédions à l’actualisation de ces élèves.
LP : Et pourquoi les numéros matricules de certains élèves sont rejetés par la plateforme lors de l’inscription en ligne ?
CG : La raison essentielle, c’est qu’ils n’ont pas été déclarés au ministère de l’Education nationale en 2012-2103. Ils ont certainement fait l’inscription en ligne, mais ils n’ont pas été actualisés.
LP : Quels documents l’élève doit-il avoir pour faire son inscription en ligne ?
CG : Il y a trois documents. Le matricule valide, le code de l’établissement et le niveau de l’élève. Nous invitons les parents à vérifier d’abord la présence de l’enfant dans le fichier avant d’aller faire l’inscription en ligne. Nous avons deux plateformes. La plateforme sur Internet : www. Sigfnet.org et comme toutes les zones ne sont pas couvertes par l’Internet, nous avons prévu une possibilité sur le mobile.
Anzoumana Cissé