Quand on franchit le perron du vaste hall d’exposition, la première impression qu’on ressent, c’est un sentiment de gaieté. Voilà au moins un artiste qui ne puise pas son inspiration dans la détresse de l’Afrique, un continent en proie, il est vrai, sempiternellement aux conflits, aux difficultés existentielles et souvent aux catastrophes. Son nom, Vincent Michéa, ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais son travail, en tout cas celui qu’il met en lumière depuis une dizaine de jours, à la Galerie Cécile Fakhoury, située à Cocody, mérite qu’on lui prête une attention particulière.
Dans une scénographie dépouillée mais pertinente, le peintre graphiste donne à voir, entre peintures et photomontages, des ?uvres d’une étonnante gaieté, qui exaltent, avec une certaine poésie, la «dolce vita». Ses toiles séduisent par la qualité de leur finition et nous transportent dans un univers enchanté où il n’y a pas de place pour la mélancolie. Sa vocation, Vincent Michéa le laisse transparaître dans ses créations, n’est pas de dénoncer les tares de la société. Pour lui, l’art c’est aussi (et surtout) fait pour se détendre, apporter un peu de tendresse. C’est pourquoi, ce graphiste de formation piqué par le virus de la peinture s’amuse, s’éclate et observe tout autour de lui, comme s’il avait des appareils photos plantés dans les yeux. Sa série de 7 tableaux grandeur nature sur les baisers dans les grands films, qu’il présente dans cette exposition sur les 15 qu’il a en fait réalisés, est impressionnante de réalisme. Mélange de peinture et de graphisme, ces tableaux nous transposent avec émotion au c?ur de ces moments saisissants dans un film. Pourtant, Vincent Michéa ne pense pas qu’à ça. L’artiste est également un féru de musique, singulièrement de la rumba. Une passion que ce collectionneur de disques anciens nous invite à partager, à travers une installation baptisée « Discodrome », qui présente un panneau de 65 vinyles, soigneusement accrochés les uns à côté des autres sur un pan mural. Une composition qui s’harmonise avec la forme du mur. Tout comme ses 13 petits tableaux inédits, qu’il montre pour la première fois, fruit d’un collage de morceaux d’images découpées dans des magazines. Vincent Michéa peint aussi de simples scènes de la vie quotidienne, comme cette dame qui descend du train, ou encore cette vue panoramique sur le Plateau, quartier des affaires de Dakar, sa ville d’adoption et… de cœur. Des arrêts sur images qui le touchent, de même que l’effervescence des indépendances africaines qu’il n’oublie pas, avec l’hommage qu’il rend à Kwamé N’Krumah, président de l’un des premiers Etats africains indépendants de l’après colonisation, à savoir le Ghana. De toute évidence, cette exposition tranche avec ce qu’on a l’habitude de voir et vaut assurément le détour. Ouverte le 20 septembre dernier, elle refermera ses portes le 16 novembre prochain.
Y. Sangaré
Dans une scénographie dépouillée mais pertinente, le peintre graphiste donne à voir, entre peintures et photomontages, des ?uvres d’une étonnante gaieté, qui exaltent, avec une certaine poésie, la «dolce vita». Ses toiles séduisent par la qualité de leur finition et nous transportent dans un univers enchanté où il n’y a pas de place pour la mélancolie. Sa vocation, Vincent Michéa le laisse transparaître dans ses créations, n’est pas de dénoncer les tares de la société. Pour lui, l’art c’est aussi (et surtout) fait pour se détendre, apporter un peu de tendresse. C’est pourquoi, ce graphiste de formation piqué par le virus de la peinture s’amuse, s’éclate et observe tout autour de lui, comme s’il avait des appareils photos plantés dans les yeux. Sa série de 7 tableaux grandeur nature sur les baisers dans les grands films, qu’il présente dans cette exposition sur les 15 qu’il a en fait réalisés, est impressionnante de réalisme. Mélange de peinture et de graphisme, ces tableaux nous transposent avec émotion au c?ur de ces moments saisissants dans un film. Pourtant, Vincent Michéa ne pense pas qu’à ça. L’artiste est également un féru de musique, singulièrement de la rumba. Une passion que ce collectionneur de disques anciens nous invite à partager, à travers une installation baptisée « Discodrome », qui présente un panneau de 65 vinyles, soigneusement accrochés les uns à côté des autres sur un pan mural. Une composition qui s’harmonise avec la forme du mur. Tout comme ses 13 petits tableaux inédits, qu’il montre pour la première fois, fruit d’un collage de morceaux d’images découpées dans des magazines. Vincent Michéa peint aussi de simples scènes de la vie quotidienne, comme cette dame qui descend du train, ou encore cette vue panoramique sur le Plateau, quartier des affaires de Dakar, sa ville d’adoption et… de cœur. Des arrêts sur images qui le touchent, de même que l’effervescence des indépendances africaines qu’il n’oublie pas, avec l’hommage qu’il rend à Kwamé N’Krumah, président de l’un des premiers Etats africains indépendants de l’après colonisation, à savoir le Ghana. De toute évidence, cette exposition tranche avec ce qu’on a l’habitude de voir et vaut assurément le détour. Ouverte le 20 septembre dernier, elle refermera ses portes le 16 novembre prochain.
Y. Sangaré