Des militants du Front populaire ivoirien (Fpi) ne transigent pas sur la question de la libération de leur mentor, Laurent Gbagbo. Dans le même temps, d’autres font campagne en sourdine pour que l’actuel président du parti lui succède à la candidature à la présidentielle 2015.
L’ex-parti au pouvoir, le Fpi, joue gros. Pour assurer sa survie, des cadres de cette formation politique ambitionnent de présenter un candidat à la présidentielle de 2015. Mais quel homme fort aura assez de poigne pour porter haut l’étendard aux couleurs bleu et rose? Pour répondre à cette question, il faut revivre les derniers évènements que cette formation politique a connus. En effet, le samedi 7 septembre, à son siège provisoire de Cocody-Attoban, le parti a procédé à l’installation de son président statutaire, Pascal Affi N’Guessan. Celui-ci reprend du service, après 26 mois de détention à Bouna. En son absence, Sylvain Miaka Ouretto assurait l’intérim. Avant cette passation des charges, d’autres intérimaires dont Richard Kodjo, à la tête du secrétariat général, ont passé le relais. La normalisation est partielle, selon le parti, parce que le président entrant a reconduit Simone Gbagbo comme deuxième vice-présidente. Or, celle-ci est détenue à Odienné. N’empêche, la direction du Fpi ne peut dire qu’elle ne s’est pas remise en selle. Elle est d’autant plus confortée par les réaménagements en son sein qu’elle est passée à une étape cruciale de sa vie. Ainsi, à peine a-t-il (re)pris les rênes du parti qu’Affi N’guessan est descendu sur le terrain, pour remobiliser les troupes. L’ex-Premier ministre est sur tous les fronts depuis lors, multipliant sorties et déclarations fortes. En tout cas, c’est sans répit qu’il investit les zones présumées favorables ou bastions de son mentor, Laurent Gbagbo. En visite dans l’est du pays, par exemple, il a visité, outre sa ville d’origine Bongouanou, celle de M’Batto, pour ne citer que ces deux cités du pays agni. Mais Affi ne fait que reprendre contact avec ses militants et autres partisans de l’ex-majorité présidentielle (Lmp). Il clame que son parti n’acceptera la réconciliation que si Laurent Gbagbo est libéré. Pourtant, certains de ses admirateurs prédestinent à l’ex-chef du gouvernement un destin présidentiel. A M’Batto, Noël Kacou Koua, chef du village de Kouakro, lui a même affirmé qu’il « sera » président de la République, comme on a pu le lire dans la presse nationale. Or, pour accéder à ce haut poste d’Etat, il faut bien que le prétendant en soit candidat. A suivre la logique, ou l’espoir que nourrit ses supporters, son l’ex-Premier ministre devrait être candidat à la présidentielle de 2015. Voilà qui fait dire qu’ils nourrissent le secret espoir de voir Affi briguer la magistrature suprême. Sinon, pourquoi le soumettraient-ils à « 45 jours de préparation », pour disent-ils, le disposer à être ce futur dirigeant dont ils rêvent ? Une telle aspiration n’est pas surprenante, dans la mesure où ses proches avaient crié au ‘’coup d’Etat‘’ contre lui, lorsque le Fpi devait aller à une convention, en août 2012 ? Les pro-Affi voyaient en la décision du parti de se doter d’une nouvelle hiérarchie, une manœuvre d’éviction de leur favori. L’affaire a fait grand bruit. Ils ont même traité Miaka Ouretto de ‘’putschiste‘’. Aujourd’hui, avec la normalisation dans la hiérarchie ‘’bleue‘’, ils pensent que le destin se précise pour leur candidat. A tel point qu’ils l’encouragent à prendre ses responsabilités, en s’engageant à jouer à fond la carte de l’ambition personnelle. Lui-même serait-il tenté de céder à leur discours ? Une chose est certaine, il fait un aveu qui dissipe le doute sur son ambition. «Je suis sorti de prison, a-t-il clamé à Kouakro, pour aller prendre le pouvoir, en 2015 », toujours selon la presse nationale. Mais dans les faits, peut-il raisonnablement passer outre le « combat pour la libération de Laurent Gbagbo » pour se positionner comme le candidat du Fpi au rendez-vous électoral, dans deux ans ? Le numéro Un ‘’frontiste‘’ apporte un début de réponse à l’interrogation, en disant que la « libération de Laurent Gbagbo est non négociable ». Des militants du Fpi interrogés, eux, vont plus loin…
