A la tête d’un mouvement en Europe pour la réunification du PDCI et du RDR, Jean-Fernand Aboley a accepté de se prêter à nos questions. Sans langue de bois, l’homme n’hésite à apostropher KKB ‘’le rigolo’ et dénoncer Charles Konan Banny ‘’le conspirateur’’. Entretien.
M. Aboley, pourquoi vouloir imaginer la réunification du PDCI et du RDR quand il est annoncé par certains cadres de ces deux partis que l’alliance au sein du RHDP n’a pas marché ?
Pour moi, ceux qui avancent que l’alliance politique RHDP a échoué sont de mauvaise foi. Nous nous souvenons que c’est l’alliance RHDP qui a gagné la présidentielle dernière face à Laurent Gbagbo. C’est le report de voix du PDCI qui a apporté la victoire finale au candidat Ouattara. Mais il faut se rendre à l’évidence que le pouvoir en place est un pouvoir RDR. C’est le RDR qui était qualifié pour le second tour. C’est donc le candidat Ouattara qui a été élu sur la base de ses idées d’abord, et du soutien du PDCI ensuite. C’est ceux qui s’attendaient à des postes qui disent que l’alliance a échoué car ils n’ont pas eu ce qu’ils escomptaient. Ils s’imaginaient que le PDCI et le RDR allaient se partager la poire en deux ; mais c’est une mauvaise appréciation de la situation.
Croyez-vous vraiment que cette unification que vous appelez peut fonctionner quand ces deux formations politiques et leurs dirigeants ont des ambitions biens distinctes ?
Cette unification que j’appelle réunification ne peut que marcher, car tout le monde parle au nom de Félix Houphouët-Boigny. Sans vouloir faire la leçon à certains cadres du PDCI, je voudrai leur rappeler que la principale base électorale du président Félix Houphouët-Boigny était l’axe Centre-Nord. Ce dernier a toujours fait le carton plein dans le V baoulé et tout le grand Nord. Pour moi, il est évident que ceux qui parlent du PDCI d’Houphouët, parlent nécessairement du PDCI avec le RDR.
Pourtant, c’est au nom d’un certain nombre de contentieux que le RDR est né avec d’ancien militants et cadres du PDCI. Pensez-vous que ces contentieux aient été vidés pour parler de réunification ?
Il n’y avait pas de différends, mais tout simplement un problème de personnes. Il fût un temps ou le président Henri Konan Bédié, dauphin constitutionnel d’Houphouët, et le président Alassane Ouattara ont eu des différends dans la gestion du pouvoir. Aujourd’hui, ce problème est réglé car ces deux personnalités sont en symbiose parfaite. Et cette paire ne peut-être que gagnante pour la Côte d’Ivoire. Ces deux hommes avec leurs compétences et leurs expériences sont sans doute les plus aptes à diriger ce pays après dix années de haine et de conflits fratricides. Ces deux hommes ont réussi à se parler et à se pardonner, ils ont donc donné l’exemple du dialogue et du pardon que le président Houphouët-Boigny a toujours prôné.
Il est reproché aux partisans de Bédié le fait que leur adhésion à sa personne, est liée à leurs postes. Ils espèrerent que Bédié reste président du PDCI de sorte à ne pas être candidat face à Ouattara, pour conserver leurs positions en cas de réélection de ce dernier.
Effectivement, le président Bédié n’a plus rien à prouver dans la gestion du pouvoir. Quant au président Ouattara, ses débuts sont prometteurs. Je reviens d’Abidjan, et j’ai vu une ville en chantier. Le président Houphouët, avant son décès, a laissé un PDCI uni. Malheureusement après son départ, le RDR est né des entrailles du PDCI-RDA pour des incompréhensions et des questions de leadership. Maintenant que ces difficultés là ont été aplanies au sein du RHDP, il est temps maintenant que le PDCI d’Houphouët-Boigny revienne. Et le président Henri Konan Bédié devrait rester président du parti jusqu’à ce que tous les germes de conflits soient éliminés. Il y’a trop de va-t-en guerre en notre sein. C’est pourquoi, nous au sein de notre mouvement pour la réunification du PDCI et du RDR, allons nous battre pour qu’Henri Konan Bédié soit le président du PDCI-RDA unifié et que le président Alassane Ouattara en soit le candidat.
Comment jugez-vous donc les velléités présidentielles de Djédjé Mady, Kouassi Yao et KKB au PDCI ?
