Réconcilier les Ivoiriens est la mission principale de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR). Il est clair qu’en décidant de sa mise sur pied, les gouvernants l’avaient pensé comme une structure susceptible d’être à équidistance des chapelles politiques, vu le caractère spécifique de la mission assignée à l’Institution ainsi qu’à son président. Pour rester crédible, cette Institution et les personnalités qui l’incarnaient devaient en principe être au dessus de la mêlée. Les responsables de l’organisation ne devaient donc aucunement prendre position dans le débat politique. Et on l’a vu, lorsqu’il avait été proposé au départ pour diriger la CDVR, certaines voix s’étaient élevées contre le choix de la personne de Charles Konan Banny à ce poste. Finalement, la direction de la CDVR lui a été confiée pour avoir été un Premier ministre qui s’est efforcé de conduire la Côte d’Ivoire sur la « route de la paix », en son temps. Et au regard de sa position au plan politique, on lui a enjoint des religieux Cheick Boikary Fofana et Mgr Ahouanan Siméon. Avec eux, un garant de la tradition, le roi des N’Zima Kôtôkô de Grand-Bassam. Et Charles Konan Banny en sa qualité de président de la CDVR s’était jusqu’ici, toujours abstenu de prendre position dans le débat politique national. Parce que sachant en toute connaissance de cause que la fonction qu’il occupe, l’astreint à un droit de réserve. Mais depuis une semaine, pratiquement, Charles Konan Banny a décidé de s’affranchir de ce droit et de plonger les deux pieds dans le marigot politique ivoirien. Une première déclaration a été faite dans ce sens devant les membres du Réseau ivoirien des femmes pour la réconciliation. A l’occasion, l’ex-Premier ministre n’a pas manqué de dévoiler ses ambitions présidentielles. Le week-end dernier, il a été on ne peut plus clair sur sa position. Charles Konan Banny s’est présenté comme la seule alternative capable de sauver la Côte d’Ivoire. Tout en rappelant en des mots voilés qu’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le président Alassane Ouattara, issu du Rassemblement des républicains (RDR), ont échoué. Après une telle déclaration, Charles Konan Banny, mérite-t-il encore d’être à la tête de cette institution qui a pour mission de réconcilier tous les Ivoiriens sans exclusive ?
Rien n’est moins sûr, c’est pourquoi à quelques jours de la fin de son mandat, l’ex-Premier ministre, s’il a un minimum d’honnêteté doit démissionner de la CDVR. Car, on ne peut être à la fois juge et partie.
COULIBALY Zoumana
Rien n’est moins sûr, c’est pourquoi à quelques jours de la fin de son mandat, l’ex-Premier ministre, s’il a un minimum d’honnêteté doit démissionner de la CDVR. Car, on ne peut être à la fois juge et partie.
COULIBALY Zoumana