Les cent quatre-vingt-douze détenus de la Maison d’arrêt et de correction d’Aboisso (Maca) attendent avec impatience l’application effective de la grâce présidentielle accordée à près de 3000 détenus sur toute l’étendue du territoire. De sources proches de la prison, l’heure n’est pas encore à la libération des probables bénéficiaires de la grâce. « Pour l’heure, on n’a pas encore reçu d’instructions. On attend les textes qui vont définir les différentes catégories de détenus qui ont droit à cette grâce. Actuellement, c’est le train-train quotidien », a indiqué notre interlocuteur, sous le sceau de l’anonymat. Un tour aux abords de la prison civile située au quartier Commerce, en plein centre ville, nous a permis de constater le calme plat qui règne en son sein. Cependant, quelques détenus en fin de peine, rencontrés hors de la prison, ne cachent pas leur joie d’humer à nouveau l’air de la liberté. « Je suis en fin de peine, donc j’ai souvent droit à quelques heures de sortie par jour pour accomplir des corvées. Quand j’ai appris que le Président vient de prendre un décret accordant la grâce à plus de 3000 détenus de la part d’un visiteur, j’ai sauté de joie. Ici c’est un autre monde, et sachez qu’il y a beaucoup d’innocents en prison ou des personnes qui sont ici à cause d’une simple bagarre, un petit malentendu. On ne sait pas exactement quand l’application de la grâce sera effective. Nous sommes donc impatients », s’est-il confié à nous.
Camara Madjer à Aboisso
Camara Madjer à Aboisso