Je considère cela comme de la rigolade. Comment KKB peut-il prétendre pouvoir diriger le PDCI quand il n’est même pas capable de remplir une salle de deux cent places à Londres où je l’ai reçu en meeting. En tant qu’organisateur de tous ses meetings, cet homme n’a pas été capable de mobiliser trente personnes. Disons-nous la vérité, KKB est l’un de ceux qui sont responsables de l’échec du PDCI au premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Pendant que Blé Goudé et Yayoro étaient en train de mobiliser leurs troupes, KKB était en villégiature en Europe. Et, il faut qu’il arrête son discours qui surfe sur un nationalisme se nourrissant de la peur de l’étranger.
Mais KKB a-t-il tort quand il dit que Bédié est disqualifié pour la direction du PDCI en raison de son âge?
Depuis que le havre de paix qu’était la Côte d’Ivoire a connu les armes et la récente tragédie, rien n’est normal dans ce pays. Même ces dernières élections qui donnent un semblant de normalisation de la situation ne nous mettent pas à l’abri de quelques aventuriers. Pour ma part, Henri Konan Bédié est à l’heure actuelle, la seule personne capable d’empêcher le parti de voler en éclat. Les loups sont là, tapis dans l’ombre pour émietter le PDCI.
Qu’est ce qui vous faire dire cela ?
Je me souviens en 1999, quelques temps avant le coup d’Etat du général Robert Guéï, lorsque le ministre Paul Akoto Yao arrive à Dimbokro sous la houlette de feu Amon Léon Ernest. Ce dernier était venu se mettre à table et dénoncer ce qui se préparait déjà contre le président Bédié au sein du PDCI. Car il lui était reproché d’avoir abandonné les cadres PDCI de Yamoussoukro. De quoi s’agit-il vraiment ? Une conspiration se préparait à Yamoussoukro, et la famille Banny a été citée entre certains caciques du parti. Ces derniers voulaient faire déchoir Bédié de la présidence du PDCI-RDA parce qu’ils estimaient ne pas être pris en compte par le président Bédié dans la gestion du pouvoir.
Ah bon ? Qu’a donc révélé Paul Akoto Yao de la conspiration qui était ourdie à Yamoussoukro ?
Ce monsieur a indiqué au président Henri Konan Bédié qui l’a reçu sur demande d’Amon Léon Ernest, qu’il était l’un des rares ministres d’Houphouët-Boigny qui n’était pas milliardaire, encore moins millionnaire. Il a exposé ses difficultés du moment. Ces enfants qui étudiaient aux Etats-Unis sans bourses, sa femme qui n’avait pas de voiture, et lui-même n’ayant aucune responsabilité étatique de haut niveau. Voilà pourquoi il était rentré dans la conspiration pour casser Bédié au sein du PDCI. En retour de ses aveux, il obtient bourses pour ses enfants, voiture pour son épouse, et lui-même est propulsé ministre des affaires présidentielles à sa propre demande. Quand vous voyez ce genre de choses, vous comprenez que certains militantismes sont liés à des questions alimentaires et ne sont point des actes de conviction. Toutes ces agitations contre le président Bédié sont d’ordre alimentaire, c’est tout.
Vous n’allez quand même pas me dire que Charles Konan Banny qui a annoncé sa candidature est un affamé ?
Le concernant, je voudrais rappeler que j’ai été le maître de cérémonie du meeting qu’il a organisé à Londres. Mais avant, des amis et moi, avons mis une structure de lobbying sur pied, et réussi à raprocher le parti conservateur de David Cameron et le PDCI, de sorte que ce parti apporte son soutien technique et financier à la campagne du président Bédié. Charles Konan Banny a été désigné par Bédié pour le représenter à Chatham House à Londres. Après les usages protocolaires avec les services du parti de David Cameron, Charles Konan Banny a tenu un discours fleuve d’environ une heure et demi dans lequel il n’a pas prononcé une seule fois le nom d’Henri Konan Bédié pour lequel il était en mission auprès des conservateurs anglais. Pour vous dire qu’il y’a bien longtemps que ce monsieur ne veut pas de Bédié à la tête du parti. Il est à la recherche d’opportunités pour essayer de s’affirmer. Depuis 1999, Charles Konan Banny a toujours conspiré contre Henri Konan Bédié.
Comment espérez-vous œuvrer à la réunification du PDCI et du RDR ?
Mes amis et moi, allons bientôt entreprendre des missions auprès des responsables des deux partis en question, rencontrer les militants, faire signer des pétitions en ce sens, et faire comprendre les avantages à réunifier ces deux organisations politiques quand on prétend aimer Félix Houphouët-Boigny. Si Ouattara dit qu’il est fils d’Houphouët-Boigny et que Bédié en dit autant, alors ses deux hommes ne peuvent que se retrouver dans la même maison qui pourrait être dénommé le PDCI-RDR. Ce qui est sûr, nous ne voulons plus du PDCI sans le RDR, et du RDR sans le PDCI.
