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Politique Publié le samedi 28 septembre 2013 | Partis Politiques

XIIème Congrès du PDCI-RDA/ Kouassi-Akon Yao Nicolas : « Non à l’affaiblissement du PDCI-RDA"

© Partis Politiques Par Atapointe
12e congrès du PDCI: Djédjé Mady annonce officiellement sa candidature à la présidence du parti
Mardi 21 aout 2013. Abidjan. En prélude au congrès d`octobre prochain, Djédjé Mady, Sécrétaire Général du PDCI a annoncé sa cadidature à la tête du parti lors d`une conférence de presse.

Le XIIème congrès du PDCI-RDA qui se tiendra les 3, 4 et 5 octobre prochain est placé sous le thème prometteur suivant : « le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance ». Les travaux préparatoires de ce congrès décisif ont déjà mis en évidence la ferme volonté des militants de base de voir leur Parti présenter un candidat issu de ses rangs au premier tour de l’élection présidentielle de 2015 pour la reconquête du pouvoir d’Etat. Pour atteindre cet objectif légitime ce congrès devra être l’occasion de l’émergence d’un PDCI-RDA nouveau, rassembleur, plus dynamique et plus conquérant, prêt à relever les défis qui se présentent à la Côte d’Ivoire.
Paradoxalement certaines des recommandations majeures soumises le 19 septembre dernier par le comité d’organisation au Bureau Politique qui en a pris acte et qui seront par conséquent transmises au congrès, paraissent nous dévier dangereusement du chemin conduisant à la réalisation effective de l’objectif visé. C’est pourquoi il m’a paru nécessaire et urgent de soumettre à l’attention des congressistes du XIIème congrès, les observations ci-après que la longue liste des intervenants au dernier Bureau Politique et le silence étonnant du président de séance qui est resté sourd à leurs préoccupations n’a pas permis de faire.

Premier paradoxe :

En proposant au congrès d’amender les statuts et règlement intérieur pour permettre au Président Henri Konan Bédié atteint par la limite d’âge de 75 ans, puisqu’il a 79 ans et dirige le Parti depuis près de 20 ans, les adeptes de cette incongruité juridique (la loi est impersonnelle) invitent implicitement le congrès à porter une atteinte grave et suicidaire à l’image et à la notoriété du PDCI-RDA. Tant il est vrai que notre glorieux et grand Parti qui a bâti la Côte d’Ivoire moderne de 1960 à 1999 et qui dans le contexte actuel a vocation à la diriger à nouveau à l’horizon 2015, dans la rigueur morale, la bonne gouvernance et l’excellence, ne peut qu’épouser les réalités du XXIème siècle et prendre ses distances par rapport à certaines pratiques rétrogrades qualifiées ironiquement de tropicales, qui étouffent encore l’éclosion de la démocratie et des valeurs de développement. Il ne fait aucun doute que le PDCI-RDA se disqualifierait pour l’exercice du Pouvoir d’Etat s’il offrait au sortir du XIIème congrès, l’image d’un Parti idolâtre et peu soucieux de l’éthique démocratique, qui enjambe les lois et statuts qui le régissent pour privilégier outrageusement les intérêts occultes d’une personne et son clan.
Il est inacceptable que le PDCI-RDA soit tiré vers le bas et par conséquent impérieux que les congressistes du XIIème congrès y veillent avec beaucoup de vigilance.

Deuxième paradoxe :

