Les complaintes sont nombreuses, aujourd’hui quand il s’agit de la question de l’emploi des jeunes. Et certains ne manquent pas d’accuser le pouvoir. Invité par l’Ivoirienne de réflexion et d’action(IRA) à sa tribune d’échanges, le porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR), Joël N’Guessan, s’est voulu, samedi dernier, on ne peut plus clair sur cette situation dont hérite, en réalité, le régime actuel. « Durant les quinze dernières années passées, il n’y a eu aucune usine créée. Et c’est un problème que notre gouvernement gère », a expliqué l’ancien ministre des Droits de l’Homme. A ceux des citoyens qui demeurent perplexes, au vu des résultats obtenus, le porte-parole du RDR rafraîchit leur mémoire en ces termes : « Il faut savoir d’où on vient. Le 11 avril 2011, les corps jonchaient encore les rues d’Abidjan. Nous venons d’un pays totalement déchiré. Un pays où les gens se brûlaient, se découpaient à la machette ». Selon le ministre Joël N’Guessan, l’un des problèmes qui se posent aujourd’hui, c’est celui du manque de qualification des jeunes. « Les Sorbonne et Agoras, c’était une bêtise. Les jeunes n’ont pas été formés aux métiers », a-t-il déploré. Face à cette énigme, il a plaidé pour une réorientation dans les Universités. Aussi, a-t-il tenu à préciser qu’il est utopique de croire que l’Etat à la possibilité de trouver un emploi pour tout le monde. « Cela n’est pas possible », relève le conférencier selon qui, par contre, les pouvoirs publics doivent créer un environnement propice à la création d’emplois. Dans ce contexte, il a relevé que l’ère de la facilité est révolue. Et de déplorer le fait que : « le FPI a menti aux Ivoiriens » en faisant croire que ses dirigeants étaient des démocrates. A ceux qui accusent la Cour pénale internationale (CPI) d’être partisane, il précise que « ni François Hollande, ni Barak Obama, ni Alassane Ouattara ne peuvent influencer les Juges de La Haye ». Partant, il les a exhortés à faire confiance en cette juridiction internationale. « Si Laurent Gbagbo n’a rien fait, il sera libéré. Mais s’il est coupable, il sera gardé », a-t-il expliqué. Relativement à la paupérisation, le conférencier a relevé le fait que «les Ivoiriens sont pauvres et ils ont faim, parce qu’ils n’aiment pas travailler». Tout en soulignant que tous sont responsables, mais pas coupables de la crise survenue, Joël N’Guessan a reconnu qu’il faut réparer les dommages, sanctionner ceux qui ont commis des actes et l’Etat doit par la suite amnistier ou gracier les citoyens qu’il faut. Cela, souhaite-t-il, pour ne plus que les ivoiriens se regardent en chiens de faïence. Le thème retenu pour la conférence était : « Rapport entre l’autorité publique et la population ». A ce sujet, le conférencier a démontré que l’Etat, étant le garant de la sécurité, des violences sont parfois légitimes dans l’optique d’assurer cette sécurité. Dans cette optique, précise-t-il, le respect des droits de l’Homme est un gage de la bonne gouvernance. Le président de l’IRA, Sib Sansan Dieudonné, aux termes de cette tribune d’échanges, a traduit sa reconnaissance au ministre Joël N’Guessan, premier invité de ce Forum d’échanges au cours duquel des politiques, économistes ou enseignants-chercheurs vont se prononcer.
COULIBALY Zoumana
COULIBALY Zoumana