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Politique Publié le vendredi 27 septembre 2013 | Le Patriote

Politique : An 19 du Rassemblement des Républicains

Au commencement était Djéni Kobina. Un homme épris de justice et de liberté. Celui qu’on appelle affectueusement le « Fama » voulait d’une Côte d’Ivoire vraiment démocratique, débarrassée des scories de l’obscurantisme et des vieux réflexes du parti unique. Pour le premier secrétaire général du RDR, celui qui pouvait incarner ses valeurs étaient incontestablement le jeune Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, dont il a vu à l’œuvre durant trois ans : le docteur Alassane Ouattara. Cette vision, il tenait à la partager avec ses amis du courant PDCI-Rénovation dont il était le porte-parole. Certains l’ont toute de suite compris et suivi. Henriette Dagri-Diabaté, Amadou Gon Coulibaly, Diakité Coty, Hyacinthe Leroux, Badobré Pierre, Ayié Ayié Alexandre, Amadou Soumahoro, Adama Coulibaly dit « Adama Champion », Fofana Zémogo, Koné Lanzéni, pour ne citer que ceux-là. D’autres, par contre, estimaient que l’ancien directeur de cabinet de plusieurs ministres de la République n’était qu’un illuminé solidaire qui prenait ses lubies pour la réalité. « Djéni Kobina prêche dans le désert », avait ironisé le ministre Laurent Dona Fologo, secrétaire général du PDCI-RDA à l’époque. « Les faucons triomphent rarement des colombes », avait rétorqué l’homme de la rupture. La suite des événements lui a donné raison. Avec la détermination des personnes convaincues d’avoir raison là où tout le monde s’accorde à dire le contraire, le « Fama » est allé en avril 1994, au premier Congrès extraordinaire du PDCI-RDA post-Houphouët, pour tenter une dernière fois de raisonner ses camarades que le parti légué par le père fondateur doit nécessairement faire son aggiornamento. Hués, invectives, menaces et quolibets n’ont en rien ébranlé sa volonté de prendre la parole pour défendre jusqu’au bout ce qu’il pensait être juste pour son parti et la Côte d’Ivoire. Mais, cette parole ne lui a jamais été accordée. Djéni Kobina a perçu cela, non pas comme une humiliation, mais comme la confirmation de ses craintes. Lao Tseu dit : « Quand la crainte ne veille pas, il arrive ce qui était à craindre ». Djéni Kobina et ses amis claquent la porte du PDCI-RDA pour créer un autre parti, le Rassemblement des Républicains. En l’espace de quelques jours seulement, le désert fleurit. Les adhésions se comptent par milliers. Djéni comprend tout de suite qu’il vient de susciter « une force qui va » et qui, comme un fleuve impétueux, sera difficile à arrêter. Ce qui se confirmera, même après sa mort brusque, le 19 octobre 1998.
La machine RDR lancée, il fallait un leader charismatique pour porter l’idéal et les valeurs qu’elle défend jusqu’à la victoire. Le docteur Alassane Ouattara. Toute de suite, l’unique Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny adhère à la vision de Djéni Kobina. Mais le Directeur général adjoint du Fonds monétaire international est astreint au droit de réserve. Il est sollicité pour l’élection présidentielle de 1995. Mais hésite. Car, pour lui, le moment n’est pas encore venu. Finalement, le 31 juillet 1999, après avoir démissionné du FMI, il accepte le 1er août de présider aux destinées du RDR.

Alassane Ouattara et la vision

Au cours d’un grand rassemblement au Palais des Sports, devant de milliers de personnes acquises à sa cause, le docteur Alassane Ouattara, dans un discours fondateur rend hommage à Djéni Kobina et fait le serment de poursuivre le combat jusqu’à l’accomplissement de sa vision de faire de la Côte d’Ivoire un Etat moderne et démocratique. Alassane Ouattara surmonte toutes les humiliations et les coups bas. A l’élection présidentielle de 2000, sa candidature est rejetée et ses militants pourchassés et tués. Il doit s’exiler face à l’hostilité manifeste à son égard du nouveau régime dirigé par Laurent Gbagbo. Mais le petit-fils de l’empereur Sékou Oumar Ouattara sait qu’il n’a pas le droit de décevoir. La lutte a été acharnée et sans merci. Mais il n’a jamais renoncé. Car sa vision de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, est fort que tout. Aujourd’hui, avec tout ce qui se fait à travers la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens honnêtes et sincères envers eux-mêmes, se rendent compte qu’il aurait dû être Président de la République un peu plus tôt. La Côte d’Ivoire serait déjà loin. Demain, à travers les activités commémoratives qu’il s’apprête à menées à la rue Le Pic, le RDR, son parti, qui fait ses 19 ans saura lui rendre un hommage mérité. Lui a porté la vision jusqu’à son accomplissement. Ainsi qu’à Djéni Kobina qui a cru très tôt en ses qualités d’homme d’Etat visionnaire.

Jean-Claude Coulibaly
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