Le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation était ce week-end l’invité du site ‘‘Abidjan.net’’. L’ex-Premier ministre s’est pour la première fois étalé sur la vie politique nationale et apporté ses critiques sur la gestion de son parti par le président Henri Konan Bédié. Quelques extraits.
‘‘…Je voudrais la Côte-d’Ivoire plus démocratique, en commençant par le PDCI, le parti qui a vocation à donner l’exemple. Un droit d’aînesse engage à des devoirs. Nous avons un rôle à jouer : rêvons utile pour notre pays. Je voudrais le PDCI plus conquérant parce qu’il ne peut pas se cantonner au rôle de « parti godillot », à la remorque de ceux qui l’on rejoint au moment où il donnait des signes d’essoufflement. Nous devons endosser la dette des générations. Aujourd’hui dans notre pays, les poches de pauvreté sont bien trop nombreuses. Des chefs de famille doivent confronter la honte de ne pouvoir subvenir au besoin de leurs enfants, il faut les aider à reconquérir leur dignité. Les frustrations du quotidien peuvent constituer un ferment toxique, la honte et l’humiliation aussi. Un parti politique se doit d’apporter une compétence économique et sociale. L’urgence est d’adresser en priorité ces questions. Qu’est-ce que le PDCI propose aux ivoiriens en matière de politique d’aide sociale ? Souvenons-nous que nous étions le parti du social hardi. Nous ne pouvons pas nous rendre complice de casse sociale. Payons vis-à-vis de nos cadets la dette des générations. Depuis l’appel d’Houphouët-Boigny nous invitant en 1956 au Stade Géo André à ne pas nous battre « au chevet d’une mère malade », tous les cadres de ce pays ont contribué à la vie du PDCI au moins jusqu’en 1990. Nous avons droit d’inventaire. Je suis PDCI par culture politique, ce qui signifie que je porte une dévotion à notre mère-patrie. La vocation du PDCI est de défier les fatalités contingentes et non pas de renoncer. En Argentine, quelqu’un affirmait : « tout le monde a été, est ou sera péroniste ». Laissez-moi dire qu’en Côte-d’Ivoire : tout le monde a été, est ou sera houphouétiste. Je me méfie des étiquettes qui peuvent-être trompeuses, je suis plus préoccupé du contenu. Quel projet allons-nous élaborer, susceptible d’enrichir la case que nous a laissé le Père-fondateur? Avec son sens de la gestion des contradictions il se disait « bourgeois progressiste » considérant devoir léguer davantage que ce qu’il a reçu de ses devanciers aux générations qui suivent. Que laisserons-nous à ceux qui vont conserver notre legs ? Offrons-leur d’ores et déjà la possibilité de bâtir avec nous sur la parcelle commune en étant responsables, en étant aux responsabilités.
Président de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation, j’ai fait mon tour de Côte-d’Ivoire. J’ai écouté avec compassion, battre le cœur de la Côte-d’Ivoire blessée. Je ne me la laisserais pas conter par tous ceux qui croient pouvoir parler en notre nom. Parler à notre place. Ma tournée de ses terroirs m’a révélé une Côte-d’Ivoire meurtrie, une Côte-d’Ivoire en suturation, une Côte-d’Ivoire en demande de restauration parce ce que son Histoire n’est pas close. Au contraire, elle continue.
Charles Konan BANNY
21 Septembre 2013
lhebdoivoirien@yahoo.fr
Propos repris par Sei Brice
‘‘…Je voudrais la Côte-d’Ivoire plus démocratique, en commençant par le PDCI, le parti qui a vocation à donner l’exemple. Un droit d’aînesse engage à des devoirs. Nous avons un rôle à jouer : rêvons utile pour notre pays. Je voudrais le PDCI plus conquérant parce qu’il ne peut pas se cantonner au rôle de « parti godillot », à la remorque de ceux qui l’on rejoint au moment où il donnait des signes d’essoufflement. Nous devons endosser la dette des générations. Aujourd’hui dans notre pays, les poches de pauvreté sont bien trop nombreuses. Des chefs de famille doivent confronter la honte de ne pouvoir subvenir au besoin de leurs enfants, il faut les aider à reconquérir leur dignité. Les frustrations du quotidien peuvent constituer un ferment toxique, la honte et l’humiliation aussi. Un parti politique se doit d’apporter une compétence économique et sociale. L’urgence est d’adresser en priorité ces questions. Qu’est-ce que le PDCI propose aux ivoiriens en matière de politique d’aide sociale ? Souvenons-nous que nous étions le parti du social hardi. Nous ne pouvons pas nous rendre complice de casse sociale. Payons vis-à-vis de nos cadets la dette des générations. Depuis l’appel d’Houphouët-Boigny nous invitant en 1956 au Stade Géo André à ne pas nous battre « au chevet d’une mère malade », tous les cadres de ce pays ont contribué à la vie du PDCI au moins jusqu’en 1990. Nous avons droit d’inventaire. Je suis PDCI par culture politique, ce qui signifie que je porte une dévotion à notre mère-patrie. La vocation du PDCI est de défier les fatalités contingentes et non pas de renoncer. En Argentine, quelqu’un affirmait : « tout le monde a été, est ou sera péroniste ». Laissez-moi dire qu’en Côte-d’Ivoire : tout le monde a été, est ou sera houphouétiste. Je me méfie des étiquettes qui peuvent-être trompeuses, je suis plus préoccupé du contenu. Quel projet allons-nous élaborer, susceptible d’enrichir la case que nous a laissé le Père-fondateur? Avec son sens de la gestion des contradictions il se disait « bourgeois progressiste » considérant devoir léguer davantage que ce qu’il a reçu de ses devanciers aux générations qui suivent. Que laisserons-nous à ceux qui vont conserver notre legs ? Offrons-leur d’ores et déjà la possibilité de bâtir avec nous sur la parcelle commune en étant responsables, en étant aux responsabilités.
Président de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation, j’ai fait mon tour de Côte-d’Ivoire. J’ai écouté avec compassion, battre le cœur de la Côte-d’Ivoire blessée. Je ne me la laisserais pas conter par tous ceux qui croient pouvoir parler en notre nom. Parler à notre place. Ma tournée de ses terroirs m’a révélé une Côte-d’Ivoire meurtrie, une Côte-d’Ivoire en suturation, une Côte-d’Ivoire en demande de restauration parce ce que son Histoire n’est pas close. Au contraire, elle continue.
Charles Konan BANNY
21 Septembre 2013
lhebdoivoirien@yahoo.fr
Propos repris par Sei Brice