C’est tout un défi que lance Mamadou Koulibaly à ses détracteurs. «Je pense que la meilleure façon de leur répondre, propose-t-il, c’est qu’ils puissent organiser une grande conférence publique, où eux sont d’un côté et moi de l’autre». Un face-à-face pour quoi faire ? Le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) répond : «Et puis, on fait comme dans la Grèce antique, au procès de Socrate: ils m’accusent et je me défends, parce que répondre en leur absence, c’est rentrer dans leur jeu». En effet, dans l’interview qu’il a accordée dimanche au site internet Notre AfriK, l’ancien numéro Trois du Fpi, a cru bon de vider un contentieux avec ses anciens camarades. Eux qui voient en lui «un traître» ou «un vendu», parce qu’il a démissionné de son poste et créé sa formation politique, le 14 juillet 2011. Ainsi, la tribune que Koulibaly leur propose sera le lieu de «savoir qui a fait quoi ? Qui a gagné ? Qui a perdu ? Qui a dit ? Qui n’a pas dit ?». La balle est dans le camp de ceux à qui il la destine… En attendant qu’ils la saisissent au bond, l’ancien président de l’Assemblée nationale dit avoir «déjà » répondu à ces questions. Et qu’à présent, il a une autre «priorité». «Aujourd’hui, affirme-t-il, mon souci, c’est comment faire pour que l’Afrique aille de l’avant.» Mais toujours intéressé par les questions du passé, il regrette la défaite de l’ex-majorité présidentielle (Lmp) pro-Gbagbo. «Oh, on a négligé des choses importantes. On s’est focalisé sur des choses peu importantes», se plaint-il, avant de citer les raisons de cette défaite. «Je pense qu’on aurait dû faire un meilleur recensement électoral. On aurait dû ne jamais accepter la Sagem comme opérateur de l’identification et de l’enregistrement des électeurs. On aurait dû ne jamais accepter une commission électorale avec les forces armées des Forces nouvelles en son sein. On n’aurait jamais dû accepter d’aller aux élections sans désarmement préalable des rebelles. Je pense qu’on aurait dû être plus solidaires entre nous-mêmes et ne pas ouvrir de guerres internes de succession à Laurent Gbagbo qui était notre candidat», énumère-t-il en substance.
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