Le projet de suppression du Secrétaire Général en tant qu’organe central ainsi que l’éclatement de l’UFPDCI et de la JPDCI en branches urbaine et rurale, constitue certainement un recul incompréhensible. En effet rien ne justifie rationnellement ce projet de modification de ces structures et il faut craindre que s’il venait à prospérer cela ébranlerait ainsi trois grands piliers porteurs de l’édifice PDCI-RDA. D’autant plus qu’il deviendrait ainsi le seul parmi les grands partis à ne pas avoir des structures nationales de femmes et de jeunes.
Le Secrétariat Exécutif dont la création est envisagée en remplacement du Secrétaire Général, n’est que la résurrection miraculeuse du Comité Exécutif créé par le VIIème congrès en 1980 et dissout par l’IXème congrès en 1991 pour rétablir le Secrétaire Général.
Le père fondateur Félix Houphouët Boigny avait à l’époque relevé toutes les tares et les limites du Comité Exécutif dont l’éveil intempestif des ambitions, les excès de toute sorte et l’inefficacité. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est aisé d’anticiper que le Secrétariat Exécutif envisagé ne pourra pas induire un PDCI-RDA nouveau, dynamique et conquérant. Bien au contraire il sera source de désordre et de paralysie.
Le seul amendement souhaitable se situe au niveau de l’élection du Secrétaire Général par le congrès sur proposition du Président élu. Cette disposition pourrait être remplacée par l’élection du Secrétaire Général par le Bureau Politique sur proposition du Président élu comme l’avait adopté le IXème congrès en 1991.
S’agissant de l’éclatement de l’UFPDCI et de la JPDCI en branches urbaine et rurale, il plongerait le Parti dans une discrimination lourde de conséquences et fort préjudiciable à son unité et à sa cohésion. Que gagnerait le Parti à stigmatiser les femmes et les jeunes ruraux généralement défavorisés sur tous les plans, en les privant du brassage avec leurs frères urbains plus évolués et mieux au fait des réalités du monde moderne ? Rien, sinon la semence de germes de conflits de classe psychologiquement dévastateurs pour le PDCI-RDA. Il importe de rappeler à ceux qui l’auraient déjà oublié que le PDCI-RDA est un Parti démocratique de masse créé en 1946 sur initiative du Syndical Agricole Africain dans lequel tous les militants sont frères et égaux sans distinction.
L’UFPDCI et la JPDCI doivent donc demeurer dans leurs structures actuelles qui s’intègrent parfaitement dans les Délégations et les Sections qui couvrent l’ensemble du territoire national. D’autant plus qu’il ne sera pas aisé de façon pratique de découper les Sous-préfectures en zones urbaines et rurales.
Sans faire de procès d’intention à qui que ce soit, le caractère saugrenu des propositions du comité d’organisation sur les points évoqués plus haut amène à se demander si le but inavoué de ces propositions n’est pas tout simplement de promouvoir la désunion au sein du PDCI-RDA pour l’affaiblir et de diviser pour mieux régner. A moins que ce soit les conséquences de velléité de candidature à la Présidence du Parti du Secrétaire General et du Président de la JPDCI. C’est pourquoi j’en appelle instamment à la vigilance des congressistes du XIIème congrès sur ces points qui touchent les intérêts vitaux de notre Parti.

Troisième paradoxe :

Le redimensionnement du congrès sous prétexte qu’il est impossible de réunir 16 000 congressistes normalement prévus en un seul lieu, a conduit le comité d’organisation à envisager d’exclure les deux (2) Délégués par Section qui accompagnent habituellement le Secrétaire Général de Section, soit au total 5 712 congressistes. Compte tenu du fait que les deux Délégués de section sont choisis à raison d’une femme et d’un jeune, il est permis d’affirmer que les femmes et les jeunes sont exclus du congrès. D’autant plus que l’effectif des femmes et des jeunes dans les organes centraux et les Secrétaires Généraux de Section est faible et que le quota de congressistes prévus pour l’UFPDCI et la JPDCI n’est que de dix (10) délégués respectivement. Cette perspective qui ne semble guère émouvoir le comité d’organisation, parait difficilement acceptable et se justifier par l’organisation du pré-congrès éclaté.
Le congrès étant par excellence l’occasion rêvée de tout militant de pouvoir communier avec ses frères des autres régions et s’imprégner des nouvelles orientations de son Parti, il ne fait aucun doute que tous ceux qui en seront privés pour une raison quelconque, se sentiront lésés dans leur droit et développeront un vif sentiment de frustration préjudiciable à la redynamisation souhaitée dans l’élan du PDCI-RDA conquérant.
Que vaudra un congrès en quête de renouveau, de rajeunissement et de renaissance sans les femmes et les jeunes ? Ne serait-il pas plus judicieux de tout mettre en œuvre pour que la participation effective et massive des femmes et des jeunes à cette grande messe du Parti soit assurée pour donner un sens plein au thème du congrès, malgré les difficultés logistiques ? Le comité d’organisation est vivement interpelé sur cette question brûlante qui pourrait être une source supplémentaire d’affaiblissement du Parti.

