Après sa réélection à la tête du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à l’issue du 12ècongrès, c’est un Henri Konan Bédié heureux et conciliateur qui s’est adressé aux militants et sympathisants de son parti lors de son discours de clôture prononcé hier au palais des sports de Treichville. En effet, le nouveau président plébiscité par le congrès avec 93, 29% pour un mandat de 5 ans, a tendu la main à ses rivaux, notamment Alphonse Djédjé Mady et Kouadio Konan Bertin. «Je vous remercie pour la confiance renouvelée. Du haut de cette tribune, je tends la main à mes adversaires et je les prie de l’accepter», a-t-il invité sous les applaudissements nourris. Avant d’expliquer les innovations qu’il compte apporter au parti doyen dans le but de le moderniser et le rendre dynamique et efficace pour les combats futurs. «Toute organisation doit, pour bien fonctionner, reposer sur une ossature administrative solide. C’est pour cela qu’ont été proposés les responsables administratifs, chargés des finances, des élections, de la communication et de la gestion du personnel et de l’immatriculation des militants. L’efficacité du Secrétariat général n’a pas toujours été prouvée. Aussi, sommes nous résolus à entreprendre une nouvelle expérience, en instituant un Secrétariat exécutif d’une vingtaine de membres pour aider le Président du Parti à gérer notre famille politique. La création du Grand Conseil régional obéit à une logique de décentralisation du parti pour impliquer davantage la base dans la gestion du Parti. Le grand Conseil Régional, devient ainsi l’organe de concertation, d’étude, de discussion, de proposition et d’information des masses au niveau des régions. Il est l’instance locale de coordination des activités du parti dans la Région. Il regroupe les cadres au niveau local pour assurer l’animation du parti. La subdivision de la JPDCI et de l’UFPDCI répond au souci de prendre en compte l’ensemble des catégories de jeunes et de femmes sur l’ensemble du territoire national avec un encadrement plus adapté. Chaque catégorie se sentira désormais plus impliquée à travers cette politique de proximité», a-t-il indiqué. Tout en signifiant que le PDCI qui, selon lui, vient de démontrer une fois encore sa maturité et son attachement indéfectible aux valeurs de la démocratie en poursuivant la tradition des élections internes à candidatures multiples sans crainte des risques d’implosion, ne peut pas se payer le luxe de ne pas avoir un candidat en 2015 pour la reconquête du pouvoir d’Etat. «Il est important que chacun de nous soit convaincu que cette quête est difficile et nécessite une organisation rationnelle et efficace. C’est la raison d’être de tous les aménagements qui ont été proposés», a-t-il estimé. Pour ce qui est de l’appel lancé à son parti par le FPI visant une alliance entre les deux partis, ‘’N’zueba’’ a tranché. «Nous n’avons pas été encore formellement saisis. Mais il faut que le FPI sache que nous sommes déjà dans une alliance. Je ne crois pas que la meilleure manière d’avoir des amis c’est de quitter les anciens pour embrasser des nouveaux», a-t-il asséné lors de la conférence de presse animée juste après la clôture du congrès. On le voit, Henri Konan Bédié qui a reconquérir son fauteuil de président du PDCI, n’entend pas engager le vieux parti dans une aventure aux conséquences certainement désastreuses pour non seulement l’avenir du PDCI et de la Côte d’Ivoire. Et les oiseaux de mauvais augure, a-t-il dit, en ont pour leurs compte.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara