En tout cas, pas aux yeux d’Henri Konan Bédié, président du PDCI. Dans son discours d’orientation, l’ancien président de la République a été sans pitié pour le FPI et sa refondation. Tout commence selon lui en 2000. A cette date, rappelle-t-il, les Ivoiriens avaient à choisir entre Laurent Gbagbo et Robert Gueï. « …Après avoir roulé Gueï dans la farine, Laurent GBAGBO prendra les rênes du pouvoir après un vote dans des conditions que lui-même reconnait comme ayant été des «calamiteuses», s’est souvenu l’orateur. Et Bédié d’expliquer : « à cette époque, les quelques électeurs qui ont pris part à cette consultation bien spéciale d’où ont été écartés tous les candidats du parti qui gênait, c’est-à-dire le PDCI-RDA, étaient placés devant un choix cornélien. Il avait à choisir entre un militaire «putschiste» et un populiste, civil celui-là, qui promettait la lune face aux déconvenues d’un pouvoir militaire brutal. Ils ont pensé bien faire en portant leur choix sur celui qu’ils considéraient comme étant le moindre mal». Et le président du PDCI de se demander si c’était le bon choix. A l’évidence, pour lui, ce n’était pas le bon choix. Surtout que deux ans après cette élection, éclate une crise qui va diviser la Côte d’Ivoire en deux. C’est alors que, rappelle-t-il, vont s’engager de multiples discussions et négociations tendant à ramener la paix dans ce qu’on commence à qualifier de “crise ivoirienne”. Des discussions à travers plusieurs capitales africaines sans succès. «C’est alors que le Président de la République française convie à une table ronde, les forces politiques ivoiriennes, à Linas-Marcoussis, du 15 au 23 janvier 2003. Ces discussions aboutissent le 23 janvier 2003, à la signature de l’accord dit “Accord de Linas-Marcoussis”, poursuivra-t-il. Un accord qui fera de Seydou Diarra Premier Ministre du gouvernement de réconciliation nationale à la date du 25 janvier 2003. Mais, fait remarquer le sphinx de Daoukro, chacun se souvient que Laurent Gbagbo et ses partisans ne sont pas montrés prêts à accepter les clauses de cet accord. Pour eux, il s’agit ni plus ni moins de leur arracher leur pouvoir. Bien qu’ils acceptent la nomination de l’Ambassadeur Seydou Diarra, comme Premier ministre, l’application de l’accord se heurte à de nombreux blocages, toutes choses qui vont nécessiter un nouveau sommet de chefs d’Etat africains, une fois de plus à Accra. Suivront plusieurs autres rencontres dont les résolutions seront difficilement appliquées du fait du FPI.
C’est dans ces conditions qu’après s’être donné «gratuitement, un mandat supplémentaire de cinq années, parce qu’ayant renvoyé aux calendes grecques, des élections prévues se tenir en 2005 », arrive alors 2010. Battu au second tour, par la coalition formée par le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, le RHDP, Laurent Gbagbo n’a pas reconnu sa défaite et a voulu se maintenir, coûte que coûte, au prix de la vie de milliers d’Ivoiriens. La suite est connue de vous tous», rappellera-t-il. Fort heureusement, pour Bédié : «aujourd’hui, la situation de notre pays redevient normale et nous nous en réjouissons, mais pour l’histoire, il est bon que nous n’oubliions jamais ce que nous avons vécu, afin surtout que les générations futures n’aient pas à recommencer ou à revivre pareil drame».
Selon Bédié, la guerre a créé dans notre pays une situation nouvelle qui rappelle, tristement, ce qui se passait dans l’Allemagne du temps du sinistre Adolf Hitler, au point que des analystes n’hésitent pas à comparer le régime ivoirien du Front Populaire à celui de la Gestapo : calomnies, délations, arrestations arbitraires, assassinats étaient devenus le lot quotidien des Ivoiriens qui ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait. Le FPI qui a toujours proclamé haut et fort qu’il soutenait la liberté d’expression et la liberté de la presse a menacé régulièrement d’emprisonner et au besoin d’éliminer tout journaliste qui oserait écrire contre le pouvoir, bâillonnant ainsi les journalistes qui devaient désormais se soumettre à la pensée unique, celle du chef Laurent Gbagbo, souligne le président du PDCI. Pour lui, le chemin vers une pratique démocratique, sous le régime «frontiste » a été bien long. Sous l’apparence d’un Etat démocratique «agressé » où fonctionnaient de nombreux partis politiques et une société civile souvent aux bottes des partis, sévissait une dictature qui ne disait pas son nom. Résumant sa pensée, il citera « Aujourd’hui, obnubilés par le pouvoir, les chantres de la démocratie vraie et du socialisme d’hier, ont du mal à opérer leur mue pour une vision moderne de la démocratie. Une vision moderne où on ne meurt pas pour une simple manifestation constitutionnellement admise, une vision moderne où on ne va pas en prison sur simple dénonciation ou pour des convictions exprimées, une vision moderne de la démocratie où pour un oui ou pour un non, la terreur des bruits de bottes ne soit exhibée comme un épouvantail aux populations déjà meurtries par la paupérisation avancée, enfin une vision moderne de la démocratie où à chaque étape d’élection, les règles du jeu démocratique restent intactes pour tous. Est-ce un luxe inaccessible aux Ivoiriens qui font la politique ? »
Au plan économique, la situation, déjà grave à la suite d’une gestion approximative et de fait des militaires, était désastreuse. A ce tableau, déjà sombre, Il convient selon Bédié, d’ajouter les effets du népotisme ou la faveur accordée aux gens de sa région d’origine, de sa tribu, de son village ou de sa famille au détriment des autres, même s’ils présentaient des qualifications meilleures.