Entretien réalisé par Jean-Paul Oro à Paris
M. Aboley, pourquoi vouloir imaginer la réunification du PDCI et du RDR quand il est annoncé par certains cadres de ces deux partis que l’alliance au sein du RHDP n’a pas marché ?
Pour moi, ceux qui avancent que l’alliance politique RHDP a échoué sont de mauvaise foi. Nous nous souvenons que c’est l’alliance RHDP qui a gagné la présidentielle dernière face à Laurent Gbagbo. C’est le report de voix du PDCI qui a apporté la victoire finale au candidat Ouattara. Mais il faut se rendre à l’évidence que le pouvoir en place est un pouvoir RDR. C’est le RDR qui était qualifié pour le second tour. C’est donc le candidat Ouattara qui a été élu sur la base de ses idées d’abord, et du soutien du PDCI ensuite. C’est ceux qui s’attendaient à des postes qui disent que l’alliance a échoué car ils n’ont pas eu ce qu’ils escomptaient. Ils s’imaginaient que le PDCI et le RDR allaient se partager la poire en deux ; mais c’est une mauvaise appréciation de la situation.
Croyez-vous vraiment que cette unification que vous appelez peut fonctionner quand ces deux formations politiques et leurs dirigeants ont des ambitions biens distinctes ?
Cette unification que j’appelle réunification ne peut que marcher, car tout le monde parle au nom de Félix Houphouët-Boigny. Sans vouloir faire la leçon à certains cadres du PDCI, je voudrai leur rappeler que la principale base électorale du président Félix Houphouët-Boigny était l’axe Centre-Nord. Ce dernier a toujours fait le carton plein dans le V baoulé et tout le grand Nord. Pour moi, il est évident que ceux qui parlent du PDCI d’Houphouët, parlent nécessairement du PDCI avec le RDR.
Pourtant, c’est au nom d’un certain nombre de contentieux que le RDR est né avec d’ancien militants et cadres du PDCI. Pensez-vous que ces contentieux aient été vidés pour parler de réunification ?
Il n’y avait pas de différends, mais tout simplement un problème de personnes. Il fût un temps ou le président Henri Konan Bédié, dauphin constitutionnel d’Houphouët, et le président Alassane Ouattara ont eu des différends dans la gestion du pouvoir. Aujourd’hui, ce problème est réglé car ces deux personnalités sont en symbiose parfaite. Et cette paire ne peut-être que gagnante pour la Côte d’Ivoire. Ces deux hommes avec leurs compétences et leurs expériences sont sans doute les plus aptes à diriger ce pays après dix années de haine et de conflits fratricides. Ces deux hommes ont réussi à se parler et à se pardonner, ils ont donc donné l’exemple du dialogue et du pardon que le président Houphouët-Boigny a toujours prôné.
Il est reproché aux partisans de Bédié le fait que leur adhésion à sa personne, est liée à leurs postes. Ils espèrerent que Bédié reste président du PDCI de sorte à ne pas être candidat face à Ouattara, pour conserver leurs positions en cas de réélection de ce dernier.
Effectivement, le président Bédié n’a plus rien à prouver dans la gestion du pouvoir. Quant au président Ouattara, ses débuts sont prometteurs. Je reviens d’Abidjan, et j’ai vu une ville en chantier. Le président Houphouët, avant son décès, a laissé un PDCI uni. Malheureusement après son départ, le RDR est né des entrailles du PDCI-RDA pour des incompréhensions et des questions de leadership. Maintenant que ces difficultés là ont été aplanies au sein du RHDP, il est temps maintenant que le PDCI d’Houphouët-Boigny revienne. Et le président Henri Konan Bédié devrait rester président du parti jusqu’à ce que tous les germes de conflits soient éliminés. Il y’a trop de va-t-en guerre en notre sein. C’est pourquoi, nous au sein de notre mouvement pour la réunification du PDCI et du RDR, allons nous battre pour qu’Henri Konan Bédié soit le président du PDCI-RDA unifié et que le président Alassane Ouattara en soit le candidat.
Comment jugez-vous donc les velléités présidentielles de Djédjé Mady, Kouassi Yao et KKB au PDCI ?
Je considère cela comme de la rigolade. Comment KKB peut-il prétendre pouvoir diriger le PDCI quand il n’est même pas capable de remplir une salle de deux cent places à Londres où je l’ai reçu en meeting. En tant qu’organisateur de tous ses meetings, cet homme n’a pas été capable de mobiliser trente personnes. Disons-nous la vérité, KKB est l’un de ceux qui sont responsables de l’échec du PDCI au premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Pendant que Blé Goudé et Yayoro étaient en train de mobiliser leurs troupes, KKB était en villégiature en Europe. Et, il faut qu’il arrête son discours qui surfe sur un nationalisme se nourrissant de la peur de l’étranger.