Quatrième paradoxe :

La réduction brutale de la taille du Bureau Politique d’environ 800 membres actuellement à 210 membres, telle que proposée par le comité d’organisation induirait nécessairement une vive indignation au niveau de nombreux cadres du Parti qui aspirent légitimement à une promotion. D’autant plus que le Grand Conseil en tant que organe central serait supprimé et que le conseil politique demeurerait une pâle cellule de conseillers du Président du Parti. Le prestige des Grands Conseils Régionaux ne pouvant pas égaler celui des organes centraux, il ne fait aucun doute qu’au sortit du XIIème congrès, la frustration et la colère seraient les sentiments les mieux partagés par la majorité des militants à tous les niveaux, notamment les cadres du Parti. Toute chose qui serait de nature à affaiblir le Parti et à le freiner dans son projet de reconquête du Pouvoir d’Etat en 2015.
C’est pourquoi le congrès devrait examiner ces questions sous un autre angle en s’inspirant largement des travaux du IXème congrès. Les organes centraux pourraient ainsi être constitués par :
-Le Congrès
-La Convention Nationale
-Le Président du Parti
-La Secrétaire General
-Le Comité Central = Environ 100 membres.
-Le Bureau Politique = Environ 600 membres, y compris les membres du
Comité Central.
De tels organes centraux complétés par les Grands Conseils Régionaux permettraient certainement une assise crédible à l’objectif poursuivi par le congrès à travers son thème et la volonté des militants de reconquérir le Pouvoir d’Etat en 2015, en atténuant les frustrations.
Toute autre approche qui n’intégrerait pas suffisamment les réalités existantes conduirait inévitablement à l’affaiblissement du PDCI-RDA…
Remarque : Le Conseil Politique qui deviendrait pertinemment « Le Conseil des sages et de médiation » doit demeurer un organe annexe, mais autonome et désormais accessible à tous les militants.
Cinquième paradoxe :
Les propos du Président du Parti au Bureau Politique du 19 Septembre tendant à opposer ceux des militants qui ont tout reçu du Parti et qui s’agitent le plus à ceux qui n’ont rien reçu et qui continuent de le servir dans le silence, ne sont pas de nature à promouvoir la cohésion et le rassemblement des militants à la veille du XIIème congrès. Cette manœuvre de stigmatisation gratuite de certains cadres du Parti ne se justifie guère. Rappelons cet adage africain : « lorsque vous indexez autrui pour un méfait qu’il aurait commis, vous avez trois doigts qui vous accusent ». Tant il est vrai que les effets induits des activités bénéfiques des cadres appelés à de hautes fonctions dans l’Administration Publique, pour leurs compétences spécifiques profitent à la Nation tout entière dont l’ensemble des militants du PDCI-RDA constitue une partie intégrante. Tous ces militants ne pouvant accéder aux postes de responsabilité nationale qui sont en nombre limité, ceux qui ont la chance d’y accéder ne doivent pas s’embarrasser d’un quelconque « complexe de repus » et s’abstenir conséquemment de participer activement aux débats qui conditionnent le progrès du PDCI-RDA et assurent le raffermissement de sa position de Parti de référence sur l’échiquier politique national. Le PDCI-RDA nouveau, dynamique et conquérant doit au contraire inciter ses cadres au débat libre et démocratique sur tous les sujets d’intérêt majeur pour éviter toute tendance à la pensée unique et à l’idolâtrie aveugle, sous peine d’affaiblissement et de nouveaux échecs aux prochaines élections.
Conclusion
Rétrogradé dans l’opposition depuis le coup d’Etat du 24 décembre 1999, le PDCI-RDA aspire légitiment à reconquérir sa place de premier Parti politique de Côte d’Ivoire. Les dernières élections générales (présidentielle, législative, régionale et municipale) ont malheureusement montré que de gros efforts sont encore nécessaires pour y parvenir. Le XIIème congrès prévu pour les 3, 4 et 5 octobre prochain constitue assurément l’occasion propice pour préparer le Parti à la reconquête de sa suprématie perdue aux élections générales qui s’ouvrent en 2015. Mais force de constater que certaines recommandations qui seront soumises à ce congrès l’éloigneraient de l’objectif visé si elles devaient être adoptées en l’Etat, comme l’attestent les paradoxes relevés plus haut qui ne sont pas exhaustifs.
Tout porte à croire que certains esprits malins cherchent plutôt à affaiblir le PDCI-RDA inconsciemment ou à des fins inavouables.
Il est encore temps de rattraper la situation pour donner de meilleures armes d’unité, de cohésion, de rassemblement et de mobilisation sans frontière au Parti pour la reconquête de sa gloire perdu.
Dans ce sens il est souhaitable de reporter le XIIème congrès de quelques semaines pour donner au Bureau Politique le temps d’approfondir les propositions du Comité d’organisation et de permettre au Président du Parti d’apporter des réponses aux préoccupations du Bureau Politique du 19 septembre 2013, notamment celles relatives au dialogue et à la recherche d’un consensus propice au rassemblement de tous les militants pour la victoire aux prochaines batailles électorales.
Les succès futurs tant espérés sont certainement à ce prix…

KOUASSi-AKON Yao Nicolas
Membre du Bureau Politique
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