Bidi Ignace
L’ex-parti au pouvoir, le Fpi, joue gros. Pour assurer sa survie, des cadres de cette formation politique ambitionnent de présenter un candidat à la présidentielle de 2015. Mais quel homme fort aura assez de poigne pour porter haut l’étendard aux couleurs bleu et rose? Pour répondre à cette question, il faut revivre les derniers évènements que cette formation politique a connus. En effet, le samedi 7 septembre, à son siège provisoire de Cocody-Attoban, le parti a procédé à l’installation de son président statutaire, Pascal Affi N’Guessan. Celui-ci reprend du service, après 26 mois de détention à Bouna. En son absence, Sylvain Miaka Ouretto assurait l’intérim. Avant cette passation des charges, d’autres intérimaires dont Richard Kodjo, à la tête du secrétariat général, ont passé le relais. La normalisation est partielle, selon le parti, parce que le président entrant a reconduit Simone Gbagbo comme deuxième vice-présidente. Or, celle-ci est détenue à Odienné. N’empêche, la direction du Fpi ne peut dire qu’elle ne s’est pas remise en selle. Elle est d’autant plus confortée par les réaménagements en son sein qu’elle est passée à une étape cruciale de sa vie. Ainsi, à peine a-t-il (re)pris les rênes du parti qu’Affi N’guessan est descendu sur le terrain, pour remobiliser les troupes. L’ex-Premier ministre est sur tous les fronts depuis lors, multipliant sorties et déclarations fortes. En tout cas, c’est sans répit qu’il investit les zones présumées favorables ou bastions de son mentor, Laurent Gbagbo. En visite dans l’est du pays, par exemple, il a visité, outre sa ville d’origine Bongouanou, celle de M’Batto, pour ne citer que ces deux cités du pays agni. Mais Affi ne fait que reprendre contact avec ses militants et autres partisans de l’ex-majorité présidentielle (Lmp). Il clame que son parti n’acceptera la réconciliation que si Laurent Gbagbo est libéré. Pourtant, certains de ses admirateurs prédestinent à l’ex-chef du gouvernement un destin présidentiel. A M’Batto, Noël Kacou Koua, chef du village de Kouakro, lui a même affirmé qu’il « sera » président de la République, comme on a pu le lire dans la presse nationale. Or, pour accéder à ce haut poste d’Etat, il faut bien que le prétendant en soit candidat. A suivre la logique, ou l’espoir que nourrit ses supporters, son l’ex-Premier ministre devrait être candidat à la présidentielle de 2015. Voilà qui fait dire qu’ils nourrissent le secret espoir de voir Affi briguer la magistrature suprême. Sinon, pourquoi le soumettraient-ils à « 45 jours de préparation », pour disent-ils, le disposer à être ce futur dirigeant dont ils rêvent ? Une telle aspiration n’est pas surprenante, dans la mesure où ses proches avaient crié au ‘’coup d’Etat‘’ contre lui, lorsque le Fpi devait aller à une convention, en août 2012 ? Les pro-Affi voyaient en la décision du parti de se doter d’une nouvelle hiérarchie, une manœuvre d’éviction de leur favori. L’affaire a fait grand bruit. Ils ont même traité Miaka Ouretto de ‘’putschiste‘’. Aujourd’hui, avec la normalisation dans la hiérarchie ‘’bleue‘’, ils pensent que le destin se précise pour leur candidat. A tel point qu’ils l’encouragent à prendre ses responsabilités, en s’engageant à jouer à fond la carte de l’ambition personnelle. Lui-même serait-il tenté de céder à leur discours ? Une chose est certaine, il fait un aveu qui dissipe le doute sur son ambition. «Je suis sorti de prison, a-t-il clamé à Kouakro, pour aller prendre le pouvoir, en 2015 », toujours selon la presse nationale. Mais dans les faits, peut-il raisonnablement passer outre le « combat pour la libération de Laurent Gbagbo » pour se positionner comme le candidat du Fpi au rendez-vous électoral, dans deux ans ? Le numéro Un ‘’frontiste‘’ apporte un début de réponse à l’interrogation, en disant que la « libération de Laurent Gbagbo est non négociable ». Des militants du Fpi interrogés, eux, vont plus loin…
Bidi Ignace