S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec KKB, c’est le principe du respect de la parole donnée. En effet, Bédié avait dit que la présidentielle de 2010 était son dernier combat. Il semble que c’était plutôt l’avant-dernier…
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec KKB, c’est la notion du combat des âges. En effet, autant je ne suis pas favorable à la dictature de l’âge (droit d’aînesse, souvent abusivement utilisé en Afrique), autant je n’adhère pas à la discrimination par l’âge. La vieillesse n’est pas un crime et ne saurait, encore moins, être une sanction. En octobre 2020, Gbagbo aura un peu plus de 75 ans, Banny, 78 ans et Ouattara (à supposer dans un scénario vraiment improbable qu’il perde l’élection en 2015), 78 ans. Si ces derniers sont physiquement et intellectuellement bons pour le job, ce serait anti-démocratique de les empêcher d’être candidats, tout simplement parce qu’ils seraient…vieux. Si pour des raisons techniques (n’oublions pas que Ouattara a débuté son mandat en mai 2011), la présidentielle est organisée en 2016, puis en 2021, Gbagbo, qu’il soit encore à la CPI ou non, aurait 76 ans. Devrait-il, rien que pour cela, être forclos ?
Pour moi, l’âge n’est pas le problème, c’est la sénilité (cf. feu Lansana Conté en Guinée) liée à l’âge qui est le problème et ce problème peut être réglé par les dispositions pertinentes des textes fondamentaux.
Etre vieux n’est pas un crime
S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec Alphonse Djédjé Mady, c’est le principe du respect des textes qui s’inscrivent dans un contexte progressiste. Je pense que Henri Konan Bédié aurait renforcé la démocratie au sein de son parti, s’il s’était retiré, et conséquemment, il aurait libéré bien d’énergies de PDCIstes qui ont peur d’émerger, par crainte, d’être étouffées.
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec Djédjé Mady, c’est le fait qu’il veuille lui-même interpréter les textes dont il appelle au respect. En effet, en disant que le ministère de l’Intérieur doit valider les résolutions issues du congrès souverain d’un parti politique, dans un régime de déclaration, il interprète, en connaissance de cause, les textes de son parti.
S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec HKB, c’est quand il dit que le congrès est souverain et peut décider ou non de la modification des textes du PDCI. A ma connaissance, aucun des partis politiques importants en Côte d’Ivoire (FPI, RDR, UDPCI, MFA) n’a introduit une disposition dans ses statuts, visant à barrer l’accès à la présidence aux plus de 75 ans.
Le congrès, dans un parti politique, est d’autant plus souverain que cette disposition a bénéficié à KKB, 46 ans aujourd’hui, élu en 2003, président de la JPDCI, alors qu’il avait 36 ans, nonobstant les textes qui exigent que le candidat n’ait pas plus de 35ans. Le congrès, souverain, avait tranché. Et KKB a été candidat. Et à mon sens, KKB a été un bon président de la JPDCI…malgré son âge.
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec Bédié, c’est quand il explique sa volonté de se représenter par le fait qu’il n’a pas pu préparer de (digne) successeur, après 19 ans passés à la tête de ce parti. Cet argument ne me semble pas recevable, vu les nombreuses et charismatiques éminences grises au PDCI.
La victoire de KKB
En définitive, je pense que même s’il va perdre (lamentablement) cette élection, tout comme ADM d’ailleurs, Kouadio Konan Bertin a eu le mérite de gagner une victoire inestimable pour son parti : lui re-donner une gueule internationale.
Bon congrès aux militants du PDCI ! Ayez en esprit, pendant ces trois jours (3, 4, 5 octobre) que les Ivoiriens et le monde entier vous regardent. Prouvez-leur que vous êtes vraiment le parti du dialogue, du Rassemblement (démocratique africain) et de la non-violence !
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec KKB, c’est la notion du combat des âges. En effet, autant je ne suis pas favorable à la dictature de l’âge (droit d’aînesse, souvent abusivement utilisé en Afrique), autant je n’adhère pas à la discrimination par l’âge. La vieillesse n’est pas un crime et ne saurait, encore moins, être une sanction. En octobre 2020, Gbagbo aura un peu plus de 75 ans, Banny, 78 ans et Ouattara (à supposer dans un scénario vraiment improbable qu’il perde l’élection en 2015), 78 ans. Si ces derniers sont physiquement et intellectuellement bons pour le job, ce serait anti-démocratique de les empêcher d’être candidats, tout simplement parce qu’ils seraient…vieux. Si pour des raisons techniques (n’oublions pas que Ouattara a débuté son mandat en mai 2011), la présidentielle est organisée en 2016, puis en 2021, Gbagbo, qu’il soit encore à la CPI ou non, aurait 76 ans. Devrait-il, rien que pour cela, être forclos ?
Pour moi, l’âge n’est pas le problème, c’est la sénilité (cf. feu Lansana Conté en Guinée) liée à l’âge qui est le problème et ce problème peut être réglé par les dispositions pertinentes des textes fondamentaux.
Etre vieux n’est pas un crime
S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec Alphonse Djédjé Mady, c’est le principe du respect des textes qui s’inscrivent dans un contexte progressiste. Je pense que Henri Konan Bédié aurait renforcé la démocratie au sein de son parti, s’il s’était retiré, et conséquemment, il aurait libéré bien d’énergies de PDCIstes qui ont peur d’émerger, par crainte, d’être étouffées.
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec Djédjé Mady, c’est le fait qu’il veuille lui-même interpréter les textes dont il appelle au respect. En effet, en disant que le ministère de l’Intérieur doit valider les résolutions issues du congrès souverain d’un parti politique, dans un régime de déclaration, il interprète, en connaissance de cause, les textes de son parti.
S’il y a un point sur lequel je suis d’accord avec HKB, c’est quand il dit que le congrès est souverain et peut décider ou non de la modification des textes du PDCI. A ma connaissance, aucun des partis politiques importants en Côte d’Ivoire (FPI, RDR, UDPCI, MFA) n’a introduit une disposition dans ses statuts, visant à barrer l’accès à la présidence aux plus de 75 ans.
Le congrès, dans un parti politique, est d’autant plus souverain que cette disposition a bénéficié à KKB, 46 ans aujourd’hui, élu en 2003, président de la JPDCI, alors qu’il avait 36 ans, nonobstant les textes qui exigent que le candidat n’ait pas plus de 35ans. Le congrès, souverain, avait tranché. Et KKB a été candidat. Et à mon sens, KKB a été un bon président de la JPDCI…malgré son âge.
S’il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord avec Bédié, c’est quand il explique sa volonté de se représenter par le fait qu’il n’a pas pu préparer de (digne) successeur, après 19 ans passés à la tête de ce parti. Cet argument ne me semble pas recevable, vu les nombreuses et charismatiques éminences grises au PDCI.
La victoire de KKB
En définitive, je pense que même s’il va perdre (lamentablement) cette élection, tout comme ADM d’ailleurs, Kouadio Konan Bertin a eu le mérite de gagner une victoire inestimable pour son parti : lui re-donner une gueule internationale.
Bon congrès aux militants du PDCI ! Ayez en esprit, pendant ces trois jours (3, 4, 5 octobre) que les Ivoiriens et le monde entier vous regardent. Prouvez-leur que vous êtes vraiment le parti du dialogue, du Rassemblement (démocratique africain) et de la non-violence !
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
