Etre star du show-biz représente-t-il une cuirasse suffisamment solide pour être un intouchable? Elle peut paraître un peu banale, mais l’interrogation est à prendre au sérieux. Surtout dans un pays comme la Côte d’Ivoire où, à longueur de discours, les autorités affirment vouloir faire de la lutte contre l’impunité le fer de lance de l’émergence d’un Etat de droit. Même si on ne saurait mettre en doute la bonne volonté des hommes et femmes en charge de la sécurité et de la justice en Côte d’Ivoire, mais leur attitude étonnamment tolérantes dans certaines affaires donnent quand même à réfléchir. En effet, il y a quelques jours, l’on apprenait par le biais d’un site que la BEGC (La brigade des enquêtes générales et criminelle), ex-Police Judiciaire (PJ), après une descente musclée la semaine dernière dans un fumoir sous le pont Félix Houphouët- Boigny, aurait mis aux arrêts une dizaine d’individus présentés comme des dealers de drogue. Et curieusement, Petit Denis, l’un des artistes zouglou les plus adulés de sa génération, (re)connu comme un drogué aurait été épargné quoique présent sur les lieux. Interrogé par le confrère sur les raisons d’une telle clémence vis-à-vis de l’artistes, la réponse de l’un des policiers est plutôt déconcertante : « Affaire de Petit Denis, nous ne pouvons plus rien. Quand nous le prenons sur les lieux, nous sommes interpellés par nos hiérarchies qui ordonnent sa libération. Si nous partons avec lui actuellement, il sera de retour avant le coucher du soleil. De toute façon, c’est un grand artiste qui a des relations au haut niveau. Ceux que nous avons pris ce jour sont des livreurs de drogues aux gens comme Petit Denis à Abidjan. Nous savons qui nous arrêtons. » Un aveu d’impuissance qui se passe de commentaires. Le cas Petit Denis entretient de fortes similitudes avec celui d’un autre : Arafat Dj. Ce jeune artiste par ailleurs, l’une des figures de proue du mouvement coupé- décalé doit sa popularité au moins en partie à ses nombreuses frasques. Injuriant ses collègues artistes, tabassant et violentant qui il veut, causant des accidents de la circulation sans être inquiété etc, le fils né de l’union entre Houon Pierre et Tina Glamour n’a eu de cesse de clamer à qui veut l’entendre ses connexions dans les hautes sphères de décision du pays. Lesquelles connexions lui donnent autant de zèle. Tout porte à croire que Petit Denis et Arafat Dj, considérés respectivement comme l’enfant terrible du zouglou et le meilleur en matière de coupé-décalé réussissent à passer entre les mailles de la police parce qu’ils bénéficient de la protection de quelques gourous dans l’appareil judiciaire. Comme quoi, au pays d’Houphouët-Boigny, lorsqu’on a des relations, on peut se permettre certaines frasques.
F.K.
F.K.