Mais KKB a-t-il tort quand il dit que Bédié est disqualifié pour la direction du PDCI en raison de son âge?
Depuis que le havre de paix qu’était la Côte d’Ivoire a connu les armes et la récente tragédie, rien n’est normal dans ce pays. Même ces dernières élections qui donnent un semblant de normalisation de la situation ne nous mettent pas à l’abri de quelques aventuriers. Pour ma part, Henri Konan Bédié est à l’heure actuelle, la seule personne capable d’empêcher le parti de voler en éclat. Les loups sont là, tapis dans l’ombre pour émietter le PDCI.
Qu’est ce qui vous faire dire cela ?
Je me souviens en 1999, quelques temps avant le coup d’Etat du général Robert Guéï, lorsque le ministre Paul Akoto Yao arrive à Dimbokro sous la houlette de feu Amon Léon Ernest. Ce dernier était venu se mettre à table et dénoncer ce qui se préparait déjà contre le président Bédié au sein du PDCI. Car il lui était reproché d’avoir abandonné les cadres PDCI de Yamoussoukro. De quoi s’agit-il vraiment ? Une conspiration se préparait à Yamoussoukro, et la famille Banny a été citée entre certains caciques du parti. Ces derniers voulaient faire déchoir Bédié de la présidence du PDCI-RDA parce qu’ils estimaient ne pas être pris en compte par le président Bédié dans la gestion du pouvoir.
Ah bon ? Qu’a donc révélé Paul Akoto Yao de la conspiration qui était ourdie à Yamoussoukro ?
Ce monsieur a indiqué au président Henri Konan Bédié qui l’a reçu sur demande d’Amon Léon Ernest, qu’il était l’un des rares ministres d’Houphouët-Boigny qui n’était pas milliardaire, encore moins millionnaire. Il a exposé ses difficultés du moment. Ces enfants qui étudiaient aux Etats-Unis sans bourses, sa femme qui n’avait pas de voiture, et lui-même n’ayant aucune responsabilité étatique de haut niveau. Voilà pourquoi il était rentré dans la conspiration pour casser Bédié au sein du PDCI. En retour de ses aveux, il obtient bourses pour ses enfants, voiture pour son épouse, et lui-même est propulsé ministre des affaires présidentielles à sa propre demande. Quand vous voyez ce genre de choses, vous comprenez que certains militantismes sont liés à des questions alimentaires et ne sont point des actes de conviction. Toutes ces agitations contre le président Bédié sont d’ordre alimentaire, c’est tout.
Vous n’allez quand même pas me dire que Charles Konan Banny qui a annoncé sa candidature est un affamé ?
Le concernant, je voudrais rappeler que j’ai été le maître de cérémonie du meeting qu’il a organisé à Londres. Mais avant, des amis et moi, avons mis une structure de lobbying sur pied, et réussi à raprocher le parti conservateur de David Cameron et le PDCI, de sorte que ce parti apporte son soutien technique et financier à la campagne du président Bédié. Charles Konan Banny a été désigné par Bédié pour le représenter à Chatham House à Londres. Après les usages protocolaires avec les services du parti de David Cameron, Charles Konan Banny a tenu un discours fleuve d’environ une heure et demi dans lequel il n’a pas prononcé une seule fois le nom d’Henri Konan Bédié pour lequel il était en mission auprès des conservateurs anglais. Pour vous dire qu’il y’a bien longtemps que ce monsieur ne veut pas de Bédié à la tête du parti. Il est à la recherche d’opportunités pour essayer de s’affirmer. Depuis 1999, Charles Konan Banny a toujours conspiré contre Henri Konan Bédié.
Comment espérez-vous œuvrer à la réunification du PDCI et du RDR ?
Mes amis et moi, allons bientôt entreprendre des missions auprès des responsables des deux partis en question, rencontrer les militants, faire signer des pétitions en ce sens, et faire comprendre les avantages à réunifier ces deux organisations politiques quand on prétend aimer Félix Houphouët-Boigny. Si Ouattara dit qu’il est fils d’Houphouët-Boigny et que Bédié en dit autant, alors ses deux hommes ne peuvent que se retrouver dans la même maison qui pourrait être dénommé le PDCI-RDR. Ce qui est sûr, nous ne voulons plus du PDCI sans le RDR, et du RDR sans le PDCI.
Entretien réalisé par Jean-Paul Oro à Paris