Le FPI s’était signalé dès son accession au pouvoir, par le versement du sang des Ivoiriens. Selon l’orateur, le pouvoir de Laurent Gbagbo a commencé dans le sang, avec des morts dont on ne connaît pas le nombre exact.
« Dès l’installation des refondateurs au pouvoir, les massacres et les tueries ont commencé et se sont poursuivis. Les tueries étaient devenues si quotidiennes qu’elles semblaient ne plus émouvoir, puisqu’elles entraient, impunément dans la pratique quotidienne », a-t-il dépeint. Au total, pour le président du FPI, le bilan du FPI à la tête du pays est forment négatif.
Thiery Latt
C’est dans ces conditions qu’après s’être donné «gratuitement, un mandat supplémentaire de cinq années, parce qu’ayant renvoyé aux calendes grecques, des élections prévues se tenir en 2005 », arrive alors 2010. Battu au second tour, par la coalition formée par le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, le RHDP, Laurent Gbagbo n’a pas reconnu sa défaite et a voulu se maintenir, coûte que coûte, au prix de la vie de milliers d’Ivoiriens. La suite est connue de vous tous», rappellera-t-il. Fort heureusement, pour Bédié : «aujourd’hui, la situation de notre pays redevient normale et nous nous en réjouissons, mais pour l’histoire, il est bon que nous n’oubliions jamais ce que nous avons vécu, afin surtout que les générations futures n’aient pas à recommencer ou à revivre pareil drame».
Selon Bédié, la guerre a créé dans notre pays une situation nouvelle qui rappelle, tristement, ce qui se passait dans l’Allemagne du temps du sinistre Adolf Hitler, au point que des analystes n’hésitent pas à comparer le régime ivoirien du Front Populaire à celui de la Gestapo : calomnies, délations, arrestations arbitraires, assassinats étaient devenus le lot quotidien des Ivoiriens qui ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait. Le FPI qui a toujours proclamé haut et fort qu’il soutenait la liberté d’expression et la liberté de la presse a menacé régulièrement d’emprisonner et au besoin d’éliminer tout journaliste qui oserait écrire contre le pouvoir, bâillonnant ainsi les journalistes qui devaient désormais se soumettre à la pensée unique, celle du chef Laurent Gbagbo, souligne le président du PDCI. Pour lui, le chemin vers une pratique démocratique, sous le régime «frontiste » a été bien long. Sous l’apparence d’un Etat démocratique «agressé » où fonctionnaient de nombreux partis politiques et une société civile souvent aux bottes des partis, sévissait une dictature qui ne disait pas son nom. Résumant sa pensée, il citera « Aujourd’hui, obnubilés par le pouvoir, les chantres de la démocratie vraie et du socialisme d’hier, ont du mal à opérer leur mue pour une vision moderne de la démocratie. Une vision moderne où on ne meurt pas pour une simple manifestation constitutionnellement admise, une vision moderne où on ne va pas en prison sur simple dénonciation ou pour des convictions exprimées, une vision moderne de la démocratie où pour un oui ou pour un non, la terreur des bruits de bottes ne soit exhibée comme un épouvantail aux populations déjà meurtries par la paupérisation avancée, enfin une vision moderne de la démocratie où à chaque étape d’élection, les règles du jeu démocratique restent intactes pour tous. Est-ce un luxe inaccessible aux Ivoiriens qui font la politique ? »
Au plan économique, la situation, déjà grave à la suite d’une gestion approximative et de fait des militaires, était désastreuse. A ce tableau, déjà sombre, Il convient selon Bédié, d’ajouter les effets du népotisme ou la faveur accordée aux gens de sa région d’origine, de sa tribu, de son village ou de sa famille au détriment des autres, même s’ils présentaient des qualifications meilleures.
Le FPI s’était signalé dès son accession au pouvoir, par le versement du sang des Ivoiriens. Selon l’orateur, le pouvoir de Laurent Gbagbo a commencé dans le sang, avec des morts dont on ne connaît pas le nombre exact.
« Dès l’installation des refondateurs au pouvoir, les massacres et les tueries ont commencé et se sont poursuivis. Les tueries étaient devenues si quotidiennes qu’elles semblaient ne plus émouvoir, puisqu’elles entraient, impunément dans la pratique quotidienne », a-t-il dépeint. Au total, pour le président du FPI, le bilan du FPI à la tête du pays est forment négatif.
Thiery Latt