« Ayez la volonté de faire retrouver à notre agriculture ses lettres de noblesses. » C’est la principale recommandation faite, hier, par Kablan Duncan. Le Premier ministre assistait ainsi à ‘’l’installation officielle des organes de gestion et des cadres de concertation du PNIA’’, le Programme national d’investissement agricole. Cet organe est la cheville ouvrière de la relance du secteur agricole. Un programme évalué à 2002,818 milliard FCFA. Le ministère de l’Agriculture en a récolté plus, du moins en intention de financements, auprès de divers partenaires financiers et techniques. Ce programme touche des domaines variés. Outre l’Agriculture, il s’étend aux Eaux et Forêts et aux Ressources animales et halieutiques. C’est donc à ces trois ministres que s’adressait le chef du gouvernement. «Le PNIA reflète les besoins nationaux », et «l’émergence de la Côte d’voire passe par une agriculture performante », a confié Kablan Duncan. S’adressant aux bailleurs de fonds, il rassure que «le gouvernement entend jouer à fond la carte de la transparence et de la rigueur, à travers la mise en place d’un cadre transparent et efficace de gestion de ce programme, afin d’encourager l’adhésion du secteur privé ». En tout état de cause, ajoute Duncan, l’Etat s’engage à soutenir le PNIA qui, à l’en croire, connaît un début d’exécution. Aussi, à l’organe de gestion qui vient d’être installé, conseille-t-il de «développer des mécanismes fiables et viables », puisque ce plan permet, à terme, l’accès à un emploi stable des jeunes et des femmes, et à la valorisation du tissu agro-industriel. L’organe de gestion et des cadres de concertation est composé de l’ambassadeur de France en Cote d’Ivoire, des ministres Sangafowa Coulibaly, Mathieu Babaud Darret Kobenan Adjoumani, en plus des représentants du secteur privé. En ouverture, Dr Nouhoun Coulibaly, directeur de la planification au ministère de l’Agriculture et secrétaire technique du plan, a fait le point de la mise en œuvre du programme. Il en ressort que plusieurs projets sont en phase d’exécution, et 66% des fonds sont mobilisés, dans certains secteurs. Aussi, révèle-t-il, 87 000 emplois sont déjà créés, sur les deux millions prévus à terme. En tout, « le PANIA connaît un début satisfaisant », soutient Nouhoun Coulibaly, qui demande néanmoins au gouvernement de consentir encore des efforts. De fait, confie-t-il, l’Etat devra consacrer 10% du budget à l’Agriculture, comme l’exigent les normes sous-régionales. Faute de quoi, s’inquiète le directeur de la planification, des initiatives pourraient être bloquées. Là-dessus, le PNIA devra patienter. Kablan Duncan estime que les pouvoirs publics ont d’autres priorités, pour cause de sortie de crise. « Nous sortons d’une crise de plus de 10 ans », se défend le Premier ministre, mais, tempère-t-il, les pouvoirs publics s’activent à se plier aux prescriptions internationales. En attendant, l’Exécutif veut associer à fond, le secteur privé.
G.K
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